Racing Club De Lens
Billet rédigé le 05/08
Histoire :
Le Racing Club de Lens est l’un des clubs les plus célèbres de France, notamment connu pour sa ferveur, le RCL est fondé en 1906 et s’appellera dans un premier temps Racing Club Lensois. Il faut attendre 1934 pour que les nordistes deviennent professionnels, suite à leur accession en deuxième division.
L’équipe se stabilise en première division à partir de 1949 et connaît une belle période par la suite, avec deux secondes places en 1956 et 1957. Malheureusement, cette bonne période ne dure pas et le club fait face à des problèmes financiers, Lens perd son statut professionnel entre 1969 et 1970.
Le RCL parvient malgré tout à rebondir assez rapidement avec une remontée en première division lors de la saison 1973-1974, durant l’exercice suivant, le club retrouve les sommets du championnat avec une deuxième place synonyme de qualification en Coupe de l’UEFA. Durant cette campagne européenne, l’équipe vivra se première belle expérience européenne en éliminant la Lazio Rome en 16 èmes de finale, après un scénario rocambolesque.
Néanmoins, Lens a de nouveau des difficultés financières et finit par être relégué en deuxième division, à l’issue de la saison 1987-1988. L’arrivée de Gervais Martel en tant qu’actionnaire et président l’été suivant va permettre aux sangs et or de se reconstruire et de remonter en première division deux saisons plus tard. Le club retrouve même la Coupe de l’UEFA en 1996 et 1997.
S’en suit la meilleure période de l’histoire lensoise, avec un titre de champion de France décroché lors de l’exercice 1997-1998, alors que l’équipe n’était pas du tout programmée pour jouer le titre avant le début de la saison. En parallèle de ce sacre, l’équipe parvient également à atteindre la demi-finale de la Coupe de la Ligue et la finale de la Coupe de France durant cette même année.
Le club découvre la Ligue des Champions pour la première fois lors de la saison suivante et parviendra notamment à réaliser l’exploit de battre Arsenal sur la pelouse de Wembley. L’équipe remporte aussi l’édition 1999 de la Coupe de la Ligue. Après un léger coup de moins bien, le RCL parvient à se qualifier de nouveau en Ligue des Champions pour la saison 2002-2003 et remporte la Coupe Intertoto en 2005.
Ce dernier titre marque la fin de la très belle période dorée des sangs et or, Lens descend en Ligue 2, au terme de la saison 2007-2008 et ne parvient pas à remonter durablement parmi l’élite. Martel finit par céder le club à Hafiz Mammadov, mais celui-ci ne fait qu’empirer la situation économique du club et ne lui apporte aucun résultat sportif.
C’est finalement le rachat du club par Joseph Oughourlian en 2016 qui va permettre à Lens de retrouver des ambitions. Après plusieurs échecs consécutifs pour remonter en Ligue 1 et notamment une défaite en barrages d’accession contre Dijon, lors de la saison 2018-2019, Lens retrouve l’élite au terme de la saison 2019-2020, alors que Franck Haise venait de devenir l’entraineur principal de l’équipe juste avant la coupure liée au Covid-19.
Après cette remontée, le RCL fait bien mieux que de se maintenir en Ligue 1 avec une superbe première saison, conclue à la septième place avec un excellent niveau de jeu, après avoir longtemps figuré parmi le top 6 du championnat. La saison 2021-2022 sera dans la lignée de la précédente avec une nouvelle septième place, plus frustrante que la précédente, car les nordistes avaient espéré une qualification européenne toute la saison.
L’an dernier, Lens a vécu une saison historique, en s’appuyant sur ses deux très bonnes premières saisons depuis son retour en Ligue 1 et un mercato réussi, les sangs et or sont parvenus à terminer second avec un total de 84 points. L’équipe aurait même pu être champion de France, en terminant à seulement une unité du champion parisien, la qualité de jeu lensoise a également été très bonne toute la saison, comme c’est le cas sous Haise depuis trois exercices désormais.
Les nordistes vont retrouver la Ligue des Champions lors de cette saison 2023-2024, Franck Haise a été bien entendu conforté par le board lensois, qui a écarté les quelques convoitises de l’été pour le technicien lensois. L’objectif sera d’effectuer un joli parcours européen tout en essayant de terminer à nouveau parmi le top 5 du championnat à l’issue de la saison.
