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robinnarguet

Guide CDM 2022, Groupe C

On continue notre preview des groupes de la Coupe du monde avec le Groupe C, c’est le second groupe où on trouve quatre pays de quatre nations différentes et c’est typiquement le genre de groupes qu’on adore en Coupe du monde. L’Argentine fait bien entendu figure d’épouvantail dans ce groupe et s’avance avec un statut de favori et une invincibilité de 36 matchs toutes compétitions confondues, derrière eux on devrait avoir un duel pour la seconde place entre le Mexique et la Pologne. Le Mexique veut vaincre sa malédiction des huitièmes de finale en Coupe du monde tandis que la Pologne voudra faire mieux que lors de ses deux derniers tournois ratés, leur duel en journée 1 vaudra cher. Enfin, l’Arabie Saoudite sera l’attraction de ce groupe, moins connue, c’est une nation qui a beaucoup progressé lors des dernières années et qui devrait en épater plus d’un, focus sur chacune de ces autres nations de manière plus profonde.


Arabie Saoudite


Palmarès

3 Coupes d’Asie : 1984, 1988 et 1996.


L’Arabie Saoudite a tout comme de nombreux pays du Proche-Orient du attendre un certain temps avant qu’une sélection nationale de football ne se forme, il faut attendre en l’occurrence 1956 et la création de la fédération d’Arabie Saoudite de football pour que ce soit le cas. Dans un premier temps, c’était une sélection assez mineure en comparaison d’autres nations de cette zone du monde et il faudra attendre 1975 pour voir les faucons effectuer leurs premiers pas sur la scène internationale. Cela ne sera pas suivi de succès immédiats car le pays ne parvient pas à se qualifier pour une Coupe du monde et peine également à performer au niveau continental malgré le passage sur le banc de nombreux sélectionneurs de renoms dont notamment le brésilien Zagallo entre 1982 et 1984. C’est finalement la nomination de Khalil Al-Zayani qui est d’ailleurs le premier sélectionneur Saoudien de l’histoire du pays qui va permettre à l’Arabie Saoudite de connaitre son premier succès. En 1984, Al-Zayani parvient à qualifier son équipe pour la Coupe d’Asie en survolant sa poule de qualification, en phase de groupes de la compétition, l’Arabie Saoudite termine à la première place et parvient ainsi à se qualifier pour les demi-finales. Les faucons éliminent ensuite l’Iran aux tirs aux buts et battent la Chine en finale sur le score de 2-0, c’est le premier titre majeur de la sélection et cela lui permet à l’époque de se hisser aux niveaux des meilleures sélections d’Asie.


Cependant, l’équipe échoue à se qualifier pour la Coupe du monde qui suit en 1986 et Al-Zayani est finalement remplacé par le brésilien Carlos Alberto Parreira en 1988, il a pour objectif principal de défendre le titre continental obtenu par la sélection quatre ans plus tôt. Lors de cette coupe d’Asie 1988, l’Arabie Saoudite s’appuie surtout sur une défense très solide car elle encaisse uniquement un but en six matchs, l’équipe passe assez facilement les poules de nouveau et se retrouve comme quatre ans plus tôt face à l’Iran en demi-finales. Face aux iraniens, l’Arabie Saoudite s’impose sur la plus petite des marges (1-0), la finale les oppose à la Corée du Sud qu’ils parviendront à battre aux tirs aux buts après un match fermé, Parreira a rempli son objectif et les faucons remportent alors une seconde coupe d’Asie de suite ce qui renforce leur statut au niveau continental. Non qualifié de nouveau pour la Coupe du monde 1990, Parreira est remercié et remplacé par le turque Metin Turel qui sera lui aussi vite démis de ses fonctions et c’est finalement Veloso qui devient sélectionneur pour la Coupe d’Asie 1992. Lors de cette dernière, les faucons parviennent de nouveau à atteindre la finale après une phase de poules parfaitement maitrisée avec une 1 ère place à la clé et un succès contre les voisins émiraties en demi-finales (2-0), malheureusement l’équipe ne peut rien contre le Japon qui évolue à domicile et s’incline sur le score de 1-0, c’est une fin de série continentale pour la sélection.


Cette fin de série est rapidement suivie de la première qualification de l’Arabie Saoudite pour la Coupe du monde en 1994, c’est le sélectionneur argentin Jorge Solari qui est chargé de faire performer le pays lors de ce mondial. Il y parvient assez bien puisque malgré une défaite contre les Pays-Bas en ouverture (21-2), l’équipe s’impose contre le Maroc lors du second match (2-1) puis remporte le match décisif face à la Belgique (1-0) grâce à l’un des plus beaux buts de l’histoire de la Coupe du monde inscrit par Al-Owairan. Malheureusement, la belle histoire s’arrêtera contre la Suède en huitièmes de finale (1-3) mais cette première Coupe du monde reste une vraie réussite pour l’Arabie Saoudite. Jorge Solari quitte ensuite son poste d’un commun accord et les Saoudiens sont alors entrainés par Al-Kharashy, ils atteignent de nouveau la finale de la Coupe d’Asie en 1996 pour la quatrième fois de suite et remportent cette dernière contre les Emirats Arabes unis au terme d’une finale sans buts et remportée aux tirs aux buts, c’est le dernier trophée majeur à ce jour de l’Arabie Saoudite. En 1998, la sélection saoudienne est de nouveau présente au mondial en France tout comme son sélectionneur emblématique Parreira mais ne parviendra pas cette fois-ci à sortir des poules avec un seul petit point pris en trois matchs dans une poule composée de la France, du Danemark et de l’Afrique du Sud. Comme souvent, l’Arabie Saoudite rebondit en Coupe d’Asie en atteignant de nouveau la finale en 2000, leur 5 ème de suite, cependant celle-ci sera de nouveau perdue contre les japonais comme en 1992 sur le score de 1-0.


La Coupe du monde 2002 marquera un tournant dans l’histoire récente de la sélection car c’est la fin de l’âge d’or du football saoudien. En effet, l’Arabie Saoudite se qualifie assez facilement pour sa troisième Coupe du monde consécutive mais sera lourdement battu par l’Allemagne (0-8) ce qui est l’une des plus larges défaites de l’histoire de la Coupe du monde, les deux autres matchs ne seront pas mieux avec des défaites contre le Cameroun (0-1) et l’Irlande (0-3), le pays quitte alors le mondial avec aucun point pris et aucun but inscrit. Le pays participe à la Coupe d’Asie en 2004 mais sera éliminé dès le premier tour ce qui entraine l’éviction de son sélectionneur néerlandais Gerard Van Der Lem, l’Arabie Saoudite se qualifie pour un nouveau mondial en 2006 mais n’obtiendra qu’un seul petit point contre la Tunisie et concédera deux défaites contre l’Ukraine et l’Espagne, le déclin a déjà commencé. La finale de Coupe d’Asie en 2007 est la dernière à ce jour des Saoudiens dans une compétition majeure, c’est la 6 ème de leur histoire dans la compétition mais elle sera perdue contre la surprenante équipe de l’Irak (0-1) sur un but de la star Younis Mahmoud. Par la suite, le pays ne parvient pas à se qualifier pour les Coupes du monde 2010 et 2014 et ne se montre pas performant au niveau continental avec plusieurs changements de sélectionneurs et des éliminations assez précoces à chaque fois, il faut attendre 2018 pour que la sélection revienne au premier plan.


En effet, sous les ordres d’un autre néerlandais, Bert Van Marwijk, les Saoudiens parviennent à se qualifier pour le mondial 2018 en Russie et seront même les acteurs du match d’ouverture contre le pays hôte. Après une défaite contre ces derniers (0-5), l’équipe s’incline également contre l’Uruguay (0-1) et sauvera l’honneur contre l’Egypte lors du dernier match (2-1), malgré l’élimination le bilan est globalement positif car l’équipe n’a pas terminé dernière et a de nouveau goûter à la Coupe du monde. Lors de la dernière Coupe d’Asie, les Saoudiens sont sortis assez rapidement de la compétition face au Japon en huitièmes de finale sur le score de 1-0 ce qui a constitué un échec au vue de la qualification l’année précédente pour la Coupe du monde. Suite à cela, Hervé Renard que l’on connait bien en tant que français a été nommé sélectionneur des faucons avec pour mission de qualifier le pays pour le mondial 2022. Il a réussi assez facilement puisque l’Arabie Saoudite a terminé première de son groupe de qualification devant le Japon en remportant notamment tous ses matchs disputés à domicile, l’équipe s’avance donc confiante pour ce second mondial consécutif et voudra créer la surprise dans un groupe où elle part clairement comme l’équipe la moins attendue de toutes.


Tactique



Sur le plan tactique, Hervé Renard va s’appuyer sur un 4-2-3-1 qui fait la force des faucons depuis quelques années, c’est également un système qui peut se moduler en un 4-3-3 avec Alfaraj un cran plus bas mais l’idée tactique sera la même peu importe le système utilisé. Renard souhaite que son équipe est la possession du ballon, en ce sens le bloc saoudien est positionné assez haut sur le terrain et cherche à récupérer le ballon rapidement à l’aide d’un pressing intense, la qualité de son entrejeu lui permet ensuite de mettre son jeu en place. L’apport des latéraux et des ailiers est essentiel offensivement car ce sont eux qui sont chargés de créer des différences pour apporter le surnombre.


Ce style de jeu très protagoniste a bien entendu ses inconvénients, l’équipe peut parfois avoir du mal à gérer les transitions rapides dans son dos car le repli de ses joueurs offensifs est parfois insuffisant et le bloc est lui positionné trop haut. Les saoudiens ont également concédés pas mal de buts suite à des frappes de loin ces derniers temps en raison d’un manque de pression de ses défenseurs sur les attaquants adverses. Quelques failles donc mais cette équipe saoudienne devrait être intéressante à suivre sur le plan tactique, à noter également que la majorité de leurs joueurs évoluent dans le championnat national, ce qui permet tout comme le Qatar d’avoir une bonne cohésion de groupe et un collectif qui a des automatismes.


Pour ce qui est des joueurs, on retrouvera au poste de gardien Alowais, c’était déjà lui le titulaire lors de la dernière Coupe du monde et c’est un indiscutable dans l’esprit de Renard depuis la fin des éliminatoires, un gardien correct mais qui ne sera pas forcément en mesure de sortir des exploits face aux attaquants adverses. Sa doublure sera Alyami en cas de pépin ou de mauvaises performances.


