On poursuit notre guide des groupes avec le groupe B composé de l'Angleterre, du Pays de galles, de l'Iran et des États-Unis. Groupe avec une forte connotation politique, tout d'abord entre l'Iran et les États-Unis puisque cela fait de nombreuses années que les États-Unis ce sont positionnés contre les iraniens. Leur match en J2 aura un intérêt politique au moins aussi élevé que leur précédent duel remporté en 1998 en France par l'Iran. On peut même penser qu'une victoire au Qatar aurait un retentissement encore plus important était donné qu'il s'agit d'un territoire sunnite et que l'Iran est un territoire chiite. Le duel britannique lors de cette même J2 entre gallois et anglais aura également une connotation historique car les deux pays sont parmi les plus anciens de l'histoire du football et il existe une certaine rivalité footballistique entre eux. Sur le plan sportif, l'Angleterre est bien entendu favorite de ce groupe malgré leur forme récente assez douteuse. Pour le reste c'est très incertain et les trois autre pays voudront profiter de ce tirage abordable pour se qualifier pour les huitièmes de finale, ce serait une première pour l'Iran, pas pour le Pays de Galles et les États-Unis. Focus plus précis sur chacun de ces nations.
Angleterre
Palmarès
1 Coupe du monde : 1966.
L’Angleterre c’est le pays qui a créé le football et c’est donc l’un des pays européens les plus importants de l’histoire du jeu, pourtant la sélection anglaise a souvent connu de grandes désillusions au cours de son histoire. Les Three Lions disputent leur première Coupe du monde seulement à partir de 1950, l’équipe ne brille pas et se retrouve éliminée dès les phases de poules. De nouveau sortie assez rapidement en quarts de finale lors des mondiaux 1954 et 1962, l’Angleterre mise tout sur le mondial 1966 qui se déroule à domicile pour enfin se montrer performante au niveau mondial. S’appuyant avant tout sur une défense solide et sur le soutien de son public, l’équipe n’encaisse qu’un seul but sur le chemin de la finale en parvenant à s’imposer contre l’Argentine en quarts (1-0) et contre le Portugal en demi (2-1). En finale, les anglais sont opposés à l’Allemagne et parviennent à s’imposer sur le score de 4-2 grâce notamment à un triplé de Geoffrey Hurst qui est encore aujourd’hui le seul joueur de l’histoire à avoir inscrit un triplé en finale de Coupe du monde. L’Angleterre triomphe donc pour la première fois lors d’un tournoi majeur, il était difficile alors de penser à cette époque là que les anglais ne remporteraient pas d’autres trophées majeurs jusqu’à aujourd’hui et pourtant…
L’Angleterre enchaine plutôt bien après sa victoire au mondial avec une demi-finale à l’Euro 1968 mais la Yougoslavie se dresse sur son chemin et les Three Lions s’inclinent 1-0, au mondial 1970, c’est l’Allemagne qui élimine les anglais sur le score de 3-2 en quarts de finale ce qui amorce une vraie fin de cycle pour les champions du monde sortants. Pas qualifiée pour la Coupe du monde 1974, la sélection anglaise tente de se rebâtir mais ne fera son retour qu’en compétition majeure lors de l’Euro 1980, cela sera un nouvel échec avec une troisième place en phase de poules. Les déceptions se suivent pour les anglais qui effectuent tout de même un mondial correct en 1986 en perdant en quarts de finale contre le futur vainqueur de la compétition en l’occurrence l’Argentine sur le score de 2-1. Après une campagne désastreuse lors de l’Euro 1988 avec trois défaites en trois matchs, les Three Lions passent tout proches d’atteindre la finale de la Coupe du monde pour la seconde fois de leur histoire en 1990 mais seront finalement battus par l’Allemagne en demi-finales aux tirs aux buts après un match nul (1-1). Après avoir raté un nouveau mondial en 1994, l’Angleterre perd de nouveau aux tirs aux buts lors de l’Euro 1996 en demi-finales contre ces mêmes allemands après un nul accroché (1-1) et au mondial 1998 cette fois-ci contre l’Argentine en huitièmes de finale de nouveau aux tirs aux buts après un match nul 2-2. Ces nombreuses éliminations aux tirs aux buts créent un vrai complexe chez les anglais qui sont alors considérés comme maudits aux tirs aux buts et plus particulièrement en Coupe du monde.
Dans les années 2000, les échecs anglais se poursuivent, une élimination en phase de poules de l’Euro 2000 puis un quart de finale prometteur mais perdu contre le Brésil de Ronaldinho et Ronaldo (1-2) lors du mondial 2002 sous la direction de Eriksson qui est le premier sélectionneur étranger de l’histoire de la sélection. La malédiction des tirs aux buts se poursuit ensuite en 2004 et en 2006 contre le Portugal à chaque fois, en quarts de finale de l’Euro puis en quarts de finale de la Coupe du monde.
Après avoir raté l’Euro 2008 car éliminée en phase éliminatoire, l’Angleterre arrive au mondial 2010 sous les ordres de Fabio Capello avec la ferme intention de briser la malédiction en Coupe du monde et de renouer avec son lointain passé glorieux de 1966. Malheureusement, cela ne sera de nouveau pas le cas car les anglais sortent assez rapidement contre l’Allemagne en huitièmes de finale sur le score net de 4-1, ce match sera néanmoins entaché d’une polémique puisque Lampard marque un but valable qui sera refusé par l’arbitre car il n’y avait pas de Goal Line Technology à l’époque. Avant l’Euro 2012, la sélection change de sélectionneur et Roy Hodgson est alors nommé, il ne parviendra pas à faire mieux que son prédécesseur que ce soit à l’Euro 2012 avec une nouvelle défaite aux tirs aux buts contre l’Italie en quarts de finale après un match nul fade (0-0), au mondial 2014 avec une dernière place dans le groupe de la mort avec l’Italie et l’Uruguay mais surtout à l’Euro 2016 où l’Angleterre est humiliée par l’Islande en huitièmes de finale (1-2) ce qui provoque la mise à pied de son sélectionneur.
Après une courte interlude sous la direction de Sam Allardyce, c’est Gareth Southgate qui est nommé sélectionneur et qui a pour mission de mener la nouvelle génération très prometteuse de l’Angleterre (Kane, Sterling parmi d’autres) vers un titre majeur attendu depuis 1966 au pays. Pour sa première grande compétition, Southgate surprend en sélectionnant certains noms peu connus, cela paye car l’Angleterre réalise un bon mondial 2018 en se hissant jusqu’en demi-finales et profite d’un tableau favorable en terminant second de sa poule derrière la Belgique puis en éliminant successivement la Colombie aux tirs aux buts en huitièmes (1-1 au terme des 90 minutes) (ce qui lève l’incroyable malédiction anglaise dans cet exercice car c’est la première séance de l’histoire remportée par les anglais en Coupe du monde) puis la Suède en quarts de finale (2-0). La belle histoire s’arrête cependant aux portes de la finale face à la Croatie, pourtant dominateurs une bonne partie du match et devants au score, les Three Lions s’inclinent en prolongations (1-2) et vont longtemps regretter leurs nombreuses occasions manquées.
Malgré l’élimination, cette Coupe du monde a permis aux supporters de croire de nouveau à la sélection anglaise après de nombreux échecs, lors de l’Euro 2021, l’attente était grande d’autant que la grande majorité des matchs se jouaient à domicile à Wembley. Après une phase de poules assez moyenne avec seulement deux buts marqués mais tout de même une première place à la clé, les anglais maitrisent l’Allemagne sur le score de 2-0 en huitièmes puis écrasent l’Ukraine en quarts de finale (4-0). Toute une nation se prend à rêver alors d’autant que les deux derniers matchs se jouent à domicile, contre le Danemark en demi-finales, il faut attendre les prolongations pour voir l’Angleterre l’emporter sur le score de 2-1 alors que Schmeichel avait longtemps retarder l’échéance. Revoilà l’Angleterre en finale d’un tournoi majeur, pour la première fois depuis 1966 face à l’Italie. La suite on la connait, les anglais vont mener comme contre la Croatie 3 ans plus tôt mais ne parviennent pas à faire le break et sont rejoints en deuxième mi-temps (1-1), comme un symbole la défaite aura lieu au tirs aux buts, alors qu’on pensait la malédiction vaincue 4 ans plus tôt elle resurgit au pire des moments et c’est le pauvre Saka qui en ratant son penalty condamne les siens. Depuis, Southgate a été sous le feu des critiques depuis cette défaite mais les anglais ont su rebondir et se qualifier facilement pour ce mondial en terminant premier de leur poule en éliminatoires avec un bilan de 8 victoires et 2 matchs nuls, l’objectif est clair pour eux : atteindre la finale de la Coupe du monde qui les fuit depuis 56 ans désormais et remporter le mondial pour effacer le douloureux souvenir de l’an dernier.