Palmarès :
1 Championnat de France de Ligue 1 : 1998.
4 Championnats de France de Ligue 2 : 1937, 1949, 1973, 2009.
1 Coupe de la Ligue : 1999.
1 Coupe Intertoto : 2005.
Stade :
Stade Bollaert-Delelis
Capacité : 38 058 places
Le stade Bollaert-Delelis est le principal stade de football de Lens, ville du Pas-de-Calais. Construit de 1932 à 1933, il est la résidence du Racing Club de Lens depuis son ouverture, à l'exception de la saison 2014-2015, lors de sa rénovation pour l'Euro 2016. Jusqu'en 2013, le stade pouvait accueillir 41 229 spectateurs, pour une ville de 36 728 habitants, mais pour une aire urbaine de plus de 550 000 habitants. Après rénovation, la capacité d'accueil du stade est passée à 38 223 personnes. Dans quelques mois, la capacité sera poussée à 40 058 places après travaux en tribune Marek. Le stade Bollaert est régulièrement utilisé pour des matchs internationaux de football et de rugby, et a déjà accueilli de nombreux concerts. Il a la particularité d'avoir était utilisé et choisi pour des tournages de films. A noté que le stade Bollaert est le seul stade en Ligue 1 à avoir une capacité plus élevé que le nombre d'habitants de la ville. Le stade doit son nom à deux hommes importants dans l'histoire du Racing Club de Lens : Félix Bollaert, directeur commercial de la Compagnie des mines de Lens, soucieux de favoriser le développement des clubs sportifs de la région et qui décida la construction du stade en 1931, et André Delelis, maire de Lens et ministre du gouvernement Pierre Mauroy qui « sauva » le stade et l’équipe au moment où, à la fin de l’exploitation charbonnière, les houillères s’en sont dessaisies. Toutes les places sont assises, mais les supporteurs les occupent pourtant debout dans la partie centrale de la Marek. La Marek, tribune latérale populaire, considérée comme le cœur du « kop » lensois, est d'ailleurs l'une des particularités de ce stade, car dans de nombreux stades, les supporteurs les plus fervents se placent derrière les buts.
Président :
Joseph Oughourlian a 51 ans, il s’agit d’un homme d’affaires français, il a fait des études de commerce et commence sa carrière à la société générale en 1994. Après un déménagement aux Etats-Unis en 1996, il commence à gérer des fonds et crée le fond Amber en 2001, avant de fonder Activiste Amber Capital en 2005, qu’il relocalise à Londres en 2012. Il sera également nommé au conseil d’administration du groupe de presse espagnol Prisa en 2015.
Oughourlian souhaite ensuite s’impliquer dans le domaine sportif en 2015, il rachète en premier lieu le club du Millonarios FC en Colombie, alors en difficulté économique, il parvient à redresser le club petit à petit depuis. En 2016, il rachète le Racing Club de Lens à l’aide de la banque Solférino, avant de devenir le président du club en 2018 suite au départ de Gervais Martel. Il est l’un des grands artisans de la remontée du club en Ligue 1 et de sa qualification en Ligue des Champions la saison dernière, grâce à son très bon travail, tant sur le plan sportif qu’économique.
Son objectif à terme est de faire du Racing Club de Lens un club majeur du football français, en se qualifiant très régulièrement pour une coupe d’Europe. Oughourlian a également racheté un troisième club en 2017, le Calcio Padoue, qui évoluait en Série C au moment du rachat, mais qui est remonté en Série B depuis. Le président lensois n'hésite pas à profiter de cette multi-détention pour effectuer des mouvements entres ses clubs, comme c’est régulièrement le cas ces dernières saisons entre le Racing Club de Lens et le Millonarios FC.