Au niveau de la charnière centrale, on devrait retrouver un duo composé de Alamri et Albulayhi mais il peut également y a voir débat avec Mabu qui a aussi eu sa chance sous Renard. J’ai plutôt mis ce duo car c’est celui qui a été le plus souvent aligné lorsque les deux joueurs étaient disponibles et en forme. Alamri est la valeur sure de cette charnière, bon dans le domaine aérien, il met beaucoup d’impact physique dans ses interventions défensives et sera difficile à passer pour les attaques adverses, il est en sélection depuis un an seulement mais s’est rapidement imposé, le seul inconvénient comme on l’a dit plus haut c’est qu’il est parfois trop sur le reculoir ce qui occasionne un danger si des frappes de loin sont subies. Abbulayhi est lui plus expérimenté car il a 32 ans et a disputé davantage de matchs en sélection, il est l’un des hommes de base de Renard et un relais précieux sur lequel il devrait s’appuyer en cours de match. Cité plus haut, Mabu sera le troisième choix à ce poste, il a un profil similaire à celui de Alamri mais dans un style encore plus physique, plus fort dans le domaine aérien que ce dernier, il est un petit peu plus limité techniquement à la relance et c’est ce qui fait qu’il n’est pas titulaire car la qualité des passes est essentielle dans le jeu de possession prôné par Renard. Enfin, Altombakti a également eu des minutes sous Renard mais il devrait plutôt être le numéro 4 dans la hiérarchie selon moi.


Pour ce qui est des latéraux, on retrouvera sur le côté gauche Alshahrani, très expérimenté, il est au sein de la sélection depuis 10 ans et c’est une vraie valeur sure de l’équipe. Il correspond bien à ce que recherche Renard sur les côtés, c’est un petit gabarit (1m71) qui n’hésite pas à se projeter vers l’avant, il est assez rapide et habile techniquement ce qui lui permet de créer des décalages un cran plus haut, le seul inconvénient c’est qu’il est parfois trop limité physiquement ce qui peut lui causer des problèmes sur le plan défensif. En cas de pépin, c’est Abdulhamid qui devrait être utilisé par Renard, c’est plutôt un latéral droit mais on l’a déjà vu utilisé à ce poste lors des derniers matchs et il dépanne assez bien quand c’est le cas, cela montre tout de même que l’effectif n’est pas hyper vaste et qu’il n’y a pas toujours de doublures pour certains postes ce qui oblige le sélectionneur à bricoler. A droite, Alburayk sera le titulaire, il est l’un des joueurs majeurs de la sélection depuis 2017 et a connu la dernière Coupe du monde. C’est le pendant de Alshahrani de l’autre côté, rapide et très bon balle au pied, il n’hésite pas à apporter le danger offensivement comme le demande Renard et c’est une vraie valeur sure, il partage en revanche le même défaut que Alshahrani car il n’est pas très puissant ce qui lui occasionne des difficultés défensivement. Sa doublure sera également Abdulhamid en cas de pépin qui est donc le couteau suisse de cette défense saoudienne, Alghannam a également été testé dans ce rôle mais il ne semble pas avoir donné suffisamment satisfaction pour venir clairement bousculer la hiérarchie.


Le milieu de terrain est surement la grande force de cette équipe saoudienne, c’est la zone clé pour créer du jeu et servir dans de bonnes conditions les joueurs offensifs des faucons. Renard devrait normalement s’appuyer sur un trio composé de Kanno, Almalki et Alfaraj avec Alfaraj un cran plus haut en tant que pointe haute du triangle et un double pivot composé du duo Kanno/Almakli. Kanno est l’homme à tout faire de ce milieu de terrain, assez grand, il commence à avoir de l’expérience (27 ans) et il est capable de se montrer très performant à la récupération du ballon mais également pour transmettre celui-ci car contrairement aux apparences, il est assez doué techniquement. Il voudra prouver durant ce mondial et je pense qu’on devrait découvrir un très bon joueur de ballon, sa qualité dans le domaine aérien est également une force pour une équipe qui manque globalement de taille et d’impact physique aux autres postes. A ses côtés, Almakli est un joueur qui a le profil typique d’un meneur de jeu en retrait, très créatif, c’est principalement lui qui est chargé de créer des différences par la passe au milieu de terrain, il n’en reste pas moins performant à la récupération ce qui sera essentiel dans ce double pivot qui sera opposé à de très bons joueurs dans ce secteur lors de cette Coupe du monde. En doublure de ce double pivot, les autres options de Renard seront principalement Alnaji et Alhassan, le plus intéressant des deux me semble être Alnaji, il est très polyvalent car capable d’évoluer un cran plus haut dans un poste offensif et sa qualité technique pourrait être un vrai plus en cours de matchs si les saoudiens ont besoin de prendre davantage de risques au milieu de terrain.



Déjà cité plus haut, Alfaraj sera le numéro 10 de l’équipe, il est très expérimenté en sélection et c’est lui aussi un joueur assez polyvalent car il est aussi capable de jouer sur un côté. Renard préfère le placer au poste de numéro 10 afin de profiter au maximum de sa qualité de passe pour faire la différence dans les 30 derniers mètres adverses, il n’hésite pas non plus à venir suppléer son milieu de terrain en phase défensive si besoin il y a. Sa doublure pourrait être Alnaji si Renard ne l’utilise pas un cran plus bas en cours de match.


Enfin, sur le plan offensif en retrouvera des joueurs assez intéressants à suivre du côté de l’Arabie Saoudite durant cette Coupe du monde. A gauche, la star de l’équipe Aldawsari sera un titulaire indiscutable, il a déjà été sélectionné à 53 reprises pour 17 buts inscrits et il était de toutes les dernières campagnes majeures des faucons que ce soit en Coupe d’Asie ou en Coupe du monde. A 31 ans il a perdu une partie de sa vivacité mais voudra prouver sur le tard à l’aide de sa technique et de sa justesse devant le but qu’il est un très bon joueur, assurément l’un des joueurs majeurs à suivre côté saoudien sur ce mondial. A droite de l’attaque, pas mal de possibilités, j’ai placé Almuwallad sur le visuel mais Alnaji et Asiri pourraient aussi être utilisés à ce poste. Quoi qu’il en soit, le joueur évoluant à ce poste devra créer des différences balle au pied pour servir efficacement le buteur de cette sélection et l’une des attractions à suivre au sein de cette équipe saoudienne, Alburaikan. C’est le joueur le plus jeune de cette sélection mais il s’est rapidement imposé comme un titulaire, c’est l’un des plus gros espoirs du foot saoudien et il compte déjà 6 buts en un peu plus d’une vingtaine de sélection. Il se fond bien dans le moule saoudien car c’est un joueur assez doué techniquement et qui n’est pas juste un finisseur car il participe beaucoup au jeu et décroche assez souvent pour aider son milieu à créer des décalages. Enfin, il est également capable de prendre la profondeur efficacement car il est assez rapide et peur résister en un contre un , un attaquant très complet donc qui pourrait bien être l’une des révélations de ce mondial. Sa doublure sera Alsehri, il a été utilisé en pointe par moments mais n’a pas un profil aussi complet que celui d’Alburaikan ce qui ne lui permet pas de pouvoir passer un cap dans la hiérarchie.


Cette équipe saoudienne a donc des principes de jeux très forts comme on l’a expliqué et s’avance avec un plan tactique très clair, l’entrejeu de l’équipe sera son point fort et il y a des joueurs de talents devant ce qui devrait lui permettre d’amener régulièrement le ballon dans la surface adverse. Je pense néanmoins que cette sélection à deux faiblesses, le déficit physique en défense tout d’abord par rapport à d’autres nations mieux dotés dans ce secteur mais également sa qualité de finition dans la surface adverse qui pose un petit peu question car il ne me semble pas y avoir un buteur clair malgré des joueurs disposant d’une belle qualité technique. Les faucons seront quoi qu’il arrive à suivre et on ne devrait pas s’ennuyer devant leurs matchs, je crains cependant qu’ils aient les mêmes limites qu’en 2018 et qu’ils se heurtent à des équipes tout simplement plus fortes.


Fantasy


Sur le jeu, si je devais vous recommander uniquement un joueur je vous conseillerais de prendre dans vos équipes Aldawsari, car c’est la star de l’équipe et parce que c’est le plus à même de se montrer décisif offensivement. Ensuite, Alburaikan peut être un pari à tenter en attaque à moindre cout, si vous voulez jouer un autre milieu de terrain il y a l’option Alfaraj, enfin en défense les latéraux assez offensifs des faucons que sont Alshahrani et Alburayk pourraient nous apporter des retours offensifs.




Argentine


Palmarès

2 Coupes du monde : 1978, 1986.

15 Copa America : 1921, 1925, 1927, 1929, 1937, 1941, 1945, 1946, 1947, 1955, 1957, 1959, 1991, 1993 et 2021.


L’Argentine est un vrai pays de football tout comme le Brésil, la ferveur de ses supporters est sans commune mesure dans le monde que ce soit pour le championnat national ou pour la sélection et c’est surement l’un si ce n’est le pays qui a la culture footballistique la plus forte dans le monde, forcément l’histoire de la sélection est l’une des plus grandes de l’histoire du jeu. La fédération argentine de football voit le jour en 1912 alors que le pays dispute des matchs officiels depuis une dizaine d’année déjà, l’Argentine participe à la première Coupe du monde de l’histoire en 1930 en compagnie de ses deux rivaux historiques que sont le Brésil et l’Uruguay. Lors de cette dernière, les argentins passent facilement les poules avec trois succès contre la France (1-0), le Mexique (6-3) et le Chili (3-1) avant d’écraser les Etats-Unis en demi (6-1) leur permettant de retrouver l’Uruguay pays hôte pour une finale qui s’annonce épique. L’équipe mène à la mi-temps mais fini par céder en seconde période après un match fou (2-4) et manque ainsi l’occasion de remporter cette première édition de la compétition. Après cette belle première mondiale, l’Argentine va connaitre des années difficiles et ne retrouvera pas la Coupe du monde avant 1958, entre-temps les argentins se construisent un important palmarès national avec 9 Copa America entre 1941 et 1959 ce qui en fait à l’époque l’un des tout meilleurs pays sud-américains dans la compétition.


Le retour en Coupe du monde 28 ans après est très douloureux pour l’Argentine qui est sorti dès le premier tour avec deux défaites très marquantes contre l’Allemagne (0-3) mais surtout face à la Suède (1-6) qui est communément appelé en Argentine le désastre de Suède. Leur parcours quatre ans plus tard sera tout aussi mauvais avec une nouvelle élimination au premier tour cette fois-ci à cause d’une défaite contre l’Angleterre (1-3) et un match contre la Hongrie. En 1966, les argentins parviennent à passer le cap du premier tour grâce notamment à un succès contre l’Espagne championne d’Europe en titre (2-1) et un match nul contre l’Allemagne (0-0), malheureusement leur parcours s’arrêtera contre les anglais futurs champion du monde au terme d’un match âpre et perdu sur la plus petite des marges en raison d’un but de la légende Geoffrey Hurst (0-1). Le pays rate la Coupe du monde 1970 et sera éliminé lors du second tour quatre ans plus tard suite à des défaites contre les Pays-Bas (0-4) et face au rival brésilien (1-2), le nul contre la RDA ne sauve pas l’Argentine qui après ce nouveau échec est très revancharde et veut briller pour sa Coupe du monde à domicile en 1978.