Tactique
Tactiquement, Gareth Southgate cherche la bonne formule depuis son arrivée à la tête de la sélection mais il ne semble toujours pas avoir trouvé la clé. Même lorsque l'Angleterre a réalisé de beaux parcours au mondial 2018 et à l'Euro 2021, on ne peut pas dire que cette équipe avait un plan tactique clair, elle s'appuyait surtout sur sa forte qualité individuelle. L'Angleterre sort comme on l'a dit plus haut d'un parcours catastrophique en ligue des nations où Southgate a alterné entre un 4-2-3-1 et un 3-4-3 selon les matchs, avec la blessure de James je pense que Southgate va abandonner son système à 5 défenseurs et repasser sur une défense à 4 comme je l'ai représenté sur le visuel ci-dessus et comme c'était le cas lors des dernières bonnes compétitions des anglais.
Pas d'idée de jeu précise certes mais une équipe qui cherche tout de même à être bien en place avant tout. Parmi les meilleurs défenses de l'Euro 2021, l'Angleterre devrait de nouveau être solide dans ce secteur en s'appuyant sur un bloc plutôt médian ou bas selon les équipes affrontées. Cela se voit notamment sur les choix de Southgate qui dans un système à quatre préfère souvent avoir des latéraux qui ne se projettent pas trop offensivement. Le talent individuel des joueurs offensifs suffit à se créer des occasions sans forcément avoir à développer de grandes séquences de jeu, l'Angleterre est cependant plus à l'aise pour contre attaquer et non pour faire le jeu. Souvent critiqué au pays pour un style de jeu défensif et prudent, Southgate ne devrait donc pas changer sa position, une seule chose compte pour lui : le résultat final.
Pour ce qui est des joueurs, Pickford sera le titulaire au poste de gardien. Ce n'est pas forcément le plus performant en club cette saison car il est plus en difficulté que Ramsdale et Pope mais il reste une valeur sûre en sélection. Il a également l'expérience des deux dernières campagnes majeures de l'Angleterre sous Southgate où il s'était montré très performant ce qui joue clairement en sa faveur. En cas de pépin, c'est plutôt Ramsdale qui sera le numéro 2 et non pas Pope.
Étant donné qu'il s'agira normalement d'une défense à 4, on devrait retrouver le duo Maguire/Stones pour former la charnière centrale des anglais. C'est sûrement le point faible de cette Angleterre ce qui est paradoxal quand on sait qu'il y a à peine plus d'un an il s'agissait de l'une de leurs forces. Depuis, Maguire a été mis sur le banc par Ten Hag et ne joue pratiquement plus cette année en club, son début de saison avait été catastrophique entre erreurs de placements et de relances et on ne peut pas dire qu'il arrive en confiance sur ce mondial. Néanmoins, il reste la meilleure option à ce poste pour accompagner Stones car les autres joueurs anglais ne donnent pas autant satisfaction que lui en sélection, où il est d'ailleurs plus performant et capable de se montrer dangereux offensivement sur coups de pieds arrêtés grâce à son bon jeu de tête. Stones n'est pas dans sa meilleure saison pour l'instant avec Manchester City mais il reste tout de même la valeur sure de l'équipe à ce poste. Plus sur que son compère et capable de bien couvrir la profondeur, son jeu de tête n'est pas non plus à négliger que ce soit défensivement mais également offensivement. Southgate en a fait son patron de la charnière et il ne devrait pas décevoir, comme toujours avec la sélection. Dier sera le troisième défenseur de la hiérarchie, il pourrait être titulaire en cas de mauvaises performances de Maguire ou bien si Southgate veut revenir à une défense à 3 ce qui est peu probable. Il n'est par ailleurs pas dans une bonne forme actuellement tout comme la défense de Tottenham. Enfin, il y a aussi Coady dans cette zone mais je ne le vois pas avoir un quelconque rôle à jouer dans ce mondial.
Au niveau des latéraux, on retrouvera à droite Trippier qui est la valeur sure de l'Angleterre à ce poste. Il incarne bien la volonté de Southgate de vouloir surtout bien défendre car il est moins offensif que Alexander-Arnold, l'autre option des anglais à ce poste. Moins offensif certes mais loin d'être inoffensif car il est en feu cette saison tout comme Newcastle, très bon défensivement, il n'hésite pas à se projeter et a déjà réalisé plusieurs passes décisives cette saison avec les Magpies. C'est également un très bon tireur de coups de pieds arrêtés et particulièrement de coups-francs, c'est notamment lui qui ouvre le score contre l'Italie dans ce secteur lors de la finale de l'Euro 2021, pas besoin d'en dire plus, incontournable tout simplement. Alexander-Arnold sera lui une option uniquement en fin de match si l'Angleterre doit revenir au score. Ses performances déclinantes avec Liverpool cette saison ainsi que les espaces qu'il laisse dans son dos ne lui permettent pas de pouvoir réellement concurrencer Trippier pour une place de titulaire.
A gauche, j'ai mis Shaw sur le visuel mais c'est Walker qui est en théorie le titulaire à ce poste, le problème c'est qu'il est toujours blessé et qu'il ne devrait pas être disponible lors des premiers matchs, on ne le verra que si les anglais vont assez loin dans la compétition, à moins que Shaw ne gagne définitivement sa place. Walker est privilégié par Southgate à ce poste bien que ce soit un latéral droit de formation car il apporte plus de sûreté défensive que Shaw. Ce dernier s'est cependant relancé sous Ten Hag et a un niveau de performance assez bon, il faudra qu'il gomme ses errances défensives s'il veut convaincre Southgate d'en faire son titulaire par choix et non pas par dépit. Son point fort c'est qu'il peut apporter du danger offensivement et cela devrait être bien utile aux anglais en phase de poules face à des adversaires qu'ils vont très probablement dominés.
Au milieu de terrain, on devrait retrouver la paire Rice/Bellingham qui s’est imposé lors des derniers matchs en raison notamment de la blessure de Philipps qui avait réalisé un bon Euro. Rice est le chouchou de Southgate, moins en forme cette saison tout comme son équipe de West Ham, il est une vraie valeur sure en sélection et il est surtout chargé d’équilibrer l’équipe et de récupérer un maximum de ballons. Il ne se projette pas trop offensivement et il est tout de même assez limité techniquement par moments ce qui l’empêche de réellement faire des différences un cran plus haut sur le terrain. Bellingham est lui un joueur ultra complet, pas du tout dans les petits papiers de Southgate à l’Euro 2021, il a explosé depuis 1 an et demi avec Dortmund au point de devenir un titulaire quasi indiscutable des Three Lions. Capable de récupérer des ballons, il brille surtout par ses qualités de projection vers l’avant et c’est un vrai milieu de terrain moderne capable de faire plein de choses sur le terrain, il est excellent dans les 30 derniers mètres adverses ce qui lui permet de marquer mais également de délivrer des passes décisives comme en atteste son bilan pour le moment avec le Borussia cette saison (9 buts et 3 passes décisives en 22 matchs), ce sera l’un des joueurs majeurs à suivre durant ce mondial !
Je l’ai cité plus haut déjà mais Southgate dispose également de l’option Philipps, le problème c’est qu’il est en manque de rythme cette saison suite à sa blessure avec Manchester City et je ne le vois pas être plus qu’un remplaçant en fin de match dans ce mondial, il pourrait apporter ses qualités de box to box. On trouve aussi Gallagher qui a un profil intéressant également dans ce rôle de box to box, moins en vue cette saison il avait tout cassé l’an dernier avec Crystal Palace et aura peut être quelques minutes cet hiver. Enfin, Southgate dispose également de l’alternative Henderson en sortie de banc, il est moins en forme cette saison du côté de Liverpool mais pourrait être utilisé lors de certains matchs pour solidifier le milieu de terrain anglais que ce soit en tant que titulaire ou bien en tant que remplaçant, le système pourrait alors évoluer en un 4-3-3 avec Rice et Henderson un cran plus bas. Quoi qu’il en soit Southgate a plusieurs options dans ce secteur.
Offensivement aussi l’Angleterre dispose de nombreuses options et pas des moindres, c’est très clairement l’un des meilleurs secteurs offensifs du tournoi. La certitude c’est qu’on retrouvera Kane à la pointe de l’attaque, c’est la star de l’équipe et l’homme qui devra porter l’Angleterre offensivement, il en est déjà à 51 buts à 75 sélections et voudra augmenter ce total. Pas trop besoin de vous le présenter, hyper complet, il est capable de marquer dans n’importe quelle position, que ce soit de la tête ou bien avec l’un de ces deux pieds, il est également excellent en décrochage et a une très bonne qualité de passes en plus d’être un excellent buteur, cela lui permet d’être très utile en contre-attaque pour lancer des flèches comme Sterling ou encore Saka dans le dos de la défense. Si on doit lui trouver un point faible c’est qu’il a souvent du mal à rentrer dans des gros tournois et son début d’Euro raté en est l’exemple même, je pense cependant que dans une poule à sa portée, il ne devrait pas tarder à se montrer efficace dans ce mondial.