Situation financière :
Au niveau des finances, Lens est un club stable financièrement depuis l’arrivée d’Oughourlian en 2016, cela est assez visible avec le bilan financier de la saison 2021-2022, qui montre un bénéfice d’un peu plus d’un million d’euros. Cette bonne situation financière s’explique principalement par la très bonne gestion des dirigeants sur le marché des transferts ces dernières saisons. Le club parvient à vendre ses meilleurs éléments à très bon prix, comme le montre ces dernières années les ventes de Doucouré pour 22.6 millions d’euros, Fofana pour 25 millions d’euros et Openda pour 43 millions d’euros. Sur le plan des arrivées, le board sang et or arrive également à réaliser de très belles opérations, Openda par exemple vendu 43 millions d’euros avait été recruté pour seulement 16 millions l’été dernier.
Au-delà du marché des transferts, la qualification en Ligue des Champions va apporter un vrai coup de boost aux finances du club et lui permettre d’avoir de la marge. On peut penser que le RCL ne devrait pas être en danger avant quelques temps si cette très bonne gestion sportive et économique perdure. Aujourd’hui, Lens est un modèle à suivre pour bon nombre de clubs européens, dans le pire des cas, Oughourlian n’hésitera pas à investir, comme il l’a fait à plusieurs reprises depuis son arrivée, surtout au départ lorsque le club avait des dettes en Ligue 2.
Coach :
Franck Haise a 52 ans, il est français et a eu une carrière de joueur professionnel en tant que milieu de terrain et latéral gauche. L’intégralité de sa carrière se déroulera en seconde division française, elle débute en 1988 à Rouen, où il restera sept saisons, avant de s’engager à Laval. Après deux saisons en Mayenne, où il atteint notamment les demi-finales de la Coupe de France en 1997, il effectue un cours passage à Beauvais, avant de retourner dans le Morbihan jusqu’en 2002. Il termine sa carrière au SCO Angers lors de la saison 2002-2003, il participera à la remontée du club en Ligue 2, malgré un temps de jeu assez faible.
Après cette carrière de joueur, Haise se consacre immédiatement au métier d’entraîneur, il devient coach du Stade Mayennais en CFA2 durant trois saisons, mais son bilan à la tête de l’équipe sera assez mitigé. Il dirige ensuite les U17 du Stade Rennais pendant six saisons à partir de 2006, ce qui lui permet d’acquérir une expérience solide dans la formation et le coaching. Il effectue un cours passage à l’US Changé en tant qu’entraineur principal en 2012, mais il ne prolonge pas l’aventure à l’issue de la saison. Il rebondit ensuite au FC Lorient en tant que coach de l’équipe réserve et permet à l’équipe de monter en fin d’exercice.
Après avoir été nommé entraîneur adjoint de Sylvain Ripoll lors de la saison 2015-2016, Haise aura l’occasion d’effectuer un cours intérim à la tête de l’équipe après le limogeage de ce dernier. Finalement, il quitte le club et s’engage avec le Racing Club de Lens pour entraîner l’équipe réserve. Après avoir fait ses armes, il est nommé entraîneur intérimaire suite à l’éviction de Philippe Montanier en cours de saison 2019-2020. Finalement, il devient l’entraîneur de l’équipe après avoir réussi à la faire monter juste avant la coupure liée au Covid-19.
En Ligue 1, Haise surprend tout le monde avec une équipe joueuse, offensive et organisée, il va permettre au RCL de finir deux saisons de suite à la septième place, aux portes de l’Europe. Finalement, la consécration pour le manager lensois et son équipe a eu lieu l’an dernier avec une seconde place en championnat, synonyme de qualification pour la Ligue des Champions. Le coach nordiste va découvrir l’Europe pour la première fois cette saison, il a été prolongé par ses dirigeants jusqu’en 2027, en tant que manager général, ce qui signifie qu’il ne dirige pas uniquement l’équipe, mais qu’il a également le pouvoir au niveau du recrutement et de la formation. Son objectif cette saison sera d’effectuer un joli parcours européen, tout en permettant au club de lutter pour une place dans le top 5 de la Ligue 1.
Bilan Saison 2022-2023 :
Le RCL a réalisé une saison 2022-2023 exceptionnelle, le seul fait d'énoncer leur nombre de points à l'issue de la saison, 84, suffit pour le montrer. Malgré les pertes de Clauss, Doucouré et Kalimuendo lors de l'intersaison, les hommes de Franck Haise ont démarré pied au plancher, avec le 3-4-2-1 fétiche du coach lensois.