Pour cette dernière, les sélectionneur Monetti décide de se passer du jeune Diego Maradona qui devra attendre avant de briller en sélection, il s’appuie sur d’autres joueurs et l’équipe se retrouve dans un groupe composé de l’Italie, de la France et de la Hongrie. Les argentins terminent second de leur groupe suite à des succès contre la France et la Hongrie à chaque fois sur le score de 2-1, la première place leur échappe en raison d’une défaite contre l’Italie (0-1). Lors du second tour, ils s’imposent contre la Pologne (2-0) grâce à un doublé de leur star Mario Kempes avant d’être tenus en échec contre le Brésil lors du second match (0-0). Les argentins savent qu’ils doivent gagner par au moins quatre buts d’écart leur dernier match contre le Pérou afin de se qualifier pour la finale, cela sera chose faite avec une écrasante victoire sur le score de 6-0 qui leur permet de retrouver les Pays-Bas à domicile dans une finale qui s’annonce bouillante au Stade Monumental. Cette dernière sera parfaitement maitrisée par l’Argentine qui s’impose grâce à un nouveau doublé de Kempes (3-1) qui est clairement avec Daniel Passarella l’homme fort de cette première victoire de l’Argentine en Coupe du monde, il sera même nommé meilleur joueur du tournoi.


Ce succès va agir comme un déclic mental pour les argentins qui deviennent à partir de ce moment bien plus performants en Coupe du monde, en 1982 l’Argentine est emmenée par Diego Maradona qui dispute alors son premier mondial. Lors de celui-ci, l’équipe parvient à passer de nouveau le premier tour sans accroc avec des succès contre la Hongrie (4-1) et le Salvador (2-0) malgré une défaite inaugurale contre la Belgique (0-1). Cependant le second tour de l’Argentine sera catastrophique avec deux défaites contre l’Italie (1-2) et le Brésil (1-3), l’équipe quitte ainsi le tournoi de manière très précoce. Maradona et les siens abordent le mondial 1986 dans le costume de l’outsider et vont réaliser ce qui est surement l’une des campagne des Coupe de monde les plus marquantes de l’histoire de la compétition, ce mondial est par ailleurs considéré comme l’un des meilleurs de tout les temps par de nombreux experts. Lors du premier tour, l’équipe entrainée par Carlos Bilardo se qualifie aisément avec deux victoires contre la Corée du sud (3-1) et la Bulgarie (2-0) et un match nul contre l’Italie (1-1), en huitièmes de finale c’est le rival uruguayen qui fait les frais de la bonne forme des argentins (1-0). Le quart de finale contre l’Angleterre est un match historique de la Coupe du monde, porté par Diego Maradona qui inscrit ce jour là deux buts marquants pour des raisons diverses, (le premier à l’aide de la main qui sera surnommé la main de dieu et le second suite à un slalom exceptionnel face aux joueurs anglais qui est élu à l’époque plus beau but de l’histoire de la Coupe du monde), l’Argentine s’impose (2-1) et continue sa route. Après un succès acquis à l’aide d’un nouveau doublé de Maradona en demi-finales contre la Belgique (2-0), l’Argentine se retrouve en finale de la Coupe du monde pour la seconde fois de son histoire cette fois-ci contre l’Allemagne au Stade Azteca de Mexico. Cette finale sera très disputée mais l’Argentine de nouveau emmenée par un très bon Maradona s’impose dans les dernières minutes (3-2) et remporte la seconde Coupe du monde de son histoire, huit ans après la première, Maradona auteur de 5 buts et de 6 passes décisives sera logiquement nommé meilleur joueur du tournoi.


Après ce succès, l’Argentine va continuer sur sa lancée lors du mondial 1990 avec une nouvelle finale atteinte grâce à une phase de poules maitrisée puis avec des succès contre le Brésil en huitièmes (1-0), la Yougoslavie en quarts aux tirs aux buts et l’Italie en demi-finales de nouveau aux tirs aux buts dans le stade San Paolo de Maradona qui y joue avec son club de Naples. Cette troisième finale de Coupe du monde en 12 ans se joue contre la RFA et a une vraie portée historique puisque l’Argentine peut devenir le second pays de l’histoire à remporter trois coupes du monde en 12 ans après le Brésil qui avait réussi cette performance entre 1958 et 1970. Malheureusement, les coéquipiers de Maradona ne parviennent pas à forcer le verrou allemand et doivent s’incliner sur le score de 1-0, cette défaite va amorcer la fin de l’âge d’or du foot argentin et un déclin progressif a lieu dans les années qui suivent. Malgré deux Copa America remportées en 1991 et 1993, l’Argentine n’est plus aussi performante et s’incline dès les huitièmes de finale lors du mondial 1994 contre la Roumanie (2-3), ce mondial est d’ailleurs entaché par l’affaire de dopage concernant Maradona qui sera suspendu par la FIFA. Lors de la Coupe du monde 1998, rebelotte pour l’Argentine qui passe aisément les poules et qui domine difficilement l’Angleterre avec une victoire aux tirs aux buts (2-2) en huitièmes mais qui devra s’incliner en quarts de finale face aux néerlandais après un but légendaire inscrit par Bergkamp en toute fin de match.


Les difficultés de la sélection se confirme d’année en année et l’après Maradona est très difficile, l’équipe ne parvient pas à passer les poules lors du mondial suivant suite à une défaite contre l’Angleterre (0-1) et une victoire et un nul contre le Nigéria et la Suède qui ne sont pas des résultats suffisants. L’arrivée de Lionel Messi en sélection à partir de 2006 fait renaitre l’espoir chez le peuple argentin qui voit en lui le digne héritier de Diego Maradona, Messi est cependant encore trop jeune pour porter le pays lors de la Coupe du monde 2006 qui sera un nouvel échec malgré une phase de poules maitrisée et une victoire contre le Mexique en huitièmes de finale après prolongations (2-1), l’Allemagne éteint l’Albicéleste sur le score de 4-2 en quarts de finale. Le mondial 2010 ce sera guère mieux avec un parcours identique et une nouvelle victoire contre les mexicains en huitièmes de finale (3-1) et une humiliation subie contre l’Allemagne (0-4) qui est très clairement le bourreau des argentins en Coupe du monde avec trois défaites en 1990, 2006 et 2010. Dotée pourtant d’une nouvelle génération dorée où figure d’autres joueurs de grands talents en dehors de Messi dont Di Maria, Higuain ou encore Tevez, l’Argentine commence à attiser la colère de ses supporters après une longue période sans trophée majeur.


La Coupe du monde 2014 et celle du retour de l’espoir pour tout un peuple, placé dans un groupe composé de la Bosnie, de l’Iran et du Nigeria, l’Argentine remporte ses trois matchs et est portée par un très bon Lionel Messi qui marquera quatre des six buts de son équipe lors des phases de poules. En huitièmes de finale, les argentins se sortent difficilement du piège Suisse (1-0 après prolongations) puis vont en quarts de finale s’imposer assez sereinement contre la Belgique (1-0) ce qui leur permet de retrouver les Pays-Bas en demi-finales pour un remake de la finale de Coupe du monde 1978. Ce match sera très fermé (0-0) et il faudra attendre les penaltys pour que les deux équipes se départagent, ces derniers seront remportés par l’Argentine qui semble bénite sur ce tournoi et est opposée à sa bête noire allemande en finale. Une nouvelle fois, l’Argentine va s’incliner contre les allemands malgré de grosses occasions gâchées par Higuain puis par Messi, comme on s’en souvient tous, c’est Mario Gotze qui crucifie l’Albicéleste en prolongations (0-1).


Cet échec suivi de nouvelles défaites très douloureuses contre le Chili lors des Copa America 2015 et 2017 fini par entrainer la retraite internationale de Messi qui finira par revenir sur sa décision quelques mois plus tard. Lors du dernier mondial en 2018, l’Argentine avait eu de grandes difficultés pour sortir des poules après une défaite contre la Croatie (0-3) et un match nul contre l’Islande (1-1) et il avait fallu une victoire salvatrice contre le Nigeria dans les derniers instants pour s’en sortir (2-1). En huitièmes de finale, les argentins s’étaient inclinés au terme d’un match fou contre la France dont on se souvient tous (4-3) et à ce moment là une question était sur toutes les lèvres : l’un des plus grands joueurs de l’histoire va-t-il réussir à remporter un trophée avec sa sélection ou bien ce goût d’inachevé lui restera il pour toujours ? Les choses ont bien changées depuis, Scaloni a été nommé sélectionneur de l’Argentine en 2018 après l’échec du mondial et il a vite su trouver ses repères pour permettre aujourd’hui à l’Argentine de prétendre sérieusement à cette Coupe du monde au Qatar. Après une nouvelle défaite lors de la Copa America 2019 contre le Brésil en demi-finales (0-2), l’Argentine va devenir imbattable à partir de juillet 2019 et sa série d’invincibilité est de 35 matchs actuellement. Les argentins pourraient battre la série des italiens lors de la phase de poules qui s’étaient eux arrêtés à 37 matchs sans défaite juste après l’Euro 2021. Cette belle période a été ponctuée de deux titres qui ont permis à l’Argentine de mettre fin à une disette de 28 ans sans titre majeur, le premier lors de la Copa America de 2021 citée plus haut où les argentins sont venus à bout du Brésil sur la plus petite des marges et le second plus récemment lors de la Finalissima de 2022 face à l’Italie (3-0). La campagne de qualification pour ce mondial a elle été parfaitement maitrisée avec une seconde place et aucune défaite. Au delà des résultats et des chiffres, c’est l’attitude des joueurs et le jeu produit par l’équipe de Scaloni qui ont changé ces dernières années, certains joueurs ont été écartés au profit d’un collectif qui semble plus déterminé que jamais à offrir la Coupe du monde à Messi avant qu’il ne parte à la retraite car c’est normalement la dernière Coupe du monde qu’il disputera cet hiver.


Tactique



Sur le plan tactique, Scaloni a utilisé majoritairement deux systèmes depuis son arrivée à la tête de la sélection, un 4-4-2 et un 4-3-3, le 4-4-2 est celui qui a été utilisé le plus de fois lors de matchs importants pour l’Argentine et je pense que ce sera le cas lors de cette Coupe du monde car c’est celui qui apporte le plus de solidité défensive à l’équipe. C’est également ce système qui convient le mieux à Messi, en pointe il a moins besoin de participer aux efforts défensifs que s’il était sur un côté et il est également mieux intégrer au jeu argentin avec en moyenne une vingtaine de ballons supplémentaires touchés par match.


Pour ce qui est du style de jeu, cette Argentine de Scaloni est en quelque sorte une mini-Espagne dans sa manière de jouer, elle cherche avant tout à construire le jeu à l’aide de longues séquences de passes puis à créer la différence grâce à ses talentueux joueurs offensifs, Messi en tête bien entendu. A la parte du ballon, l’équipe exerce un pressing intense exercé en premier lieu par Martinez en pointe puis plus globalement par l’intégralité des joueurs, l’Argentine veut en priorité étouffer son adversaire afin que ce dernier ne puisse pas trop mettre en danger la défense qui est surement le point faible des argentins malgré de belles statistiques ces deux dernières années avec très peu de buts encaissés. On devrait voir une équipe déterminée lors de ce mondial et qui arrive avec une idée de jeu précise ainsi qu’un objectif précis : gagner cette Coupe du monde 2022.