Derrière lui pour constituer la ligne de 3 anglaise il y a beaucoup de débats, la chose qui me semble la plus certaine d’après moi c’est que Mount jouera en tant que numéro 10. C’est le seul vrai numéro 10 qui a de l’expérience en sélection puisqu’il était titulaire lors du dernier Euro, il n’est pas vraiment en forme ces derniers temps avec Chelsea et plus globalement depuis 8 mois mais en sélection il est précieux car il permet de maitriser le tempo du jeu anglais. Sa qualité de passes est plutôt bonne et il est également capable de faire les replis défensifs nécessaires au jeu pour soulager son milieu de terrain ce qui est demandé par Southgate. Si jamais il n’est pas assez performant, Madisson pourrait être un très bon joker en cours de match, en forme dernièrement avec Leicester beaucoup de supporters des Three Lions aimeraient le voir tester en sélection et ce sera peut être pour ce mondial, si c’est le cas il ne devra pas laisser filer sa chance.
A gauche de l’attaque on retrouvera Sterling, critiqué il y a quelques années, il a énormément progressé sous Pep Guardiola à Manchester City, plus en difficulté cette saison avec Chelsea je ne me fais pas vraiment de soucis pour lui et je pense qu’il sera au niveau lors de cette Coupe du monde. Il apporte un profil différent des joueurs que l’on a cité auparavant avec beaucoup d’appels dans le dos de la défense et de vraies qualités de percussion et de dribbles balle au pied, le petit bémol c’est qu’il n’est pas toujours très juste dans les 30 derniers mètres adverses mais il devrait déstabiliser beaucoup de défenses. Sur le banc à ce poste, Grealish aura surement du temps de jeu en tant que supersub, capable de coups d’éclats lors de l’Euro 2021 lorsqu’il entrait en jeu, il sera de nouveau attendu comme un dynamiteur de fin de match si l’Angleterre a besoin de faire la différence.
Enfin, à droite de l’attaque il y a un gros débat entre Saka et Foden qui sont tout les deux en forme cette saison dans leurs clubs respectifs, j’ai mis Foden car il part à priori avec une petite longueur d’avance dans l’esprit de Southgate mais cela pourrait changer en cours de tournoi. Il apportera quelque chose de différent de ce qu’apporte Sterling de l’autre côté, moins rapide il est tout de même capable d’éliminer ses adversaires techniquement et brille surtout par sa qualité de passes, il devrait être le plus à même de faire briller Kane parmi cette ligne de 3, il a aussi énormément progresser à la finition comme en témoigne ses statistiques cette saison avec Manchester City et sera une vraie arme pour les Three Lions dans la surface adverse. Saka est lui un ailier qui a un profil qui se rapproche un petit peu de celui de Sterling bien que je le trouve meilleur techniquement, il aura surement sa chance en sortie de banc en début de tournoi et devra se montrer très performant s’il veut gagner sa place de titulaire. Pour conclure sur la partie offensive, je n’ai pas trop parlé de Rashford et Wilson mais les deux pourraient aussi apporter quelque chose à l’équipe en tant que supersubs, notamment si les anglais doivent absolument revenir au score, je vois bien l’un des deux dans ce type de cas former une attaque à deux avec Kane.
Mon avis sur cette équipe d’Angleterre c’est qu’elle regorge de talents offensifs et qu’elle n’a finalement pas besoin d’une réelle tactique très poussée pour être dangereuse, peu importe l’adversaire ce sera une équipe difficile à éliminer de la compétition. L’inquiétude est bien entendu en défense avec la mauvaise forme de Maguire notamment mais les premiers matchs de poules sont abordables et pourraient mettre en confiance la défense pour des matchs qui s’annoncent plus difficiles par la suite. Bellingham, Foden ou encore Saka sont donc à suivre pour ce mondial, l’Angleterre ne s’est pas déclaré comme un favori mais elle doit obligatoirement nourrir des ambitions au vue de cet effectif très talentueux et qui pourrait même se renforcer au cours de la compétition avec les remises en forme potentielles de Walker et Phillips.
Fantasy
Sur le jeu, le secteur défensif des anglais me semble à privilégier étant donné qu’ils sont dans une poule abordable qui devrait leur permettre de réaliser un ou des cleans sheets. En ce sens, Pickford est incontournable et c’est selon moi le meilleur gardien à choisir pour cette phase de poules, pareil pour Trippier concernant les défenseurs, il devrait comme sur FPL réaliser de gros scores. Mon 3 ème choix se porte sur Bellingham, très complet il va bénéficier du système de points du jeu pour réaliser de gros scores à l’aide des tacles, des passes clés mais aussi de potentiels retours offensifs. Kane est le 4 ème choix, je ne le mets pas plus haut car il pourrait rentrer dans son tournoi doucement comme à l’Euro 2021, il reste néanmoins l’un des tout meilleurs buteur du jeu. Enfin, si vous voulez tenter davantage, il y a Shaw et Maguire en défense qui peuvent vous permettre de vous différencier de Trippier et le trio Foden, Mount, Sterling pour tenter un coup offensif.
Etats-Unis
Palmarès
7 Gold Cup : 1991, 2002, 2005, 2007, 2013, 2017, 2021.
Les Etats-Unis sont la plus grande puissance économique mondiale depuis de nombreuses années mais pour ce qui est du football c’est historiquement plus compliqué, le football ou « Soccer » n’a jamais été le sport le plus populaire chez eux et cela se traduit assez bien par les résultats de la sélection depuis près d’un siècle. Pourtant, l’histoire des Etats-Unis avait bien commencé puisque les Américains atteignent les demi-finales lors de la première Coupe du monde de l’histoire en 1930. Après avoir terminé premier de leur poule, ils perdent lourdement face à l’Argentine sur le score de 6-1 mais parviendront à remporter la petite finale contre la Yougloslavie bien qu’on ne soit pas encore sur aujourd’hui que ce match se soit réellement jouer, cela reste de toute façon le meilleur résultat de la sélection Américaine à ce jour en Coupe du monde. Après une participation à la Coupe du monde 1934 et une élimination rapide, il faut attendre 1950 pour revoir les Américains lors d’une phase finale de la compétition. Lors de ce mondial 1950, les Américains réalisent l’exploit de battre les anglais considérés comme les « Kings of football » à l’époque. Annoncés perdants avant le match, ils gagnent sur le score de 3-1 et il s’agit d’un match mythique de la Coupe du monde notamment car les deux pays ont toujours été proches historiquement mais également car l’écart de niveau entre les deux sélections était très important à l’époque. Cet exploit ne donnera pas lieu à une suite car les Etats-Unis ne parviennent pas à passer les poules, il faudra ensuite attendre 1990 pour que la sélection américaine retrouve la Coupe du monde après une longue période de disette du aux facteurs évoqués plus haut.
En 1990, la sélection ne parvient pas à remporter le moindre match et pire termine dernière de son groupe avec 3 défaites, ce sera un peu mieux lors du mondial 1994 qu’elle organise mais pas suffisant pour aller au delà des huitièmes de finale suite à une défaite contre le Brésil sur la plus petite des marges (0-1). En dehors des participations en Coupe du monde, il est important de noter que les Etats-Unis se sont construits un solide palmarès au niveau continental en remportant 7 Gold Cup depuis 1991 dont la dernière en 2021 dont on reparlera ensuite. Après un nouvel échec lors de la Coupe du monde 1998 avec une dernière place de groupe et 3 nouvelles défaites, le mondial 2002 sera bien meilleur pour les Américains avec un quart de finale, niveau jamais atteint depuis 1930 suite à deux victoires notables contre le Portugal (3-2) en phases de poules et le Mexique en huitièmes de finale (2-0). Malheureusement l’aventure s'arrête dès le tour suivant face à l'Allemagne (0-1), emmenée par son joueur emblématique des années 2000, Landon Donovan, la sélection renait un petit peu lors de cette période mais cette joie sera de courte durée puisque les Etats-Unis sont éliminés d’entrée lors du mondial suivant en 2006.
La Coupe du monde 2010 est celle des regrets pour les Américains, après une très belle phase de poules avec un match nul contre les anglais et 5 points en 3 matchs ce qui leur permet de finir en tête, ils perdent dès les huitièmes de finale contre le Ghana en prolongations (1-2) et manquent l’occasion de reproduire leur performance de 2002. Sur la pente ascendante tout de même depuis quelques années, la fédération décide de nommer l’allemand Jurgen Klinsmann à la tête de la sélection au sortir de la Coupe du monde 2010. Ce dernier parvient à qualifier de nouveau le pays pour le mondial 2014 où les Américains réussissent de nouveau à sortir des poules malgré une opposition difficile avec notamment un groupe composé du Portugal et de l’Allemagne. Cette fois-ci porté par Clint Dempsey qui se montre décisif à plusieurs reprises durant la compétition, l’équipe échoue de peu contre la Belgique (1-2 après prolongations) et sort en huitièmes de finale, les dernières participations des Etats-Unis en Coupe du monde sont malgré tout globalement encourageantes. Malheureusement, il y aura une rechute par la suite puisque Jurgen Klinsmann puis Bruce Arena ne parviennent pas à qualifier le pays pour la Coupe du monde 2018, une première depuis 1986 qui rappelle les mauvais souvenirs de la longue période de disette des Américains.