Le large succès lors de la 3 ème journée sur la pelouse de Monaco a été le premier fait d'armes majeur des lensois (4-1). Avec un Openda qui a su rapidement s'adapter et un collectif bien huilé, les nordistes ont su capitaliser en début de saison, en enchaînant les victoires à domicile. Bollaert est devenu une véritable forteresse, il faudra attendre la réception de Nice en février pour que le club perde ses premiers points à domicile, avant, il n'y avait eu que des succès, ce qui fait de Lens la meilleure équipe du championnat à domicile sur l'exercice 2022-2023.
C'est simple, Lens a battu toutes les équipes du championnat à domicile, en dehors de Nice et Lille. Le PSG a connu sa première défaite de la saison à Bollaert (3-1), après un match formidable de la part des lensois. Marseille n'a pas trouvé la solution et à fini par plier en fin de saison (2-1), alors que Rennes avait été défait en début de saison (2-1) et que Monaco a bu la tasse dans la dernière ligne droite (3-0). Au global, Lens est loin d'avoir volé sa deuxième place, avec 65% de succès lors des affrontements contre les clubs de haut de tableau, pour un total de 38 points pris.
Les sangs et or ont su se créer beaucoup d'occasions devant, fort des nombreuses projections de ses joueurs, d'un pressing intensif, d'un apport constant des pistons et d'une recherche fréquente du déséquilibre au sein de la défense adverse, mais ils doivent aussi leur très bon classement à leurs prestations défensives. L'équipe était la meilleure défense de Ligue 1, fort d'un Samba énorme et d'un trio défensif Medina/Danso/Gradit très dur à passer. Bilan à nuancer, car les hommes d'Haise ont été en nette surperformance dans ce secteur, avec plus de 15 buts évités, ce chiffre montre tout de même que Samba à été énorme aux cages. Avec 29 buts encaissés, le club a battu son record historique dans ce secteur.
Après un départ en fanfare et une deuxième place avant la Coupe du monde, acquise notamment grâce à un succès sur la pelouse de Marseille (1-0). Les sangs et or ont accusé le coup début 2023, après la Coupe du monde. C'est à ce moment là qu'ils ont perdu leurs premiers points à domicile, contre Nice, mais aussi qu'ils ont perdu des points précieux à l'extérieur, avec en point d'orgue une défaite 1-2 sur la pelouse de Lyon.
Un bilan à l'extérieur qui est d'ailleurs bien plus mitigé qu'à domicile, bien qu'il reste le 4 ème meilleur de Ligue 1. Les mauvais résultats ont poussé Haise à revoir son système l'espace de quelques matchs, il a troqué son habituel 3-4-2-1 pour un 4-2-3-1, avec 3 milieux offensifs pour apporter plus de solutions entre les lignes, et cela a marché. Lors d'un match à Clermont, les nordistes s'imposent 4-0, à l'aide d'un triplé d'Openda, qui se relance après une période de doute et de mise sur le banc. L'attaquant belge deviendra inarrêtable et terminera la saison avec 21 buts, le meilleur total pour un attaquant lensois depuis Roger Boli en 1994.
Après un retour au 3-4-2-1 pour conclure la saison, les sangs et or ne feront pratiquement plus aucun faux pas et vont boucler la saison en boulet de canon. A l’aide de victoires précieuses contre Monaco et Marseille notamment, l'espace d'un instant, Lens se prend même à rêver du titre de champion, mais le revers sur la pelouse du PSG, en ayant joué le match à 10 contre 11 met pratiquement fin à tout suspense (1-3). L'équipe terminera la saison avec seulement quatre petites défaites, le plus faible total dans l'élite cette saison. Marseille et à 11 points derrière et l'équipe a figuré 17 journées sur 38 en tant que dauphin, une seconde place méritée donc.
La très bonne gestion du staff et du board lensois est clairement à souligner à l'issue de la saison. Haise a su trouver les solutions pour relancer son équipe lors de son passage plus compliqué, les recrues lors du mercato hivernal ont été excellentes, en premier lieu Thomasson, qui est devenu un titulaire indiscutable. La défaite en Coupe De France face à Nantes en quarts de finale n'a également pas altéré le moral des troupes, preuve d'un très bon travail sur le plan mental.