Au niveau des joueurs, on retrouvera au poste de gardien Emiliano Martinez qui s’est imposé comme le titulaire indiscutable de cette équipe depuis la Copa America 2021. Ce sera l’un des meilleurs gardiens de ce tournoi à priori, il avait été énorme lors de la Copa America, notamment en demi-finales contre la Colombie en sortant trois penaltys lors de la séance de tirs aux buts, il est également précieux à la relance car son jeu au pied est de bonne qualité. Sa doublure sera Armani qui a perdu sa place alors qu’il était le titulaire lors de la Coupe du monde 2018.


Pour ce qui est de la charnière centrale, petite incertitude car Scaloni a essayé plusieurs associations ces derniers temps avec Lisandro Martinez, Otamendi et Romero, je pense tout de même que le duo Otamendi/Romero sera le duo titularisé car c’est celui qui a été aligné lors de la finale de la Copa America 2021 et lors de la Finalissima. Otamendi est le plus expérimenté des deux du haut de ses 34 ans, plus aussi vif qu’avant, il est toujours aussi performant en un contre un en revanche et sa qualité dans le domaine aérien n’est plus à prouver après toutes ses années. Il est en grande forme avec Benfica cette saison et la bonne forme actuelle de l’Argentine l’a rendu meilleur, il n’est plus le joueur qui doutait lors de la dernière Coupe du monde en 2018, c’est le patron de cette charnière à deux et il veut emmener son équipe vers les sommets. Romero est beaucoup plus jeune (24 ans) mais il a gagné sa place en sélection depuis ses belles saisons du côté de l’Atalanta Bergame, aujourd’hui à Tottenham, il est le parfait complément d’Otamendi car il est plus rapide que ce dernier et permet ainsi de couvrir efficacement la profondeur dans le dos de la défense argentine. Il n’en reste pas moins puissant et bon également dans le domaine aérien, c’est surement le défenseur le plus solide de cette sélection et il voudra briller pour son premier mondial. Attention tout de même à cette charnière qui peut tout de même avoir par moment des sautes de concentrations comme on l’a vu à de nombreuses reprises lors des derniers matchs de l’Argentine, Martinez est souvent là pour sauver ses coéquipiers mais cela ne sera pas toujours le cas et pourrait se payer cher à ce niveau, ce duo reste néanmoins l’une des meilleures charnières de ce mondial sur le papier. Lisandro Martinez sera le numéro trois dans la hiérarchie, il a beaucoup progressé dernièrement, notamment sous Ten Hag et sa qualité de relance balle au pied en fait surement le meilleur défenseur de l’Argentine dans ce domaine, c’est le futur de la sélection mais je pense qu’il devra attendre la prochaine Coupe du monde pour être un titulaire. Enfin, Pezzella sera le numéro 4 dans la hiérarchie et ne devrait pas avoir vraiment l’occasion de se montrer lors de ce mondial.


Au niveau des latéraux, il aurait du y avoir une forte concurrence entre Tagliafico et Acuna pour le poste de titulaire à gauche mais la blessure d’Acuna lors du match amical contre les Emirats Arabes Unis devrait laisser le champ libre en tant que titulaire à Tagliafico, à minima pour le début de la compétition. On le connait assez bien puisqu’il est arrivé dans notre championnat de France cette saison du côté de Lyon, très bagarreur, il est clairement le meilleur élément des lyonnais cette année, il n’hésite pas à apporter le surnombre quand il le faut offensivement et sa justesse technique dans les 30 derniers mètres adverses lui permettent d’être régulièrement décisif. Ce sera une vraie valeur sure de l’équipe pour cette Coupe du monde et je ne me fais pas de soucis à ce poste pour l’Argentine. Si jamais Acuna est remis, ce qu’on peut dire de lui c’est qu’il s’agit d’un profil un peu plus offensif que Tagliafico car il est parfois utilisé un cran plus haut en tant qu’ailier avec Séville en club. Il est également très bagarreur et il pourrait apporter toute son expérience de la sélection car il en a pratiquement autant qu’Otamendi. Le poste de latéral droit est surement l’un des points faibles de cette Argentine, j’ai mis Molina en tant que titulaire sur le visuel mais il sera en concurrence avec Montiel voire même avec Foyth. Molina est un latéral plutôt défensif qui est moins doué qu’un Tagliafico par exemple pour se projeter, son but premier en sélection n’est pas forcément d’apporter le surnombre en attaque mais plutôt d’assurer une certaine solidité défensive sur le côté droit de la défense de l’albicéleste. Il est également en difficulté avec l’Atletico Madrid cette saison ce qui fait qu’il n’aborde pas ce tournoi en pleine confiance, je l’ai tout de même mis titulaire car Scaloni semble le privilégier lui comme le prouve sa titularisation lors de la Finalissima. Montiel était lui le titulaire lors de la finale de la Copa America, il a été moins titularisé dernièrement car en difficulté défensive du côté de Séville cette année, il n’empêche qu’en cas de mauvaise performances de Molina, Scaloni ne devrait pas hésiter à le titulariser car il a l’expérience des grands rendez-vous. Enfin, Foyth est le troisième homme dans la hiérarchie, plutôt un profil défensif qui n’a pas encore eu l’opportunité de s’imposer en sélection malgré quelques apparitions par ci par là. Poste en proie au doute donc, qui pourrait être une faiblesse de l’équipe, faiblesse relative tout de même au vu des noms cités.


Au milieu de terrain, pas trop de doutes, le duo De Paul/Paredes qui fait les beaux jours de l’albicéleste depuis quelques mois sera de nouveau aligné pour ce mondial. C’est un duo très travailleur et très complémentaire, Paredes est avant tout un très bon récupérateur, il harcèle le porteur de balle et c’est un homme clé pour exercer le pressing voulu par Scaloni à la perte du ballon. Assez irrégulier en club, il ne déçoit jamais en sélection et il est également capable de trouver des décalages offensifs grâce à sa bonne qualité technique, il est loin d’être le joueur neutre qu’on a connu lors de son passage au Paris SG. De Paul a un rôle un peu plus offensif que Paredes, il est tout de même charger de récupérer des ballons et de presser bien entendu mais c’est plutôt un box to box qui tente d’apporter le surnombre offensivement grâce à son gros volume de jeu. Pas maladroit techniquement, il est également capable d’orienter le jeu de l’équipe à l’aide de transversales ou de passes plus courtes et il est tout comme Paredes indispensable au bon fonctionnement du milieu de terrain argentin, qui est l’une des grandes forces de cette sélection depuis quelques temps. Le banc est également assez bien fourni à ce poste, on y retrouve Fernandez qui pourrait être l’une des révélations de ce mondial si Scaloni lui donne du temps de jeu dans un milieu à 3 en tant que titulaire ou bien en tant que remplaçant d’un des deux joueurs du duo dont on a parlé plus haut. Il explose cette saison du côté de Benfica avec 3 buts et 4 passes décisives en 21 matchs joués, il a un gros volume de jeu et adore se projeter vers l’avant, il pourrait bien être une vraie arme si l’albicéleste manque de tranchant au milieu à un moment donné dans un match. On trouve aussi Rodriguez et Palacios mais les deux ont moins de temps de jeu et on devrait uniquement les voir en cas de pépin de l’un des deux titulaires au poste.


Place désormais au secteur offensif qui comporte un doute au poste d’ailier gauche, avec la blessure de Lo Celso avant le début de tournoi qui était un homme clé du système de Scaloni, Papu Gomez et Macallister sont en concurrence pour être titulaires. On peut penser que le choix de ce joueur dépendra du match, Papu Gomez est plutôt un profil offensif, on se souvient tous de sa belle époque à l’Atalanta Bergame où il était très souvent décisif que ce soit en marquant des buts ou bien en délivrant des passes décisives. Depuis, il s’est un petit peu perdu à Séville mais il est apprécié par Scaloni et aura surement sa chance, peut être en ouverture face à l’Arabie Saoudite pour ce qui semble être le match le plus abordable de la poule pour les argentins. MacAllister est une option un peu plus défensive, je pense que ce sera lui le titulaire dans les matchs où l’Argentine aura besoin d’équilibre défensif, probablement contre les grosses équipes lors de la suite du tournoi. Il réalise une superbe saison à Brighton où il est régulièrement titulaire et son volume de jeu assez important lui permet d’apporte le surnombre en phase offensive mais également de se replier efficacement en phase défensive, il n’a pas beaucoup été sélectionné depuis trois ans mais pourrait bien être lui aussi une révélation lors de ce mondial au même titre que Fernandez.


A droite de l’attaque, pas de questions à se poser pour Scaloni qui alignera Di Maria. Pour ce qui est surement sa dernière Coupe du monde tout comme Messi, El Fideo voudra briller et emmener son pays vers le toit du monde après lui avoir permis d’être sur le toit de l’Amérique du sud en marquant le but décisif lors de la finale de la Copa America 2021. On connait très bien ses qualités, plus aussi vif que par le passé, sa qualité de centre et sa capacité à éliminer ses adversaires dans des petits espaces pour délivrer sa spéciale avec une frappe enroulé du gauche en font un poison pour les défenses adverses. Il a tout fait pour se préserver dernièrement avec la Juventus afin de disputer ce mondial en forme et je pense qu’il devrait briller et se montrer décisif à de nombreuses reprises, par ailleurs, il est également important de noter qu’il n’est pas avare d’efforts défensifs et qu’il assurera ainsi un certain équilibre à l’équipe.


En pointe, aucun suspense non plus puisqu’on retrouvera le duo Martinez/Messi qui fait les beaux jours de la sélection depuis quelques temps désormais, c’est un duo extrêmement complémentaire. Bien entendu pas besoin de vous présenter Messi, il est le facteur X de cette équipe et le danger principal pour ses adversaires, plus proche du but en sélection ces derniers temps, il touche plus de ballons comme on l’a dit plus haut et se procure davantage d’occasions, toujours aussi clinique, il donnera tout pour remporter le dernier trophée majeur qu’il manque à son palmarès et boucler de la plus belle de manières son incroyable carrière. Le travail défensif de Martinez à ses côtés lui permet par ailleurs d’être complètement déchargé des taches défensives et il est donc davantage focalisé sur les phases offensives où il excelle. Cette équipe a été bâtie pour mettre en lumière Messi et il risque d’après moi de réaliser une superbe Coupe du monde. Martinez n’est pas en reste, il est le 9 qui a manqué à l’Argentine depuis quelques années et marque très régulièrement en sélection, son pressing tout terrain ainsi que son volume de jeu et ses appels dans le dos de la défense en font un poison pour les défenses adverses, surtout quand il a à côté de lui Messi pour le servir. Pour sa première Coupe du monde, il voudra prouver qu’il fait désormais partie de la catégorie des tout meilleurs buteurs du monde, comme il le montre d’ailleurs semaine après semaine en étant décisif régulièrement avec l’Inter Milan cette saison (8 buts et 6 passes décisives en 21 matchs). Le banc offensif de l’Argentine est plutôt intéressant si besoin, Alvarez est très souvent utilisé en sortie de banc par Scaloni, il est polyvalent et peut entrer à tout les postes offensifs, il a du temps de jeu cette saison avec Manchester City et déçoit très rarement en sélection. Dybala pourrait également avoir sa chance bien qu’il faudra voir comment il s’est remis de sa récente blessure avec l’AS Rome, je le vois plutôt à droite ou bien au poste de numéro 10, enfin petite mention pour Correa qui s’est malheureusement blessé et qui ne pourra pas jouer durant ce mondial.