Depuis pas mal de choses ont changés au sein de la sélection, tout d’abord de nombreux cadres sont partis et le nouveau sélectionneur Gregg Berhalter s’appuie surtout sur des jeunes joueurs pour faire revivre l’équipe. Cela a plutôt bien fonctionné lors de la dernière Gold Cup l’an dernier remportée par les Américains contre les Mexicains en finale sur le score de 1-0 après prolongations. Qualifié difficilement pour cette Coupe du monde 2022 en terminant parmi les trois premiers de la phase éliminatoire mais à égalité de points avec le Costa Rica 4 ème, les Etats-Unis auront pour objectif de sortir de cette poule abordable afin de retrouver les huitièmes de finale atteint pour la dernière fois en 2014, cela ne sera pas si évident car le capital confiance de la sélection est assez faible au vu de leurs derniers matchs amicaux globalement très moyens.
Tactique
Sur le plan tactique, Berhalter utilise un 4-3-3 depuis de nombreux matchs et il n’y a aucune raison qu’il change de système pour ce mondial. Tactiquement, les Etats-Unis sont avant tout solides défensivement et cherchent surtout à être bien organisés pour ne pas encaisser de buts. Une fois qu’ils récupèrent le ballon, ils tentent de se projeter rapidement vers l’avant mais sont également capables de le conserver pour tenter de mettre en danger l’adversaire de manière plus construite. Il n’y a en réalité pas de tactique vraiment forte pour cette équipe qui est assez polyvalente et qui de ce fait est capable d’évoluer différemment en fonction du match et de l’adversaire.
Au niveau des joueurs, on commence par une incertitude au poste de gardien puisque le titulaire habituel du poste Steffen n’est pas disponible pour ce mondial. Ce sera surement Turner qui sera aligné, il a joué tout les derniers matchs avec la sélection et semble être passé devant ses deux concurrents pour ce mondial que sont Johnson et Horvath. Le poste de gardien est loin d’être le point fort des américains et ce depuis la fin de carrière de Tim Howard qui était une vraie valeur sure à ce poste.
Pour ce qui est de la charnière centrale, Berhlater s’appuie sur son duo Long/Zimermann qui est aligné depuis plusieurs matchs désormais. Long est un des cadres de l’équipe depuis de nombreuses années, il évolue au sein de la MLS à un niveau correct mais ce n’est pas non plus un top défenseur et il pourrait avoir du mal lors de ce mondial à résister à des attaquants qui évoluent dans des championnats européens. A ses cotés, Zimermann est assez grand (1M90), c’est un très bon joueur de la tête mais tout comme son coéquipier, il manque d’expérience à ce niveau car il évolue également en MLS, de manière globale la défense centrale américaine est le vrai point faible de cette sélection. Sur le banc aucun joueur ne semble vraiment en mesure de contester ce duo, Carter-Vickers est parfois utilisé par Berhalter mais c’est plutôt en sortie de banc et non pas en tant que titulaire, il jouera donc simplement en cas de fatigue ou de blessure du duo cité plus haut.
A droite de cette défense on retrouve un joueur qu’on connait bien avec Dest, il s’est malheureusement un petit peu perdu en club depuis son départ de l’Ajax car il n’a pas vraiment eu de temps de jeu depuis 2020 que ce soit à Barcelone ou bien au Milan AC cette saison où il est simplement un remplaçant qui joue très peu de minutes. En sélection c’est différent, il déçoit très rarement et c’est l’un des éléments les plus prometteurs de l’équipe. C’est un latéral très offensif qui amène de la percussion et qui aime bien faire des différences balle au pied pour apporter le surnombre, l’inconvénient c’est qu’il laisse un petit peu trop d’espaces parfois dans son dos.
Comme les joueurs qu’on a cité plus haut il manque par ailleurs d’expérience à ce niveau et cette Coupe du monde permettra vraiment de jauger son niveau pour savoir s’il peut être un des meilleurs latéraux de sa génération dans les années qui viennent ou non. Il a également utilisé à gauche de la défense lors de certains matchs mais Berhalter semble avoir abandonné cette idée étant donné que Robinson semble s’être imposé sur ce côté. Du coup Yedlin qui était souvent le titulaire avant et qui est un des joueurs les plus expérimentés de cette liste (29 ans) doit se contenter d’un rôle de doublure, plus défensif que Dest, il pourrait cependant être intéressant si les américains veulent fermer davantage le jeu lors d’un match. J’en ai parlé plus haut, à gauche Robinson sera le titulaire, lui aussi évolue en Europe comme Dest mais il est au contraire de ce dernier titulaire à Fulham cette saison. Il réalise une belle saison pour le moment et c’est surement la valeur sure de l’équipe dans le secteur défensif car il a l’expérience de la Premier League, lui aussi aime bien se projeter vers l’avant mais il est tout de même assez solide défensivement car il se replie assez efficacement. A ce poste, il ne devrait pas trop être mis en concurrence puisque le seul joueur capable de dépanner à gauche est Dest et il est donc titulaire à droite.
Le milieu de terrain de son côté est la grande force de cette sélection américaine avec le trio Adams/McKennie/Musah. Adams est celui des trois qui évolue un cran plus bas devant la défense, il est très bon à Leeds pour orienter le jeu, couper les trajectoires de passes adverses et récupérer des ballons. Il peut également malgré son placement plutôt défensif se projeter un petit peu vers l’avant et faire ainsi monter d’un cran le bloc américain, c’est donc la clé de voute du système de Berhalter et l’un des hommes clés de cette sélection. McKennie est lui le box to box par excellence, on le connait très bien puisqu’il évolue depuis plusieurs saisons à la Juventus et s’est révélé là-bas, c’est également un patron du haut de ses 24 ans et il voudra profiter de cette Coupe du monde pour s’affirmer un peu plus comme un très bon milieu de terrain. Il est essentiel pour apporter le surnombre offensivement, créer des décalages dans les 30 derniers mètres mais également assurer l’équilibre défensif de l’équipe en se repliant. Enfin, le troisième homme de ce milieu de terrain est celui qu’on connait un petit peu moins en la personne de Musah, pourtant il est également assez talentueux. Il a du temps de jeu cette saison avec Valence, ailier droit de formation, il joue un cran plus bas en sélection car Berhlater aime bien profiter de sa vivacité pour apporter un petit peu de folie à l’entrejeu américain, ce sera un joueur à suivre de près car à seulement 19 ans il pourrait bien se révéler devant le monde entier lors de ce mondial. Sur le banc on retrouve Acosta et De La Torre qui ont parfois été utilisés en tant que titulaires par Berhalter ces derniers temps mais qui selon moi ne sont pas amenés à venir bousculer la hiérarchie établie car ils évoluent dans des clubs moins huppés, au Celta Vigo pour De La Torre et en MLS pour Acosta.
En attaque, les Etats-Unis ne manquent pas de joueurs de talent sur le papier mais Berhalter peine à trouver la bonne formule et c’est un secteur qui a été déficient lors des derniers matchs de l’équipe. A droite on retrouvera la star de cette sélection avec Pulisic, il est l’un des joueurs qui évoluait déjà dans cette équipe lors de la non qualification des Etats-Unis pour la Coupe du monde 2018, depuis il a explosé à Dortmund avant de se perdre un petit peu à Chelsea depuis 2019 en raison d’une forte concurrence et de blessures récurrentes. Cependant, il déçoit très rarement en sélection et c’est le véritable fer de lance de l’équipe, capable d’éliminer ses adversaires en un contre un, il a une bonne qualité de finition (21 buts en 50 sélections) et sait se montrer altruiste quand il le faut, un vrai playmaker qui voudra emmener son pays le plus loin possible dans cette Coupe du monde. A gauche on retrouve Aaronson, il joue également à Leeds et a donc des automatismes avec Adams, il a eu un petit peu de mal à s’acclimater cet été après son transfert en Premier League mais cela allait mieux ces dernières semaines et il su retrouver un bon niveau de forme pour le mondial. Il est plutôt performant quand il s’agit de prendre la profondeur et comme Pulisic, il cherche à faire la différence en un contre un.
Enfin, pour ce qui est de la pointe de l’attaque, on devrait retrouver Ferreira qui évolue en MLS et qui marque un peu plus de 20 buts par saison dans le championnat national. Il a plutôt un profil de bagarreur et de finisseur un peu comme un Luis Suarez, il manque néanmoins de références à ce niveau et plus globalement le poste d’attaquant de pointe est sujet à débats étant donné que Berhalter a essayé beaucoup d’autres joueurs à ce poste. Weah a été essayé mais c’est plutôt un ailier, poste qu’il occupe généralement à Lille et il manque donc d’une vraie finition pour jouer en pointe, Sargent est lui efficace en Championship avec Norwich mais ne semble pas être dans les petits papiers du coach et aura uniquement un rôle à jouer en tant que supersub. Enfin, je n’ai pas parlé de Reyna en évoquant le secteur offensif mais c’est également un joueur de grand talent, en sélection il est remplaçant tout comme en club mais ce sera un joueur à suivre de très prêt quand il sortira du banc car il peut apporter de la folie grâce à ses dribbles et voudra se mettre en valeur pour montrer au sélectionneur qu’il mérite de démarrer les matchs en tant que titulaire.