Sur le plan individuel, on pourrait presque mettre en avant chaque joueur, tellement le collectif lensois a su sublimer chaque individu. Openda ressort davantage, malgré un passage à vide, il a été énorme et a logiquement attisé les convoitises. Fofana a probablement été moins bon que les saisons précédentes, mais il a été décisif dans les gros matchs. Mention spéciale pour Samba et le trio défensif comme dit plus haut. Abdul Samed a montré de belles promesses et a été la plaque tournante du jeu lensois. Frankowski a été le symbole de l'équipe, pas avare d'efforts et souvent décisif. Thomasson comme évoqué à été énorme suite à son arrivée avec 5 buts et 6 passes décisives. Machado est monté en puissance et a su apporter offensivement, petit bémol pour Sotoca, précieux dans le jeu, mais en cruel manque de confiance, il a beaucoup raté devant le but. Des déceptions aussi concernant Buksa et Said, trop souvent blessés.
Bilan chiffré :
2 ème de Ligue 1
84 points (2.21 par match)
25 victoires, 9 nuls, 4 défaites
A domicile
1 er de Ligue 1
52 points (2.74 par match)
17 victoires, 1 nul, 1 défaite
A l’extérieur
4 ème de Ligue 1
32 points (1.68 par match)
8 victoires, 8 nuls, 3 défaites
Buts
68 pour (1.79 par match), 4 ème attaque
29 contre (0.76 par match), 1 ère défense
Différence : +39
Data
xG : 69.93
4 ème de Ligue 1
Différence xG-Buts marqués : -1.93
xGA : 44.56
4 ème de Ligue 1
Différence xGA-buts encaissés : +15.56
Mercato :
Lens a logiquement attiré les convoitises suite à sa superbe saison l’an dernier, mais les dirigeants avaient anticipé les possibles départs et ils sont parvenus à prolonger la majorité de leurs joueurs la saison dernière et cet été, c’est un point qu’on ne développera pas ici, mais qui mérite d’être souligné, car prolonger un joueur, c’est également un bon mouvement si ce dernier est performant.
Départs :
Le premier départ majeur de cette intersaison côté lensois, c’est bien entendu la vente d’Openda au RB Leipzig pour 43 millions d’euros, hors bonus éventuels. Le meilleur buteur nordiste avec 21 buts l’an dernier voulait partir et les dirigeants n’ont pas cherché à le retenir en cas d’offre satisfaisante, ils réalisent plus de 28 millions d’euros de bénéfice par rapport à leur achat la saison dernière, ce qui est énorme. Bien que sa perte est préjudiciable d’un point de vue sportif, on peut faire confiance au board lensois pour lui trouver un remplaçant d’ici la fin du mercato, nous en parlerons plus bas.
Le second départ d’envergure, c’est la vente de Fofana à Al-Nassr pour 25 millions d’euros. Son départ était plus ou moins prévu aussi, après avoir été tout proche de quitter le club l’an dernier, la star du milieu de terrain lensois a préféré signer un gros contrat plutôt que de disputer la Ligue des Champions avec les sangs et or cette saison. Un choix qui a fait polémique, à seulement 28 ans, on peut tout de même dire qu’il s’agit d’un nouveau gros coup financier, pour un joueur acheté seulement 8.5 millions d’euros à l’Udinese en 2020. Bien que beaucoup aient dit qu’il s’agit d’une perte majeure pour Lens, cela semble être à relativiser, car Fofana était capable de moments de grâce, mais il manquait de régularité, et ça s’est vu l’an dernier, il a en plus déjà été remplacé comme nous le verrons plus bas et il n’est pas certain que sa perte ait un véritable impact sportif.
Pour le reste, il n’y a pas eu de départs majeurs lors de ce mercato, la dernière vente de cet été concerne Onana, le camerounais s’est engagé en Turquie avec Besiktas, après une saison où il a uniquement eu un rôle de remplaçant. Franck Haise voulait le conserver en tant que doublure en défense centrale, mais ce dernier n’a pas voulu et les deux parties sont tombés d’accord pour un départ à hauteur de 4 millions d’euros. Un deal qui semble gagnant/gagnant, les dirigeants ne perdent pas leur investissement de l’an dernier et le joueur peut se relancer dans un nouveau projet.