En conclusion, cette équipe de l’Argentine me semble très bien dotée à tout les postes et avoir un plan de jeu clair, ces deux éléments en font selon moi le favori de cette Coupe du monde avec le Brésil. Messi n’a jamais été aussi bien intégré et entouré en sélection, Di Maria arrive surmotivé, le milieu de terrain sera très dur à passer et la défense bien que capable d’errements peut compter sur un Martinez excellent en sélection. Il y a des petites interrogations notamment au poste de latéral droit et d’ailier gauche mais cela me semble assez léger et les argentins devraient logiquement monter en puissance au fil des matchs, ils vont selon moi battre le record d’invincibilité de l’Italie et je les vois personnellement favoris de ce mondial.


Fantasy


Sur le jeu, l’Argentine est bien entendu l’un des pays à jouer au vu des joueurs composant l’équipe et du groupe assez simple sur le papier. Messi est bien entendu l’incontournable numéro 1, il est détenu par un grand nombre de joueurs et devrait tout casser en phase de poules, notamment lors du premier match contre l’Arabie Saoudite. Ensuite, Di Maria me semble être le second meilleur choix, il sort d’un doublé lors du dernier match amical mercredi et arrive comme je l’ai dit plus haut avec la volonté comme pour Messi de briller pour sa dernière Coupe du monde. Défensivement je vous conseille Emiliano Martinez et Tagliafico qui font parties des incontournables à leurs postes respectifs et qui devraient réaliser à minima un clean sheet en J1. Enfin des picks pour se différencier avec De Paul pas cher et qui pourrait être décisif offensivement, Lautaro Martinez moins cher que Messi et qui aura pas mal d’opportunités de marquer et Otamendi qui est d’après moi le meilleur défenseur de l’équipe sur le jeu juste derrière Tagliafico.





Mexique


Palmarès

11 Gold Cup : 1965, 1971, 1977, 1993, 1996, 1998, 2003, 2009, 2011, 2015, 2019.

1 Coupe des confédérations : 1999.


Le Mexique a toujours été l’un des acteurs majeurs de l’Amérique du nord sur le plan footballistique et c’est même la meilleure équipe de la zone CONCACAF, cela se traduit assez bien au classement FIFA actuel car les mexicains sont classés 9 ème, l’histoire du Mexique est riche depuis près d’un siècle désormais car la sélection a vu le jour en 1923. Il faut attendre la première Coupe du monde en 1930 pour que le Mexique fasse son apparition sur la scène internationale, au sein d’un groupe composé de l’Argentine, du Chili et de la France, ce mondial sera un échec car la Verde perd ses trois matchs en encaissant un total de 13 buts. Après avoir raté le mondial 1934 suite à une défaite lors du dernier match qualificatif contre les Etats-Unis (4-2) qui sont l’ennemi de toujours des mexicains sur le plan politique mais également sportif, le Mexique doit attendre la fin de la guerre et la Coupe du monde 1950 pour retrouver la scène mondiale après une période plus difficile.


Malheureusement, leur campagne lors de ce mondial sera aussi catastrophique qu’il y a 20 ans avec trois défaites contre la Suisse (1-2), le Brésil (0-4) et la Yougoslavie (1-4), cela ne sera pas mieux en 1954 dans un groupe similaire constitué du Brésil, de la France et de la Yougoslavie, le Mexique s’incline de nouveau trois fois et fait simplement acte de présence dans la compétition. Le mondial 1958 en Suède marque la fin de la série noire des mexicains en Coupe du monde car la sélection obtient son premier point avec un match nul contre le Pays de Galles (1-1), malheureusement cela ne suffit pas car le Mexique perd ses deux autres matchs contre l’hôte suédois (0-3) et contre la Hongrie (0-4), le Mexique est encore beaucoup trop tendre à cette époque pour espérer quoi que ce soit en Coupe du monde.

La création de la CONCACAF en 1961 marque un tournant dans l’histoire du foot mexicain, le Mexique se qualifie de nouveau pour une Coupe du monde en 1962 et va y remporter le premier match de son histoire contre la Tchécoslovaquie qui sera le futur finaliste de l’épreuve sur le score de 3-1, cela ne suffit malheureusement pas car la sélection perd ses deux autres matchs contre le Brésil (0-2) et l’Espagne (0-1) mais l’équipe progresse et vient de mettre fin à une terrible série de 12 défaites et 1 nul depuis 1930 en coupe du Monde. La création de la CONCACAF entraine aussi la création de la Gold Cup à partir de 1963 auquel participe à chaque fois le Mexique, après une défaite lors de la première édition contre le Costa Rica au premier tour, les mexicains remportent leur premier titre dans la compétition face au Guatemala deux plus tard ce qui constitue également le premier titre majeur de l’histoire de la sélection. Le Mexique est d’ailleurs un spécialiste de la compétition puisque c’est le pays le plus titré de l’histoire avec 11 Gold Cup dont la majorité ont été acquises depuis 1973 et dont la dernière date d’il y a 3 ans en 2019.


Une fois ce premier titre continental remporté et malgré ceux qui suivront en 1971 et 1977 notamment, l’objectif principal du Mexique reste de briller sur la scène mondiale et donc en Coupe du monde. En 1966, les mexicains ne parviennent de nouveau pas à sortir de leur poule composée de l’Uruguay, de l’Angleterre et de la France, ils obtiennent deux matchs nuls mais cela est insuffisant pour se qualifier. La Coupe du monde 1970 revêt d’une importance capitale pour la sélection car c’est la première de l’histoire qui est organisée sur le sol mexicain, le Mexique va briller dans son mondial avec un nul en ouverture contre l’URSS (0-0) mais surtout deux succès ensuite contre le Salvador (4-0) et la Belgique (1-0), ces sept points permettent à l’équipe de terminer première du groupe et ainsi de se qualifier pour la première fois de son histoire en quarts de finale d’une Coupe du monde. Malheureusement, le rêve de tout un peuple prend fin contre l’Italie dès les quarts de finale, malgré une ouverture du score, les mexicains ne peuvent rien face à la puissance italienne et s’inclinent lourdement (1-4). Le mondial 1978 ne confirme pas la belle embellie mexicaine observée 8 ans plus tôt et contraste même avec elle car le Mexique retombe dans ses travers et sort dès les phases de poules avec notamment une très lourde défaite contre les allemands (0-6).


Incapable de se qualifier pour le mondial suivant, le Mexique profite du désistement de la Colombie en 1986 pour organiser une seconde fois la Coupe du monde sur ses terres, c’est pour beaucoup le plus grand mondial de l’histoire avec notamment le succès de l’Argentine de Maradona mais aussi de nombreux matchs mémorables. En dehors de cela, ce mondial est également celui qui va permettre aux mexicains de retrouver leur niveau de 1970, sous les ordres de leur sélectionneur serbe Bora Milutinovic, les Aztèques remportent deux matchs contre la Belgique (2-1) et l’Irak (1-0) et concèdent le nul contre le Paraguay ce qui leur permet de finir à la première place de leur groupe. En huitièmes de finale, l’équipe écarte la Bulgarie sans problèmes (2-0) grâce notamment à un but de Manuel Negrete qui est toujours considéré aujourd’hui comme le plus but beau de l’histoire pour un joueur mexicain. L’équipe retrouve les quarts de finale de la compétition comme en 1970, malheureusement le peuple mexicain vit une nouvelle désillusion, cette fois-ci contre les allemands, de la manière la plus cruelle car la défaite a lieu aux tirs aux buts après un nul vierge (0-0).


Suite à un scandale administratif, le Mexique rate le mondial 1990 et doit attendre la Coupe du monde 1994 pour briller de nouveau au niveau mondial, entre temps la sélection avait réussi l’exploit d’atteindre la finale de la Copa America pour sa première participation dans la compétition, cette finale sera perdue contre l’Argentine (1-2). Au mondial 1994, les mexicains parviennent de nouveau à sortir des poules suite à un succès contre l’Irlande (2-1) et un match nul contre l’Italie (1-1) et ce malgré une défaite inaugurale contre les norvégiens (0-1), leur parcours s’arrêtera cependant contre la Bulgarie en huitièmes de finale qui prend alors sa revanche de 1986 aux tirs aux buts. Plus régulier en Coupe du monde, le Mexique confirme en France quatre ans plus tard avec un nouveau huitièmes de finale qui sera cette fois-ci perdu contre l’Allemagne (1-2) après avoir réussi à s’extirper d’une poule composée des Pays-Bas, du Belgique et de la Corée du sud. En 1999, le Mexique réalise surement l’un des plus grands exploits de son histoire si ce n’est le plus grand en battant le Brésil lors de la finale de la Coupe des confédérations sur le score de 4-3 et dans un stade Azteca en fusion et à guichets fermés ce jour-là.


Par la suite, le Mexique réalise un mondial 2002 correct mais qui laisse des regrets, en effet l’équipe réalise un parcours parfait en phase de poules avec des victoires contre la Croatie (1-0), l’Equateur (2-1) et surtout l’Italie (1-0) mais s’incline face à l’ennemi américain en huitièmes de finale (0-2) après avoir longtemps joué à 10 suite à l’exclusion de leur joueur emblématique Rafael Marquez. Le scénario se répète ensuite en 2006 avec un nouveau huitièmes de finale qui sera perdu contre l’Argentine en prolongations après un match haletant (1-2). Le Mexique vit en réalité une vraie malédiction depuis 1986 car leurs trois dernières coupes du monde se sont également arrêtés dès les huitièmes de finale. En 2010 pourtant, le Mexique parvient à surprendre l’Equipe de France en poules (2-0) ce qui lui permet de se qualifier en huitièmes de manière assez inattendue, mais la marche sera trop haute contre la même Argentine qui l’avait éliminé quatre ans plus tôt (3-1), le pays devient alors le premier de l’histoire à échouer cinq fois de suite au même stade de la compétition en Coupe du monde. En 2014, ce sont les Pays-Bas avec un renversement de situation dans les derniers instants qui empêchent le Mexique de briser la malédiction (1-2), Giovanni Dos Santos avait ouvert le score mais les mexicains encaissent deux buts dans les 10 dernières minutes. Pourtant encore une fois, la phase de poules avait été très bonne avec deux succès contre le Cameroun (1-0) et la Croatie (3-1) et un nul contre le favori brésilien (0-0) obtenu grâce à un immense Guillermo Ochoa qui est le gardien mythique de la sélection.