Les Etats-Unis disposent donc d’un vrai réservoir de talent qui a vu le jour depuis quelques années et qui voudra prouver lors de ce mondial afin d’acquérir de l’expérience en vue du mondial 2026 qui se jouera à domicile et qui est le vrai objectif de la fédération américaine. Sur le plan purement sportif, je trouve cette équipe trop inexpérimentée à ce niveau et je pense que cela risque de leur jouer des tours, ils seront surement agréables à suivre et il y a pas mal de joueurs à découvrir mais leur manque d’efficacité offensive et la faiblesse de leur charnière centrale me semblent être deux éléments trop importants pour qu’ils puissent vraiment être considérés comme les favoris pour sortir de ce groupe derrière l’Angleterre, ce que pas mal de personnes pensent.
Fantasy
Sur le jeu, Pulisic la star de l’équipe est le meilleur joueur à prendre dans vos équipes, si les Etats-Unis marquent, il y a de fortes chances qu’il soit dans le coup. En défense, deux picks possibles avec Dest et Robinson, les deux se valent mais quitte à choisir je partirais plutôt sur Robinson qui a plus de rythme que son compère. Enfin si vous voulez vous démarquer un petit peu vous pouvez tenter l’un de ces trois milieux : Aaronson, Musah et McKennie, petite préférence pour Aaronson qui est le plus offensif des trois et qui est donc le plus à même de nous offrir des retours offensifs.
Iran
Palmarès
3 Coupes d’Asie : 1968, 1972, 1976.
Comme dit plus haut, l’Iran est politiquement sous tension ces derniers temps que ce soit vis-à-vis des Etats-Unis ou pour ce qui est des polémiques liées au traitement des femmes dans le pays, Big Up à la star de la sélection Sardar Azmoun qui a pris une position très courageuse il y a quelques semaines et dont Rwano vous avez parlé lors d’un de ses derniers Player Picks Bundesliga. Sur le plan footballistique, l’Iran est l’une des meilleures nations asiatique de l’histoire et avait notamment atteint la 15 ème place au classement FIFA en 2015. Comme bon nombre de pays au Moyen-Orient, le football nait en Iran au début du XXe siècle sous l’influence des britanniques qui sont nombreux à travailler au sein du pays à l’époque. La fédération iranienne de football voit le jour en 1948 et il faut attendre le développement du football en Asie et l’organisation de la première Coupe d’Asie de l’histoire en 1968 pour voir l’Iran briller au plus haut niveau. En effet, avec 4 victoires en 4 matchs dont la dernière en finale contre Israël sur le score de 2-1, la sélection remporte son premier titre majeur, ce dernier sera par ailleurs conservé 4 ans plus tard cette fois ci contre la Corée du sud (2-1 après prolongations). En 1976, l’Iran devient la première équipe de l’histoire à remporter trois coupes d’Asie et même trois d’affilée suite à un succès contre le Koweït en finale (1-0) et un parcours une nouvelle fois parfait.
Le niveau de la sélection augmente d’année en année et cela permet à l’Iran de se qualifier pour la première Coupe du monde de son histoire en 1978, qui était seulement la seconde accessible aux clubs d’Asie et d’Océanie. Emmené principalement par sa star du milieu de terrain Ali Parvin déjà décisif en finale de la Coupe d’Asie 1976, l’Iran surprend les observateurs en parvenant à obtenir le match nul contre l’Ecosse de Kenny Dalglish (1-1) lors du second match, malheureusement l’équipe ne pourra rien contre les Pays-Bas et le Pérou avec deux défaites sur des scores de (0-3) et (1-4) et termine à la dernière place de son groupe. La révolution iranienne juste après cette Coupe du monde va grandement affecter le pays sportivement et par la même occasion le football, au niveau continental l’Iran ne remporte plus aucun titre et il faudra attendre 20 ans pour revoir l’équipe au niveau mondial avec une seconde participation à la Coupe du monde en 1998. Avec une équipe notamment emmenée par le meilleur buteur de l’histoire de la sélection Ali Daei (109 buts, il a longtemps détenu le record de buts en sélection avant que Cristiano Ronaldo ne le dépasse il y a peu), l’Iran réalise une Coupe du monde historique puisqu’elle remporte le premier match de son histoire dans la compétition et quel match car il s’agit d’une victoire 2-1 contre les Etats-Unis qui sont l’ennemi de toujours du pays comme on l’a vu plus haut. Cette victoire avait d’ailleurs été utilisée politiquement par la suite, malheureusement ce premier succès ne permettra pas au pays de se qualifier pour les huitièmes de finale car l’équipe s’incline lors des deux autres matchs contre la Yougoslavie (0-1) et contre l’Allemagne (0-2).
Après 1998, les performances de l’Iran seront assez irrégulières, toujours incapable de retrouver le chemin du succès au niveau continental, l’équipe parvient tout de même à se qualifier pour le mondial 2006 en Allemagne. Celui-ci sera un véritable échec car la sélection n’obtient qu’un seul point en trois matchs contre l’Angola et elle est de nouveau éliminée dès les phases de poules. Maudite face à la Corée du Sud contre laquelle elle s’incline lors des éditions 2007 et 2011 de la Coupe d’Asie, la sélection iranienne rate la Coupe du monde 2010 et la fédération décide alors de faire confiance au portugais Carlos Queiroz sur le banc. Ce dernier parvient à qualifier de nouveau l’Iran pour la Coupe du monde 2014, malgré un bon match nul en ouverture contre le Nigeria (1-1), l’équipe ne pourra rien ensuite contre l’Argentine de Messi (1-3) et contre la Bosnie-Herzégovine (1-3) et sort pour la 4 ème fois de son histoire lors du premier tour.
Malgré un statut de favori de la Coupe d’Asie 2015, l’équipe est de nouveau éliminée en quarts de finale à la surprise générale contre l’Irak aux tirs aux buts après un match nul spectaculaire (3-3), malgré cela l’Iran est de nouveau présent lors de la Coupe du Monde 2018 en Russie et se retrouve dans le groupe de la mort avec le Portugal, l’Espagne et le Maroc. C’est certainement la meilleure Coupe du monde de l’histoire de l’Iran car l’équipe était passée tout proche de se qualifier lors du dernier match face au Portugal après un succès inaugural contre le Maroc (1-0) et une défaite sur la plus petite des marges contre l’Espagne (0-1). Lors de ce match face aux portugais, les Perses sont menés rapidement mais le penalty raté de Cristiano Ronaldo en début de seconde mi-temps les laisse en vie et leur permet de revenir au score en fin de match, cela sera malheureusement trop tard malgré une énorme occasion à la dernière seconde, les deux équipes se quittent sur un match nul (1-1). Les coéquipiers de Sardar Azmoun quittent la Russie avec des regrets mais également de l’espoir car c’est la première fois que la sélection passe aussi proche d’une qualification pour les huitièmes de finale lors d’un mondial et c’était la seconde victoire de l’équipe en Coupe du monde également.
Depuis cette dernière Coupe du monde, l’Iran a connu une nouvelle désillusion lors de la Coupe d’Asie 2019 car malgré un statut de favori de la compétition, l’équipe n’est pas parvenue à passer l’obstacle Japonais en demi-finales et s’est même lourdement inclinée (0-3), cette défaite entraine d’ailleurs la démission de Carlos Queiroz qui est remplacé ensuite par Marc Wilmots. Le belge a cherché à mettre en place un jeu plus offensif mais cela n’a pas marché et la fédération a finalement fait appel au croate Dragan Skocic pour se qualifier au mondial 2022, plus solides sous sa direction, l’Iran a été la première nation asiatique à se qualifier pour cette Coupe du monde en terminant premier de son groupe de qualifications. En septembre dernier, sous l’impulsion du nouveau chef de la fédération iranienne, Mehdi Taj, Carlos Queiroz a de nouveau été nommé sélectionneur et aura pour objectif lors de cette Coupe du monde de qualifier l’Iran pour la première fois de son histoire en huitièmes de finale dans une poule qui semble abordable pour la Team Melli et avec une équipe disposant de plusieurs joueurs de qualités comme nous allons le voir.
Tactique
Sur le plan tactique, pas forcément très simple de savoir comment va évoluer l’Iran lors de ce mondial étant donné que Queiroz a repris la sélection très récemment, il devrait remettre en place ce qui avait fonctionné par le passé avant qu’il parte et a semblé opter pour un système en 4-3-3 lors de ses matchs amicaux de septembre. Cela n’est cependant pas fixé et il a également changer de système en cours de match pour un 4-4-2 ou un 4-1-4-1, la certitude c’est qu’il y aura 4 défenseurs, j’ai représenté un 4-4-2 ici car c’est le système qui me semble optimal pour associer les deux stars offensives de l’équipe que sont Taremi et Azmoun. Les deux joueurs peuvent cependant être associés différemment, dans un 4-1-4-1 avec Azmoun un cran plus bas au poste de numéro 10 ou dans un 4-3-3 avec Gholizadeh au milieu de terrain et Azmoun sur un côté, quoi qu’il en soit il sera très intéressant d’observer cette équipe iranienne sur le plan tactique.
Au niveau des principes de jeu, on devrait retrouver comme lors de la Coupe du monde 2018 une équipe qui cherche avant tout à être bien organisée défensivement pour ne pas encaisser trop de buts, cela avait fonctionné avec seulement 2 buts encaissés en 3 matchs. Offensivement, Queiroz va compter sur les qualités individuelles de ses joueurs, dans un secteur où l’équipe est très bien fournie, on devrait voir de belles combinaison offensives, que ce soit en contre-attaque ou bien même lors de constructions plus posées.
Pour ce qui est des joueurs, on retrouvera au poste de gardien Beiranvand, il était déjà titulaire lors de la Coupe du monde 2018 et avait été très bon du haut de ses 1m94. Il est expérimenté et c'est l'une des valeurs sûres de cette équipe sur laquelle s'appuiera Queiroz pour ce mondial. En cas de pépin, c'est Hosseini qui sera la doublure mais il n'est pas en mesure de concurrencer Beiranvand pour une place de titulaire.
Au niveau de la charnière centrale, on retrouvera très probablement le duo Hosseini/Kanani. C'est clairement le secteur le moins pourvu de talent dans cette équipe iranienne et il est sujet à la concurrence puisque Pouraliganji et Khalilzadeh ont eu leurs chances ces derniers temps en tant que titulaires. Queiroz devrait plutôt faire confiance au duo que j'ai cité, Hosseini sera son homme de base, il était lui aussi présent lors du Mondial 2018. Il évolue en Turquie et est assez peu connu en club mais en sélection il donne généralement tout ce qu'il a pour permettre à son équipe de ne pas encaisser de buts. Kanani est lui sélectionné depuis 2015, il n'a pas l'expérience des grands rendez-vous mais c'est un très bon joueur dans le domaine aérien et il devrait apporter un petit peu de sérénité dans ce secteur pour l'Iran. Khalilzadeh sera l'option prioritaire de Queiroz en cas de blessure ou bien si l'un des deux titulaires ne donne pas satisfaction. Il est assez expérimenté (33 ans) mais n'a jamais su réellement s'imposer en équipe nationale car il ne compte que 23 sélections à son actif, il est également un peu moins grand (1m83) ce qui pousse Queiroz à privilégier l'option Kanani pour épauler Hosseini. Enfin, Pouraliganji ne devrait pas vraiment avoir de temps de jeu durant ce mondial sauf hécatombe.
Au poste de latéral gauche, on retrouve le capitaine Hajsafi, il a tout connu avec la sélection dont la douloureuse élimination d'il y a quatre ans. Il évolue du côté de l'AEK Athènes et il est l'un des joueurs comptant le plus de sélections pour son pays avec déjà 113 matchs à son actif. Latéral assez complet ,c'est également un élément incontournable pour Queiroz, assez sur défensivement, il est également capable de se projeter vers l'avant grâce à sa vitesse et à sa qualité de percussion balle au pied. Sa doublure à ce poste sera Jalali, il a quelques sélections à son actif mais il est trop inexpérimenté pour pouvoir prétendre passer numéro 1 dans la hiérarchie pour ce mondial.
A droite, c'est un peu comme à gauche, pas trop de doutes, Moharrami sera le titulaire pour ce mondial. Il est l'un des joueurs de cette sélection qui a le plus l'expérience de ce genre de rendez-vous car il dispute souvent des matchs européens avec le Dinamo Zagreb. Il s'était d'ailleurs montré très actif contre Chelsea cette saison en Ligue des champions, c'est un latéral moderne avec un gros volume de jeu, capable de se projeter vers l'avant mais également de se replier efficacement, ce sera l'un des joueurs à suivre de cette nation iranienne durant le tournoi. Sa doublure en cas de pépin sera Mohammadi, même principe que pour Jalali à gauche, il n'aura du temps de jeu que si pépin physique.
Au milieu de terrain, comme dit plus haut on ne sait pas si ce sera un milieu à deux ou à trois mais ce qui est certain c'est que le duo Ezatolahi/Nourollahi sera aligné. Les deux sont avant tout des milieux travailleurs qui ont pour principale tâche de récupérer un maximum de ballons au milieu de terrain pour servir par la suite les joueurs plus offensifs de l'équipe. Ezatolahi était l'un des hommes de base de Queiroz au mondial 2018 et ce sera encore le cas cette année, pas très connu en club car il évolue avec Velje BK au Danemark, il se transcende en sélection tout comme Hosseini, il voudra se montrer pour pourquoi pas passer un cap en club après cette Coupe du monde. Nourollahi est un peu plus technique que son compère du milieu, jouant dans un rôle de meneur de jeu en retrait ce sera le plus en capacité des deux a faire des décalages offensifs grâce à sa bonne qualité de passe. Sur le banc, Karimi est un milieu récupérateur qui sera utilisé en cas de blessures de l'un des deux titulaires. On retrouve aussi Amiri, un poil plus apprécié par Queiroz et qui pourrait avoir un rôle à jouer en tant que meneur de jeu offensif un cran plus haut, il faudrait pour cela que le sélectionneur iranien choisisse un système en 4-2-3-1.
Place au secteur offensif et là on touche clairement au secteur le mieux doté de cette sélection iranienne, reste à savoir trouver la bonne formule pour le rendre le plus efficace possible. A droite, Gholizadeh sera utilisé par Queiroz, il pourrait également comme on l'a dit plus haut intégrer le milieu de terrain en tant que meneur de jeu offensif. C'est sûrement le moins connu des 4 joueurs offensifs, et pourtant il fait les beaux jours de Charleroi depuis plusieurs saisons. Ses statistiques en attestent car il a marqué une vingtaine de buts et délivré tout autant de passes décisives en plus de 115 matchs avec le club belge. Il a su s'imposer en sélection ces derniers temps et sera chargé de faire des différences balle au pied sur son côté droit pour servir ensuite dans de bonnes conditions le duo offensif iranien. A gauche, on aura son pendant avec Jahanbakhsh qui fait lui les beaux jours de Feyenoord, plutôt en tant que passeur. Il joue à droite en club mais plutôt à gauche en sélection en raison du manque d'options à ce poste, il pourrait néanmoins retrouver le côté droit si Queiroz décide de décaler Azmoun sur le côté gauche et Gholizadeh au milieu de terrain. Il sera chargé tout comme ce dernier de faire des différences par le dribble ou par la passe pour trouver les deux stars offensives de l'Iran.
Ses deux stars ne sont autres que Taremi et Azmoun, c'est sur eux que repose la majeure partie des espoirs des iraniens pour ce mondial. Taremi est en très grande forme cette saison avec Porto où il a été l'un des grands artisans de la qualification du club pour les huitièmes de finale de la Ligue des champions et il arrive à maturité du haut de ses 30 ans. C'est le meilleur buteur de la sélection dernièrement avec 7 buts en 13 matchs et il est également capable de délivrer des passes décisives (5 en 13 matchs ) grâce à son jeu dos au but et sa belle vision du jeu. Il pourrait d'ailleurs ne pas être cantonné à un rôle de buteur lors de ce mondial car il a aussi été testé au poste d'ailier gauche par Queiroz. Quoi qu'il en soit c'est l'une des deux stars de cette sélection et un joueur à suivre absolument cet hiver. Azmoun va lui aborder ce mondial revanchard, il est au cœur des polémiques dans le pays depuis sa prise de décision suite à l'assassinat de Mahsa Amini dont on a brièvement parlé plus haut. Il est surnommé le Messi iranien et ce n'est pas pour rien car il fait les beaux jours de la sélection depuis plusieurs années. Très complet, il est capable de décrocher un cran plus bas en tant que numéro 10 ou bien de s'exiler sur le côté gauche par moments. Il est ambidextre et c'est un excellent finisseur comme en atteste son bilan statistique de 13 buts et 4 passes décisives lors de ses 19 derniers matchs avec l'Iran. Moins en forme cette saison du côté de Leverkusen et blessé juste avant ce mondial, il n'aborde pas le tournoi dans la meilleure des formes mais je pense qu'il aura à cœur de performer pour calmer les critiques qu'il subit depuis quelques semaines.
Le banc iranien sur le plan offensif est également intéressant, on y retrouve Ghoddos qu'on connaît bien puisqu'il est passé par Amiens il y a quelques saisons. J'apprécie beaucoup ce joueur car il est capable de gestes sortis de nulle part, malheureusement il est trop irrégulier et ne joue pas assez du côté de Brentford cette saison pour être titulaire. On devrait tout même le voir dans un rôle de supersub, que ce soit en pointe ou dans un rôle de numéro 10. Enfin, Ansarifard est également une option au poste d'avant centre, il rappelle aux iraniens la légende Ali Daei par son style de jeu et il est apprécié par Queiroz qui n'hésitera pas à le faire rentrer en jeu si besoin il y a.
Cette équipe iranienne a donc une attaque très prometteuse sur le papier et l'expérience de 2018 pour certains des joueurs la constituant ainsi que le vécu de Queiroz sont clairement des points forts. Cependant, en dehors de l'attaque, l'équipe manque de qualité individuelle aux autres postes et devra comme en 2018 s'appuyer sur un collectif fort pour espérer passer les phases de poules. Je pense que cette équipe a toutes ses chances de se qualifier et j'en fait personnellement une de mes équipes à suivre lors de cette Coupe du monde.