Lors du dernier mondial en Russie, le Mexique avait crée la sensation en battant l’Allemagne d’entrée (1-0) avant de confirmer contre la Corée du Sud (2-1) et de rencontrer plus de difficultés contre la Suède (0-3), cela n’avait pas empêcher la Verde de se qualifier pour les huitièmes de finale. Malheureusement encore une fois, la malédiction s’est poursuivi face au Brésil de manière assez nette (0-2) et le Mexique en est donc à 7 éliminations consécutives en huitièmes de finale de la Coupe du monde. Depuis cette dernière, l’équipe a triomphé au niveau continental en remportant la Gold Cup 2019 contre les Etats-Unis en finale (1-0) mais a perdu l’édition de 2021 contre ces mêmes Américains lors d’une nouvelle finale (0-1 après prolongations). Les mexicains se sont qualifiés assez facilement pour ce mondial 2022 en terminant à la troisième place de la zone CONCACAF juste derrière les Etats-Unis et le Canada, ils seront emmenés par le sélectionneur argentin Gerardo Martino qui est en poste depuis 2019 et qui disputera sa première Coupe du monde avec le pays. L’objectif est simple pour le Mexique, briser sa malédiction et retrouver un quart de finale de Coupe du monde pour la première fois depuis 1986.


Tactique



Tactiquement, Gerard Martino devrait s’appuyer sur un système en 4-3-3 qu’il utilise depuis son arrivée à la tête de la sélection en 2019. Sa sélection pour ce mondial a beaucoup fait jaser au pays, on estime que le sélectionneur argentin n’en a pas grand-chose à faire du mondial 2026 où le Mexique sera co-organisateur car il s’en ira quoi qu’il arrive après cette Coupe du monde 2022, on ne retrouve ainsi pas certaines pépites, notamment Lainez et Santi Gimenez, Corona est lui absent pour cause de blessure.


Pas d’idée de jeu vraiment forte non plus pour ce Mexique qui cherche avant tout à être bien organisé défensivement et qui sera très difficile à bouger pour ses adversaires avec 5 joueurs à vocation défensive pure puisqu’Alvarez qui joue au milieu est un défenseur de formation. L’équipe crée peu, a du mal à faire des différences et devra compter offensivement sur des exploits individuels, notamment de ses ailiers pour faire des différences. Le style de jeu de Martino est par ailleurs fortement critiqué tout comme ses choix de joueurs pour ce mondial.


Au niveau des joueurs, au poste de gardien on retrouvera la légende de la sélection, Ochoa qui participera à sa cinquième Coupe du monde à désormais 37 ans. Il joue au sein du championnat mexicain depuis 2019 mais n’a rien perdu de son agilité et de ses arrêts reflexes qui font sa force depuis tant d’années, le Mexique en Coupe du monde c’est Ochoa et il voudra de nouveau briller du haut de ses 130 sélections pour le pays. Sa doublure en cas de pépin devrait être Talavera, qui n’a aucune chance de devenir titulaire en dehors de ça.


Pour ce qui est de la charnière centrale, on retrouvera un duo de titulaire composé de Montes et de Moreno. Montes va disputer sa première Coupe du monde, sélectionné depuis 2017, il avait raté le dernier mondial, c’est un défenseur assez grand (1m90) qui évolue dans le championnat mexicain et qui est très bon en un contre un où il impose sa puissance mais également dans le domaine aérien ou il prend la majorité des ballons de la tête. Le petit bémol c’est qu’il est parfois assez lent, cela pourrait occasionner un danger dans le dos de la défense mexicaine d’autant que ce n’est pas non plus le point fort de Moreno avec qui il sera associé. Moreno est lui bien plus expérimenté, du haut de ses 34 ans il dispute surement sa dernière Coupe du monde comme pas mal de ses partenaires d’ailleurs, il a globalement les mêmes qualités et les mêmes défauts que Montes et sera l’homme de base de Martino en défense.


Dans le cas où cette charnière ne se montre pas assez performante, notamment pour ce qui est de la couverture dans le dos de la défense, le Mexique dispose de deux autres joueurs qui ont eu du temps de jeu en sélection dernièrement et qui peuvent prétendre à une place dans le 11. En premier lieu Vasquez qui est surement le numéro 3 dans la hiérarchie, il joue en Italie à Cremonese cette saison et malgré ses difficultés en championnat, il est souvent performant en sélection, plutôt bon à la relance, gaucher et rapide il pourrait apporter un profil différent à la charnière centrale mexicaine. Ensuite Araujo, qui a un profil un petit plus similaire aux deux titulaires et qui à mon avis ne sera pas vraiment utilisé par Martino durant cette Coupe du monde sauf surprise.


Au niveau des latéraux, on retrouvera à droite Sanchez, il n’est pas sélectionné depuis longtemps mais Martino en a fait son titulaire indiscutable cette saison. Pas toujours titulaire avec l’Ajax, il n’est pas dans sa meilleure saison actuellement mais aura la lourde tache de devoir apporter du danger par ses projections offensives dans une équipe qui manque cruellement de folie offensive. Sa vitesse et son volume de jeu devraient l’y aider, attention tout de même à ne pas laisser trop d’espaces dans son dos. En cas de pépin, c’est surement le jeune Kevin Alvarez qui sera sa doublure, peu utilisé par Martino j’ai du mal à le voir performer dans un mondial si jamais il venait à être titularisé. A gauche, Gallardo et Arteaga ont longtemps été en concurrence avant ce mondial mais le premier des deux semble avoir pris le dessus sur l’autre dernièrement. Gallardo évolue à Monterrey au Mexique, c’est un latéral assez offensif qui a déjà marqué à 5 reprises cette saison en championnat, on devrait donc souvent le voir à l’offensive lors de ce mondial. Comme pour Sanchez à droite, il devra tout de même veiller à bien se replier pour ne pas laisser d’espaces trop importants dans son dos. Son remplaçant Arteaga a un profil très similaire, il joue en revanche en Europe au KRC Genk, il est sélectionné depuis quelques années maintenant et pourrait tirer son épingle du jeu si jamais Gallardo n’est pas performant durant les premiers matchs.


Le milieu de terrain devrait être assez défensif et manque parfois de folie lors de certains matchs, on aura surement un trio composé de Edson Alvarez, Herrera et Rodriguez. Alvarez est le joueur le plus défensif des trois et évoluera un cran plus bas devant la défense, défenseur de formation comme on l’a dit plus haut, il évolue régulièrement à ce poste de numéro 6 avec l’Ajax Amsterdam et il a d’ailleurs des automatismes avec Sanchez le latéral droit de cette formation mexicaine. Il pourrait bien être l’une des révélations de ce mondial, il compte déjà 55 sélections à seulement 24 ans, il est précieux pour récupérer des ballons bien entendu mais il est également très habile techniquement ce qui lui permet de relancer proprement, comme il le fait très régulièrement du côté de l’Ajax. Une bonne sentinelle donc, qui ne tentera pas de dépassements de fonction ou très peu et qui sera l’une des valeurs sures de cette équipe mexicaine cet hiver. Un cran plus haut, Herrera est le joueur le plus expérimenté de ce milieu de terrain avec pas moins de 102 sélections, évoluant en MLS désormais, il n’en reste pas moins un joueur indispensable pour Martino, il donnera tout pour ce qui est selon toute vraisemblance sa dernière Coupe du monde. On connait assez bien ses qualités depuis le temps, capable de récupérer des ballons mais également intéressant pour se projeter vers l’avant en tant que box to box et apporter le surnombre, il sera comme toujours au rendez-vous. Enfin, Rodriguez est surement le milieu de terrain le plus fin techniquement de ce triangle, il a seulement 25 ans mais il est tout comme ses deux coéquipiers incontournable pour Martino. Il était déjà titulaire lors du sacre mexicain en 2019 et son dynamisme ainsi que ses passes tranchantes en font le joueur le plus à même de créer des différences au milieu de terrain, il sera l’un des joueurs mexicains à suivre de près. Sur le banc, Martino dispose d’une option pouvant lui apporter davantage d’expérience avec Guardado, plus assez bon pour être titulaire, il pourrait néanmoins apporter sa grinta en fin de match pour tenir un résultat par exemple. Autre option avec Chavez qui est un milieu assez complet et qui a eu pas mal de minutes de jeu sous Martino ces derniers temps, enfin Romo assez bagarreur et puissant pourrait lui aussi avoir du temps de jeu.


Offensivement, on touche certainement au point faible de cette équipe mexicaine qui comme on l’a dit plus haut peine à marquer des buts dernièrement, pourtant paradoxalement, c’est également un secteur où il y aura deux joueurs à suivre attentivement durant cette Coupe du monde. Le premier d’entre eux jouera au poste d’ailier droit et c’est ni plus ni moins Lozano qui est la star de cette équipe désormais avec le départ notamment de Chicharito Hernandez. Il réalise pour le moment une superbe saison avec Naples (4 buts et 3 passes décisives en 19 matchs) et avec l’absence pour cause de blessure de Corona et les doutes concernant la forme physique de Raul Jimenez, il portera sur ses épaules une grande majorité des espoirs offensifs de l’équipe. Très bon dribbleur, capable d’accélérations fulgurantes, il sera redoutable en contre attaque et devra se montrer juste techniquement dans les 30 derniers mètres adverses pour que son équipe soit dangereuse. A gauche, Vega sera le titulaire, c’est surement le joueur à suivre absolument côté mexicain lors de ce mondial, il est considéré à seulement 24 ans comme le meilleur joueur du championnat mexicain. Il a un profil similaire à celui de Lozano et adore rentrer sur son pied droit à l’intérieur du jeu, il voudra briller pour attirer les grands clubs européens qui le pistent déjà pour un possible transfert l’été prochain. Enfin, on retrouvera donc à la pointe de l’attaque mexicaine Raul Jimenez, s’il est remis toutefois de sa blessure avec les Wolves. En manque de temps de jeu et de confiance, il reste un redoutable finisseur mais sa titularisation pose question d’autant qu’avant sa blessure il n’était plus vraiment performant non plus, il a perdu de son explosivité depuis la saison 2020-2021. Martino pourrait ainsi titulariser Martin à sa place, le buteur évoluant dans le championnat mexicain est assez efficace (13 buts et 6 passes en 22 matchs en club cette saison) mais le niveau est bien inférieur et ce serait une vraie interrogation s’il venait à être titulaire pour ce mondial.

Vous l’aurez compris pas mal d’incertitudes concernant le secteur offensif mexicain, le banc n’est pas non plus incroyable puisque Alvarado et Antuna ne sont pas vraiment des options fréquemment utilisées par Martino qui devra donc faire surtout confiance à ses titulaires.