Fantasy
Sur le jeu, le duo offensif Taremi/Azmoun est bien entendu à joueur, les deux sont régulièrement décisifs, si je ne dois vous en conseiller qu'un seul, je recommande plutôt Azmoun car il est moins cher que son coéquipier. Au milieu de terrain vous pouvez tenter les deux ailiers, Jahanbakhsh et Gholizadeh qui ont de bonnes chances d’être décisifs offensivement. Enfin, sur le plan défensif, les deux latéraux Hajsafi et Moharrami sont également jouables mais c’est un peu plus risqué car le secteur défensif de l’Iran n’est pas sa force principale.
Pays de Galles
Le Pays de Galles est un pays faisant partie du Royaume-Uni au niveau politique mais le football fait exception, en effet à l’époque il n’y avait pas beaucoup d’adversaires pour l’Angleterre à la fin du XIXe siècle et lorsque les gallois ont décidé de jouer au football également, on a préféré qu’ils aient leur propre équipe afin de pouvoir avoir des matchs entre les deux sélections, la FIFA a validé cela par la suite et cela est encore le cas aujourd’hui. Le Pays de Galles a historiquement beaucoup de mal à se qualifier pour des tournois majeurs, pourtant cela avait assez bien commencé car les gallois qui n’avaient pas pu se qualifier pour les mondiaux 1950 et 1954 parviennent à se qualifier pour la première Coupe du monde de leur histoire en 1958, bien aidés par une génération dorée et notamment par John Charles qui est d’ailleurs recruté par la Juventus Turin en 1957. Pour cette première compétition majeure, l’équipe crée la surprise en sortant des poules grâce notamment à un match nul en ouverture contre la Hongrie (1-1) qui était le finaliste de l’édition 1954 mais aussi une victoire en match d’appui contre cette même Hongrie sur le score de 2-1. Malheureusement, la blessure de Charles diminue le Pays de Galles pour son quart de finale face au Brésil face auquel il ne pourra pas résister et s’incline sur un but du jeune Pelé (0-1). Cette première belle participation en Coupe du monde n’aura cependant pas de vraie suite et le Pays de Galles va ensuite connaitre des décennies très compliquées, la faute à des générations moins prometteuses et à un championnat national très en retrait du championnat anglais qui est très clairement le meilleur du Royaume-Uni.
Il faut attendre 1976 et l’Euro pour retrouver trace d’une présence de l’équipe galloise en phase finale d’une compétition majeure. Après une belle campagne de qualifications, l’équipe parvient à sortir de son groupe composé de la Hongrie, du Luxembourg et de l’Autriche et atteint ainsi les quarts de finale où elle se retrouve opposée à la Yougoslavie, malheureusement la sélection galloise est éliminée avec une défaite 3-1 au score cumulé des deux matchs et ne parvient pas à atteindre le dernier carré. Lors de cette période, les gallois réussissent l’exploit notable de battre deux fois l’Angleterre en 1977 et 1980 sur les scores respectifs de 1-0 et 4-1, en dehors de cela, le Pays de Galles ne parvient plus à se qualifier pour une compétition majeure et enchaine les échecs, il faut attendre l’histoire récente de la sélection que l’on connait assez bien et l’arrivée au poste de sélectionneur de Chris Coleman en 2012 pour que les choses changent. Sous sa direction et grâce à une génération plus prometteuse emmenée par les stars Gareth Bale et Aaron Ramsey, le gallois passe assez proche de qualifier le pays pour la Coupe du monde 2014 mais échoue finalement lors des derniers matchs. Ce n’est que partie remise puisqu’il parvient ensuite à qualifier l’équipe pour l’Euro 2016 qui est la première vraie compétition majeure du Pays de Galles depuis l’Euro 1976 soit 40 ans. Les Gallois vont être la grosse surprise de cet Euro en France, ils battent la Slovaquie sur le score de 2-1 en ouverture et malgré une défaite ensuite contre l’Angleterre (0-3), ils arrivent à se qualifier à la faveur d’une large victoire lors du dernier match contre la Russie (3-0). Après avoir écarté l’Irlande du Nord en huitièmes de finale sur la plus petite des marges (1-0), l’équipe réalise l’exploit d’éliminer la Belgique sur le score de 3-1 en quarts de finale alors qu’il s’agissait de l’un des favoris de la compétition. C’est la meilleure performance de l’histoire du Pays de Galles qui atteint le dernier carré d’une grande compétition, malheureusement l’aventure s’arrêtera ensuite contre le Portugal de Cristiano Ronaldo futur vainqueur de l’épreuve et buteur ce jour là (0-2).
Après cette superbe performance, les Gallois ont clairement pour ambition de se qualifier pour le mondial 2018 mais échouent en terminant 3 ème d’une poule pourtant abordable sur le papier, après cet échec, Chris Coleman décide de quitter son poste, il reste malgré tout le sélectionneur qui a permis à la sélection galloise de retrouver le chemin du succès et c’est une vraie icone au pays. Il est remplacé par Ryan Giggs qui va permettre au Pays de Galles de se qualifier pour son second Euro consécutif en terminant deuxième de sa poule en éliminatoires, accusé de violences conjugales il est remplacé début 2021 par Robert Page d’abord provisoirement puis finalement officiellement par la suite. Lors du dernier Euro, le Pays de Galles a réussi à terminer second de sa poule derrière l’Italie mais devant la Turquie et la Suisse à la faveur notamment d’un succès contre les turques lors du second match (2-0). Cependant, en huitièmes de finale, les Gallois ne peuvent rien contre le Danemark futur demi-finaliste de l’épreuve contre lequel ils seront lourdement battus (0-4). Après cette désillusion, l’équipe a du rapidement se remettre en marche afin de se qualifier pour cette Coupe du monde 2022, ils ont réussi à se qualifier en terminant second de leur groupe derrière la Belgique mais devant la République Tchèque puis en battant l’Autriche (2-1) et l’Ukraine (1-0) en barrages. C’est uniquement la seconde participation du Pays de Galles à un mondial après 1958, l’équipe emmenée par Page et qui s’appuiera de nouveau sur Gareth Bale et Aaron Ramsey pour performer aura pour objectif de sortir d’une poule abordable et ainsi de se qualifier pour les huitièmes de finale de la compétition ce qui serait une première depuis 64 ans.
Tactique
Sur le plan tactique, Robert Page va opter quoi qu’il arrive pour un système à 3 défenseurs, la seule question sera de savoir s’il s’agira d’un 3-4-1-2 ou bien d’un 3-4-3 comme je l’ai représenté sur le visuel ci-dessus. Je pense qu’il est plus probable qu’on voit un 3-4-3 car c’est le système qui avait été utilisé lors du dernier match très important disputé par les gallois, c’est-à-dire leur match de barrages contre l’Ukraine pour accéder à cette Coupe du monde. La composition du visuel est d’ailleurs exactement la même que lors de ce match, dans le cas ou Page opterait pour un 3-4-1-2, on retrouverait normalement Ampadu un cran plus haut au milieu de terrain à la place de Ramsey et Mepham qui intégrerait la défense à 3, devant Ramsey jouerait au poste de numéro 10 pour suppléer un duo composé de Bale et Moore en pointe.
Le Pays de Galles cherche avant tout à être solide défensivement comme on l’a vu lors de leurs deux derniers Euro et lors des éliminatoires, une fois le ballon récupéré, ils essayent de se projeter rapidement vers l’avant afin d’amener le danger sur le but adverse, principalement grâce à leurs deux stars, Ramsey et Bale. Ce qu’on peut dire c’est que ce n’est pas vraiment une équipe bâtie pour construire le jeu, elle n’hésite pas à allonger sur Moore si elle rencontre trop de difficultés pour relancer proprement depuis l’arrière. Avec leurs armes, les gallois vont proposer un football qu’on ne devrait pas retrouver chez beaucoup d’autres nations lors de cette Coupe du monde ce qui les rend très intéressants à suivre.
Pour ce qui est des joueurs, au poste de gardien on retrouvera l’expérimenté Hennessey, on pourrait penser à première vue que ce serait Ward le titulaire au vue de sa bonne forme avec Leicester dernièrement mais Hennessey est titulaire depuis de nombreux matchs et donne satisfaction à ce poste et il n’y a pas de raisons d’en changer pour ce mondial. Le gardien gallois avait d’ailleurs réalisé une énorme prestation lors du match de barrages contre l’Ukraine, c’est lui en grande partie qui avait permis à son équipe de se qualifier pour cette Coupe du monde avec de nombreux arrêts décisifs.