Le Mexique s’avance donc à ce mondial avec pas mal de doutes, l’équipe sera surement difficile à manœuvrer car sa défense est assez solide mais le milieu de terrain et l’attaque manquent de folie et il sera difficile d’apporter le danger sur les buts adverses lors de ce mondial. Les espoirs mexicains reposeront sur les exploits individuels de Lozano et Vega qui devront plus ou moins se débrouiller seuls offensivement ce qui me semble clairement trop léger à ce niveau. Je suis d’avis que cette équipe du Mexique devrait nous offrir des matchs fermés et que leur qualification passera pas une grande efficacité dans les deux surfaces car leur volume offensif ne sera pas très important.


Fantasy


Sur le jeu, les deux seuls éléments offensifs dangereux des mexicains seront bien entendus à jouer avec Lozano et Vega qui sont tout les deux à des prix accessibles. Rodriguez me semble ensuite être un bon coup à tenter car c’est le milieu de terrain le plus créatif de cette équipe et il coute vraiment peu. Ensuite, il faudra miser sur le secteur défensif des mexicains qui devrait être leur point fort avec Ochoa bien entendu mais également les deux latéraux de cette équipe, Gallardo et Sanchez.




Pologne


La Pologne est un pays majeur de l’histoire de l’Europe au XXe siècle mais c’est également un pays qui a connu de très belles heures footballistiques malgré qu’il soit un petit peu en retrait des grandes sélections européennes. Après sa création en 1919, il faut attendre 1938 pour que la Pologne dispute sa première compétition majeure, en l’occurrence une Coupe du monde après avoir échoué à se qualifier pour l’édition précédente en 1934. Lors de ce mondial, les polonais s’inclineront contre le Brésil en huitièmes de finale sur le score de 6-5 dans un match spectaculaire qui est l’un des meilleurs matchs de l’histoire de la Coupe du monde avec de nombreux rebondissements. Cette première participation marquante au niveau mondial ne sera malheureusement pas suivi par d’autres dans les années qui suivent car avec la guerre puis les difficultés sportives de l’équipe, la Pologne ne fait qu’une brève apparition en compétition majeure lors de l’Euro 1960 où elle est sortie par l’Espagne dès les huitièmes de finale (2-7 au score cumulé des deux matchs).


Les nombreux échecs lors des éliminatoires pour la Coupe du monde sont frustrants pour la fédération qui finit par agir en 1970 en nommant Kazimierz Gorski à la tête de la sélection. Grâce à une génération dorée, la Pologne va connaitre son heure de gloire lors de cette période, lors des éliminatoires à la Coupe du monde 1974, la Pologne réussie l’exploit d’éliminer l’Angleterre en s’imposant lors du dernier match de poule sur le score de 2-0, c’est simplement la seconde participation de l’équipe au mondial. Cette dernière sera historique puisque les polonais créent la sensation en dominant l’Argentine (3-2) puis l’Italie (2-1) et en écrasant Haïti (7-1), ces trois succès permettent à la sélection d’accéder au second tour ce cette Coupe du monde 1974. Après deux nouveaux succès contre la Suède (1-0) et la Yougoslavie (2-1), la Pologne joue un match décisif contre l’Allemagne de Gerd Muller pour une place en finale, malheureusement le bomber douche les espoirs polonais en marquant le seul but de la rencontre en fin de match (0-1) ce qui met fin au superbe parcours de la sélection, la Pologne termine tout de même 3 ème suite à sa victoire contre le Brésil de Jairzinho (1-0).


L’exploit du mondial 1974 n’est pas suivi par une qualification lors de l’Euro qui suit car la Pologne échoue à la seconde place de son groupe uniquement à cause d’une moins bonne différence de buts que les Pays-Bas. Gorski est remercié et c’est Jacek Gmoch qui est nommé à la tête de la sélection pour le remplacer avec pour objectif une seconde qualification consécutive à la Coupe du monde, cela sera chose faite avec une première place de groupe. Au mondial 1978, la Pologne passe le premier tour comme il y a quatre ans avec un match nul contre l’Allemagne (0-0) et deux succès contre la Tunisie (1-0) et le Mexique (3-1), cependant le second tour est plus compliqué pour les polonais qui perdent contre l’Argentine (0-2) et le Brésil (1-3) et ne parviennent pas à se qualifier pour la finale. Comme après leur bon parcours de 1974, les polonais ne confirment pas ensuite au niveau européen et ratent de nouveau un Euro en 1980, ils arrivent cependant à se qualifier pour le mondial 1982 ce qui est leur troisième participation consécutive à une phase finale de Coupe du monde. Lors de cette dernière, la Pologne passe sans trop de problèmes le premier tour en terminant premier de sa poule devant l’Italie grâce à un nul contre les italiens (0-0), une victoire contre le Pérou (5-1) et un match nul contre le Cameroun (0-0). En s’appuyant surtout sur une défense très solide, l’équipe entrainée par Antoni Piechniczek atteint ensuite les demi finales après un match nul contre l’URSS (0-0) mais surtout une victoire contre la Belgique (3-0). Malheureusement la belle aventure s’arrête face à l’Italie aux portes de la finale (0-2), l’absence de la star de la sélection Boniek a clairement joué dans ce résultat, les polonais parviendront tout de même à battre la France en petite finale (3-2) ce qui lui permet de rééditer sa performance de 1974.


Après cette période faste, la Pologne va amorcer un déclin qui va durer pendant de nombreuses années, le pays n’arrive toujours pas à se qualifier pour l’Euro en 1984 et échoue lourdement dès les huitièmes de finale au mondial 1986 contre le Brésil (4-0) ce qui est alors à cette époque sa pire performance lors d’une Coupe du monde. L’équipe qui est clairement victime d’une génération de joueurs moins performante enchaine les échecs lors des éliminatoires que ce soit pour la Coupe du monde où l’Euro et devra attendre la Coupe du monde 2002 pour retrouver le chemin d’une compétition majeure. Ce retour au mondial sera douloureux pour la sélection polonaise qui s’incline deux fois contre la Corée du Sud (0-2) et le Portugal (0-4) et qui termine dernière de son groupe malgré un succès pour sauver l’honneur lors du dernier match contre les Etats-Unis (3-1). La malédiction en éliminatoires de l’Euro se poursuivra ensuite pour la Pologne qui rate l’Euro 2004 mais qui parvient tout de même ensuite à se qualifier pour la Coupe du monde 2006. Son parcours en 2006 sera similaire à celui de 2002 avec deux défaites en phase de poules contre l’Allemagne (0-1) et l’Equateur (0-2) et un succès lors du dernier match contre le Costa Rica (2-1) qui ne change rien, la Pologne ne parvient pas à retrouver ses belles performances des années 70 et 80.


L’équipe parvient tout de même à se qualifier pour le premier Euro de son histoire en 2008 grâce au sélectionneur Leo Beenhakker, malheureusement la prestation de l’équipe polonaise dans la compétition est catastrophique et la sélection quitte le tournoi dès les phases de poules avec des défaites contre l’Allemagne (0-2) et la Croatie (1-2) et un match nul contre l’Autriche (1-1). Pas qualifiée pour la Coupe du monde 2010, la Pologne fait de l’Euro 2012 qu’elle organise avec l’Ukraine sa priorité et espère performer à l’aide notamment du duo Lewandowski/Blaszczykowski qui brille du côté du Borussia Dortmund à cette époque. Malheureusement, malgré une poule assez abordable composée de la Grèce, de la Russie et de la République Tchèque, la Pologne n’obtient que deux points en trois matchs et sort directement de la compétition qu’elle organise ce qui est une vraie déception au pays. Pas présente au mondial 2010, la Pologne réalise de manière plutôt inattendue le meilleur Euro de son histoire lors de l’édition 2016 en France en s’appuyant sur une défense très solide qui permet à l’équipe de battre l’Irlande du nord et l’Ukraine à chaque fois sur le score de 1-0 mais surtout de tenir en échec l’Allemagne lors du dernier match (0-0). Les coéquipiers de Lewandowski parviennent ensuite à écarter la Suisse aux tirs aux buts après un match disputé (1-1) et se retrouvent opposés en quarts de finale au Portugal de Cristiano Ronaldo, face à ces derniers ils ne réitèrent par leur performance du tour précédent et sont éliminés aux tirs aux buts après un nouveau score de 1-1 au terme des prolongations. Dans une bonne dynamique, les polonais avaient réussi à se qualifier pour la Coupe du monde 2018 en Russie au sein d’une poule homogène constituée du Japon, du Sénégal et de la Colombie. Après deux défaites contre le Sénégal (1-2) et la Colombie (0-3), la Pologne quitte le tournoi sans laisser de souvenirs marquants et ce malgré leur succès contre le Japon (1-0) lors du dernier match, Lewandowski pourtant joueur le plus capé de l’histoire de la sélection et meilleur buteur de celle-ci ne suffit pas et les polonais subissent une nouvelle désillusion.


L’Euro 2021 d’il y a un an n’a pas arrangé cela car l’équipe avait été éliminée dès le premier tour avec deux défaites frustrantes contre le Slovaquie (1-2) et la Suède (2-3) ainsi qu’un match nul contre l’Espagne (1-1), les 4 buts en 4 matchs de Lewandowski n’avaient pas suffit et la Pologne a été l’une des grandes déceptions de ce dernier Euro après leur quart de finale encourageant lors de l’édition précédente. Cet échec a entrainé l’éviction de Paulo Sousa qui a ensuite été remplacé par un sélectionneur polonais en l’occurrence Czesław Michniewicz, ce dernier a réussi à qualifier le pays pour ce mondial au Qatar en terminant deuxième de son groupe de qualifications derrière l’Angleterre avec un bilan de 6 victoires, 2 nuls et 2 défaites puis en prenant sa revanche sur la Suède (2-0) en barrages grâce notamment à un but de Robert Lewandowski. L’objectif de la Pologne sera de se qualifier à minima pour les huitièmes de finale de la compétition pour la première fois depuis 1986 soit 36 ans mais surtout de montrer un meilleur visage que lors de sa dernière apparition en Coupe du monde.


Tactique



Tactiquement, difficile de savoir comment va jouer la Pologne lors de ce mondial car Michniewicz a testé de nombreuses compositions lors des derniers matchs. La seule certitude c’est qu’il y aura une défense à 3, cela peut être un 3-4-2-1 comme je l’ai représenté ici mais également un 3-4-1-2 avec Milik au poste de buteur à la place de Szymanski ou même un 3-4-3 avec Frankowski ailier droit et Zielinski ou Szymanski ailier gauche, un vrai casse-tête donc, je vous propose la composition la plus probable mais il y a vraiment beaucoup de variantes et on ne sera fixé que lors du premier de la Pologne contre le Mexique mardi. Pour ce qui est du style de jeu, on ne peut pas dire que la Pologne ait un style de jeu clairement défini, elle cherche surtout à se montrer solide défensivement et compte sur ses fortes individualités offensives pour faire la différence, les pistons sont essentiels pour apporter le danger dans la surface adverse à l’aide de centres.


Au niveau des joueurs, on retrouvera l’expérimenté Szczęsny au poste de gardien, celui qui compte des dizaines de sélections sous le maillot de la Pologne sera encore une valeur sure de l’équipe cet hiver, moins en vue qu’il y a quelques années, il reste néanmoins capable de belles parades. Skorupski sera sa doublure en cas de pépin lors de ce mondial.


Pour ce qui est de la défense, pas trop de suspense puisque le trio Glik/Bednarek/Kiwior est titulaire depuis plusieurs matchs désormais et ne devrait pas changer pour ce mondial. Glik est le patron de cette défense et l’homme de base de Michniewicz, il n’est plus aussi performant qu’il y a quelques années du côté de Monaco notamment mais il reste un très bon défenseur en sélection. Il compense son manque de vitesse en anticipant davantage et le système à 3 défenseurs met moins en avant ses difficultés dans ce domaine, il reste très bon de la tête, que ce soit sur le plan défensif ou même offensif car il est capable de marquer sur coups de pieds arrêtés, du haut de ses 34 ans il est également l’un des relais prioritaires du sélectionneur en cours de match. A ses côtés, Bednarek est plus jeune (27 ans) mais présente les mêmes qualités et les mêmes faiblesses, il est très bon de la tête du haut de ses 1m92 mais peut se montrer un peu fébrile s’il doit faire de longues courses car il est loin d’être rapide. L’autre inconvénient avec lui c’est qu’il ne joue pratiquement pas avec Aston Villa cette saison en club, il pourrait donc manquer de rythme pour ce mondial, hors il faut directement être dedans pour les polonais qui affronteront leur probable adverse directe pour la seconde place en la personne du Mexique dès la première journée. Enfin, Kiwior est le moins connu des trois, c’est le plus jeune (22 ans) et il s’est révélé dernièrement du côté de la Spezia, plus rapide que ses deux coéquipiers, il est capable d’erreurs de jeunesse mais c’est l’un des grands espoirs polonais à ce poste pour les années à venir et il voudra profiter de ce mondial pour se montrer et pourquoi pas être transféré par la suite dans un club plus huppé. En cas de pépin, Wieteska est l’alternative la plus crédible dont dispose Michniewicz sur le banc, on le connait assez bien puisqu’il joue à Clermont cette saison, c’est un bon défenseur mais il ne me semble pas vraiment avoir le niveau international encore et cela prouve bien que l’équipe polonaise est assez limitée dans ce secteur. Bereszynski n’est de son côté plus vraiment une option et doit se contenter que de quelques minutes de temps de jeu depuis un certain moment.


Place aux pistons, à droite on retrouvera à coup sur Cash, né en Angleterre et ayant la double nationalité, il a décidé l’an dernier de jouer pour le pays de sa mère ce qui fait les affaires de la Pologne qui manquait de qualité à ce poste auparavant. C’est un latéral très complet qui a son meilleur niveau fait partie des meilleurs en Premier League, il se projette vite vers l’avant et il est capable de réaliser de bons centres, son volume de jeu très important lui permet également de se replier sans trop de problèmes défensivement. C’est sa première grande compétition internationale, il voudra forcément prouver pour taper dans l’œil de gros clubs et confirmer sa progression entrevue depuis quelques mois avec Aston Villa. Sa doublure à droite est Gummy, peu connu il ne devrait pas avoir vraiment de temps de jeu et le sélectionneur pourrait même lui préférer Frankowski en cas de pépin qui est capable de jouer à droite mais également à gauche comme on le voit fréquemment avec Lens depuis deux saisons. Pour ce qui est du piston gauche, on retrouvera l’un des autres grands espoirs de la sélection polonaise avec Zalewski, il a de plus en plus de temps de jeu cette saison avec Rome et aura a cœur de confirmer sa progression tout comme Cash. C’est également un piston avec beaucoup de volume de jeu, ce qui est essentiel dans le système de Michniewicz pour servir le ou les attaquants de pointe dans la surface, sa qualité de centre est très bonne comme son pendant à droite et c’est donc une arme majeure pour apporter le danger dans la surface adverse. Sa doublure à ce poste sera Frankowski déjà cité plus haut, il est très performant avec Lens dernièrement mais ça ne devrait pas suffire pour être titulaire, la faute a beaucoup de concurrence en sélection aux postes de pistons, qui sont clairement l’un des grandes forces de cette sélection polonaise.


Au milieu de terrain, ce qui est certain c’est que Krychowiak sera titulaire, on le connait également assez bien en tant que suiveurs de la Ligue 1 avec son passage au Paris SG il y a quelques saisons. Ce sera surement tout comme Glik sa dernière Coupe du monde et il voudra briller une dernière fois sur la scène internationale, toujours aussi bon à la récupération, il n’a cependant plus les jambes d’il y a quelques années et reste surtout en retrait des offensives de son équipe, il n’en reste pas moins une pièce maitresse de l’équipe polonaise. A ses côtés rien de certain, avec la blessure de Klich, Michniewicz a du revoir son organisation et on pourrait retrouver Zielinski un cran plus bas, je pense tout de même que le sélectionneur voudra que ce dernier soit le plus proche du but possible afin de profiter au maximum de sa relation avec Lewandowski et c’est plutôt Zurkowski qui devrait être aligné pour former le double pivot de l’entrejeu. Moins connu, il a su saisir sa chance en sélection à défaut d’avoir du temps de jeu cette saison avec la Fiorentina, la question du manque de rythme sera la même que pour Bednarek et il pourrait être en difficulté, il n’a pas forcément de qualités particulières, c’est un milieu assez travailleur qui sera tout comme Krychowiak chargé principalement de récupérer des ballons et de les transmettre aux joueurs plus offensifs par la suite. Sur le banc, Bielik pourrait lui aussi avoir sa chance à un moment ou un autre, plutôt défenseur de formation, il peut également jouer dans l’axe au sein du milieu de terrain et il a un profil de récupérateur.


Offensivement, comme je l’ai dit en introduction de cette partie, il y a pas mal de doutes au niveau de l’animation et des joueurs utilisés, la chose certaine c’est que Lewandowski sera aligné en pointe. Pas trop besoin de vous le présenter, c’est l’un des meilleurs buteurs d’Europe depuis de nombreuses saisons et bien qu’il soit moins bien servi en sélection qu’en club, il n’en reste pas moins redoutable, c’est d’ailleurs le recordman du nombre de buts en sélection polonaise (76 buts en 132 sélections). La stratégie offensive de la Pologne doit être bâtie pour lui permettre de recevoir un maximum de ballons jouables, en l’occurrence des centres apportés par les pistons. Moins en vue lors des matchs importants avec sa sélection, il veut prouver pour ce qui est en théorie son dernier mondial qu’il est capable de porter son pays vers un huitième de finale de Coupe du monde attendu depuis 1986. Derrière lui, on retrouvera Zielinski qui devrait évoluer dans un rôle de meneur de jeu assez libre, il est en feu cette saison avec Naples (6 buts et 7 passes décisives en 21 matchs) et sa qualité technique ainsi que sa frappe de balle seront des éléments précieux pour la Pologne. Il est également capable de faire des différences par le dribble et de décrocher un cran plus bas ce qui pourrait permettre à la Pologne de se sortir plus facilement de la pression si besoin. Enfin, la dernière place sur le front de l’attaque se jouera entre Szymanski et Milik selon le système employé, j’ai mis Szymanski sur le visuel, il pourrait bien être l’une des révélations de cette Coupe du monde. Prêté à Feyenoord cette saison, il affiche d’impressionnantes statistiques avec 5 buts et 4 passes décisives en 16 matchs, bon dribbleur et capable de faire des différences par la passe, il sera quoi qu’il arrive une arme pour la Pologne que ce soit en sortie de banc ou bien en tant que titulaire. Milik de son côté s’il est associé à Lewandowski sera surtout aligné pour être à la réception des centres venant des pistons, la question de sa complémentarité avec ce dernier pose question et Michniewicz dispose d’autres options à ce poste s’il veut jouer avec deux attaquants de pointe. Tout d’abord Swiederski qui joue en MLS et qui est plutôt efficace ces derniers temps en sélection, c’est un buteur assez grand également et principalement bon de la tête et dos au jeu, ensuite Piatek qui a un petit peu disparu de la circulation du côté de la Salernitana mais qui devrait avoir sa chance lors de ce mondial en sortie de banc si la Pologne a absolument besoin de marquer. Enfin, je n’ai pas parlé de Grosicki mais l’ancien rennais est toujours présent en sélection et peut également être un bon supersub en tant que milieu offensif si besoin.


Pour conclure sur cette sélection polonaise, son secteur offensif semble très intéressant comme souvent, Lewandowski sera le fer de lance de l’attaque mais Zielinski en grande forme ainsi que des pistons en pleine progression seront là également pour l’épauler. Pas mal de doutes en revanche sur la défense polonaise qui me semble assez lente et en manque de rythme pour certains cette saison, l’incertitude concernant l’animation offensive de l’équipe et le 3 ème joueur pour constituer cette ligne pourrait également jouer des tours à une Pologne qui se doit d’être prête dès son premier match qui sera surement décisif pour la qualification contre le Mexique. Enfin, il faudra suivre cette équipe polonaise pour observer les talents Szymanski et Zalewski qui pourraient bien se révéler à la face du monde cet hiver.


Fantasy


Sur le jeu, Lewandowski est bien entendu l’incontournable de cette équipe, il peut marquer dans n’importe quelle situation et c’est le danger numéro 1. Zielinski est en feu en ce moment et pourrait rapporter gros en tant que milieu de terrain alors qu’il aura surement un rôle très offensif durant ce mondial. Les pistons sont évidemment des joueurs à suivre et Zalewski et Cash pourraient nous apporter des retours offensifs. Enfin, si vous êtes davantage joueurs il y a Szczęsny au poste de gardien pour d’éventuels clean sheets et la pépite Szymanski mais vous l’aurez compris, pas certain qu’il soit titulaire.





Voici donc pour l’analyse des équipe de ce groupe, comme pour les autres groupes je termine en vous donnant mon avis final. Pas de surprise, en première place je vois l’Argentine sortir facilement de ce groupe, l’équipe arrive en pleine confiance et devrait remporter ses trois matchs face à des adversaires à sa portée. C’est plus compliqué concernant la seconde place, le Mexique a l’expérience des Coupes du monde et parvient souvent à se qualifier en huitièmes de finale mais arrive avec pas mal de doutes et un effectif vieillissant tandis que la Pologne me semble avoir plus de talents sur le papier mais cela ne s’est pas traduit lors des dernières compétitions. Attention à l’Arabie Saoudite également qui ne sera pas qu’un faire valoir selon moi dans ce groupe, je place tout de même la Pologne seconde, je pense qu’ils ont plus de qualités offensives que le Mexique et donc qu’en cas de match nul contre ces derniers, ils sont plus à même de battre facilement les saoudiens que pourront le faire les mexicains. Le Mexique poursuivrait ainsi sa malédiction en Coupe du monde qui dure depuis 1986 en ne parvenant pas à atteindre un quart de finale, la Pologne briserait la sienne qui dure également depuis 1986 en atteignant de nouveau les huitièmes de finale.

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