La défense à 3 du Pays de Galles sera surement l’un des gros points forts si ce n’est le gros point fort de l’équipe lors de ce mondial, elle sera normalement composée du trio Davies/Rodon/Ampadu. Davies est clairement la patron de cette défense et le meilleur joueur la composant, il est habitué à jouer dans une défense à 3 et à ce poste à Tottenham et a donc des automatismes dès qu’il s’agit de retrouver la sélection. Plutôt bon à la relance et dans le secteur aérien, il n’hésite pas non plus à sortir de sa défense pour intercepter des ballons ou même pour casser une ligne afin de créer un décalage offensif si besoin. A ses côtés on retrouvera Rodon qu’on a découvert au Stade Rennais cette saison, il est assez puissant et bon dans le domaine aérien mais on l’a vu emprunté techniquement à certains moments avec le club breton. Il a tout de même retrouvé du rythme cette année après plusieurs saisons compliquées et abordera cette Coupe du monde avec la volonté de briller pour son pays. Enfin, Ampadu est le plus jeune des trois défenseurs, il a plutôt un rôle de libéro mais son gabarit un peu plus petit (1m83) ainsi que ses petits errements défensifs en font le maillon faible de cette défense galloise. Il est tout de même capable de bonnes performances mais c’est globalement un joueur qui peine à confirmer les attentes qui étaient placées en lui il y a quelques années, par ailleurs comme dit plus haut, il est capable d’évoluer un cran plus haut en tant que meneur de jeu ce qui peut être une bonne option si Allen dont on parlera plus bas ne se montre pas assez performant. En cas de pépin au sein de cette défense à 3 ou bien si Robert Page décide d’intégrer Ampadu à son milieu de terrain, la 4 ème option galloise en défense sera Mepham. Il réalise plutôt une bonne saison avec Bournemouth qui pour le moment déjoue les pronostics en Premier League en ayant une petite marge sur la zone de relégation, il voudra gagner sa place de titulaire durant ce mondial et s’il rentre en jeu, nul doute qu’il donnera tout sur le terrain, son profil est par ailleurs assez proche de celui de Rodon, en un poil plus costaud peut être. Cabango est également capable de dépanner à ce poste mais ce n’est pas une option prioritaire pour Page qui l’a uniquement utilisé quand il avait plusieurs absences à ce poste.
Pour ce qui est des pistons, à droite on retrouvera Roberts, c’est surement le point faible de cette sélection car il n’a pas vraiment d’expérience du très haut niveau. Après la relégation de Burnley l’an dernier en Championship, il est resté au club est évolue donc à un niveau assez faible par rapport à certains de ses partenaires, son repli défensif est parfois douteux et il devra se canaliser offensivement pour ne pas laisser trop d’espaces dans son dos, il est cependant rapide ce qui devrait l’aider pour cela. Il n’a pas de réelle doublure à ce poste ce qui explique le fait qu’il soit titulaire malgré ses carences défensives, Gunter peut jouer à droite mais il est très peu utilisé par Page et il est surtout dans le groupe pour apporter son expérience au sein du vestiaire en tant que joueur gallois le plus capé de l’histoire de la sélection.
Au poste de piston gauche, Neco Williams sera le titulaire, il est en difficulté avec Nottingham Forest en Premier League cette saison mais contrairement à son pendant à droite il est bien plus sur en sélection. Page l’apprécie beaucoup car il n’hésite pas à se projeter vers l’avant et à amener de la percussion balle au pied, très bon centreur également il devrait être en mesure d’apporter le danger dans la surface adverse et sera à surveiller de près. Il a un très bon volume de jeu également ce qui lui permet de se replier efficacement et c’est un des hommes surs du Pays de Galles pour ce mondial. Comme pour Roberts à droite, Williams n’a pas vraiment de doublure à son poste et aura le champ libre pour cette Coupe du monde, en cas de pépin ce serait vraisemblablement Wilson qui descendrait d’un cran pour joueur à ce poste, ce qui prouve bien que la profondeur de banc au poste de piston gauche n’est pas optimale.
Pour ce qui est du milieu de terrain, deux petites incertitudes, la première concerne la titularisation ou non de Allen qui comme on l’a dit plus haut pourrait perdre sa place au profit de Ampadu et la seconde concerne le positionnement de Ramsey, qui est capable de joueur dans un double pivot ou un cran plus haut derrière deux attaquants. A priori Page devrait démarrer ce mondial avec le duo Allen/Ramsey devant la défense mais cela pourrait évoluer selon les performances de l’équipe. Allen aura surtout un rôle défensif au sein de ce double pivot, très malin, il sera précieux à la récupération du ballon et sera chargé d’équilibrer l’équipe lorsque celle-ci se portera vers l’avant. Il a l’expérience de ses grands rendez-vous du haut de ses 32 ans ce qui est un vrai plus, l’inquiétude c’est qu’il n’a plus la caisse physique d’antan et qu’il a donc souvent du mal à terminer les rencontres. Dans le cas où il ne pourrait pas tenir 90 minutes, ce sera surement Smith qui rentrera en jeu ou bien Ampadu si ce dernier est sur le banc également ou bien si Page est prêt à changer sa défense en cours de match. Smith est assez jeune car il n’a que 22 ans et il évolue en troisième division anglaise, difficile de se faire un avis sur ce joueur qui n’a jamais été titulaire dans des matchs à forts enjeux jusqu’alors et que je vois mal être une option fiable à ce niveau.
Si l’on parle de fiabilité, Ramsey est lui très fiable en revanche, c’est la deuxième star de l’équipe derrière Bale et il portera sur ses épaules une grande partie des espoirs gallois pour ce mondial. Alors certes, il n’est pas vraiment brillant avec Nice cette saison mais en sélection c’est toujours autre chose, il l’avait d’ailleurs montré lors de l’Euro 2021 où il avait été brillant, plus que Bale d’ailleurs selon moi. Capable d’amener le surnombre dans la surface adverse, de créer des décalages par la passe, il est très juste devant le but et finit assez bien ses actions généralement en sélection, si le Pays de Galles veut aller loin dans la compétition, cela passera obligatoirement par un très bon Ramsey.
En attaque, la question sera de savoir comment utiliser Bale, il peut jouer en tant qu’ailier droit, meneur de jeu ou bien en pointe dans une attaque à deux mais je l’ai situé en tant que meneur de jeu excentré sur le visuel, c’est surement là qu’il évoluera lors du premier match des gallois du moins. Pas trop besoin de vous le présenter, il n’est plus autant en forme qu’il y a quelques années et ne joue plus autant qu’avant en club mais il reste l’homme fort de sa sélection et donnera tout pour son pays qui retrouve la Coupe du monde 64 ans après. Très bon tireur de coups de pieds arrêtés, capable de servir ses coéquipiers avec des passes et des centres tranchants et clinique devant le but, ce sera le danger numéro 1 pour les défenses adverses. A gauche de l’attaque, on retrouvera James, plus irrégulier, il est capable du meilleur comme du pire mais pourrait bien se transcender l’espace d’un tournoi et enfin confirmer le potentiel qu’on avait entrevu chez lui il y a quelques saisons du côté de Manchester United. Il devrait prendre régulièrement la profondeur et cherchera à faire la différence par son explosivité et ses dribbles, on peut noter également qu’il est très travailleur et n’hésite pas à faire les efforts défensifs quand il le faut. Enfin en pointe on retrouvera Moore, il est essentiel dans le jeu gallois et bien qu’il ne soit pas toujours le plus efficace offensivement en sélection, son jeu dos au but et sa qualité dans le domaine aérien sont de vraies armes pour sortir de la pression adverse à la relance. Par ailleurs, il est en très bonne forme cette saison avec Bournemouth en Premier League avec 4 buts mais surtout une importance capitale dans le jeu et aborde donc ce tournoi avec beaucoup de confiance. Sur le banc offensivement, pas beaucoup de munitions pour Page qui devra surtout faire confiance à ses titulaires, on retrouve Wilson mais il joue très peu cette saison avec Fulham et n’a jamais été hyper performant en sélection, il y a également l’option Johnson mais lui non plus n’est pas un titulaire avec Nottingham et je le vois mal concurrencer Moore sur ce mondial.
Le Pays de Galles est globalement dans la lignée de ses Euro 2016 et 2021 réussis, l’équipe va chercher avant tout à bien défendre et dépendra du talent de Ramsey et de Bale pour se montrer dangereuse offensivement. De nouvelles têtes sont également arrivées en sélection et on pourrait découvrir certains joueurs lors de ce mondial, bien qu’étant une nation plus limitée que d’autres, je pense qu’ils auront très clairement une carte à jouer dans ce groupe car leur défense me semble meilleure que celle de leurs deux concurrents que sont l’Iran et les Etats-Unis, ils arrivent également en pleine confiance. Attention tout de même à ne pas retomber dans les travers de leur huitième de finale contre le Danemark, il y a 1 an et demi.
Fantasy
Sur le jeu, Bale est bien entendu le joueur à jouer en priorité, c’est par lui que viendront la majorité des actions galloises et il a de fortes chances de rapporter des points à l’aide de retours offensifs. Ramsey est mon second choix, classé milieu il pourrait rapporter gros en étant décisif offensivement ou bien en réalisant des passes clés et des tacles. Enfin, la défense des gallois est également jouable, Hennessey et Williams me semblent être les meilleurs picks, le gardien pourrait réaliser un ou des cleans sheets tandis que Williams est un joueur correct sur FPL.
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