Ensuite, le club a laissé partir librement Boura à Troyes en Ligue 2, il n’avait pas de temps de jeu l’an dernier et c’est un choix logique à un poste de piston gauche déjà bien fourni. Buksa a été prêté en Turquie pour se relancer après une saison tronquée par une grosse blessure, c’est l’un des rares paris lensois qui n’a pas marché ces dernières saisons. Prêt aussi pour Labeau Lascary en Ligue 2, à Laval, il a montré de belles choses lors de ses apparitions l’an dernier, mais il semble encore trop juste pour le niveau Ligue 1.
Enfin, Claude-Maurice est retourné à Nice après son prêt réussi l’an dernier, les dirigeants n’ont pas voulu lever l’option d’achat incluse pour s’attacher ses services, peut être une sorte de revanche suite au départ de leur directeur sportif Ghisolfi chez les aiglons. Louveau et Fortes n’ont pas été prolongés et quittent le club librement, des choix logiques pour deux joueurs qui n’avaient aucune importance dans l’effectif. Ducrocq a lui été vendu à Bastia pour une somme inconnue après son bon prêt en Corse l’an dernier.
Arrivées :
Dans le sens des arrivées, les dirigeants ont rapidement trouvé un successeur à Fofana, avec le recrutement de Diouf pour 14 millions d’euros. Le milieu box to box signe en provenance du FC Bâle après une saison réussie en Suisse, il a notamment atteint les demi-finales de la Ligue Europa. Longtemps à Rennes, il a fini par exploser là-bas et revient en France, un prix qui semble un peu élevé, car sa valeur marchande n’est que de 7 millions d’euros, mais difficile de ne pas faire confiance au board lensois sur ce genre de deal, ce sera un titulaire indiscutable.
Lens a ensuite levé l’option d’achat de 7.2 millions d’euros incluse dans le prêt de Fulgini, l’ancien angevin s’est relancé en deuxième partie de saison dernière et voulait poursuivre l’aventure dans le nord. Un recrutement intelligent pour un joueur qui connait la Ligue 1 et qui va permettre d’apporter de la profondeur à un poste qui risque de beaucoup tourner cette année.
Le club s’est aussi offert la pépite colombienne Cortès, l’ailier arrive en provenance du club partenaire de Millonarios pour la somme de 4 millions d’euros. Il a montré de très belle choses lors de la Coupe du Monde espoir et c’est l’un des grands talents de la nouvelle génération colombienne à priori. Il va apporter de la variété en attaque, à un poste qui nécessitait des recrues pour jouer sur deux tableaux.
Autre recrue offensive avec la venue de Guilavogui, en provenance du Paris FC, le polyvalent joueur offensif restait sur une belle saison en Ligue 2 et les dirigeants n’ont pas voulu passer à côté. Bien qu’il puisse jouer en pointe, ce ne sera pas le successeur d’Openda, mais il aura à coup sûr du temps de jeu cette saison, le montant déboursé semble cohérent avec sa valeur marchande de 2.5 millions d’euros.
Le dernier mouvement majeur, c’est le recrutement de Spierings, le néerlandais a signé librement après une très belle saison du côté de Toulouse. On a pu voir l’an dernier que c’était un très bon milieu défensif et il sera une très bonne doublure d’Abdul Samed pour cette saison. Au-delà de l’aspect sportif, c’est un superbe coup financier, car il a une certaine côte sur le marché.
Enfin, Lens a recruté l’espoir nancéen El Aynaoui pour 600000 euros, difficile de savoir ce qu’il vaut, mais il est annoncé comme un joueur très prometteur. Promesse aussi en vue avec Khusanov, qui arrive en provenance de la Biélorussie et qui aura un rôle de doublure en défense centrale.
Suite du mercato :
Pas mal de mouvements donc durant ce mercato lensois, mais des mouvements qui semblent très cohérents, comme lors de chaque intersaison du club nordiste depuis plusieurs saisons. Le départ de Fofana semble avoir été bien comblé avec l’arrivée de Diouf, tandis que les dirigeants ont plusieurs pistes pour remplacer Openda. L’une d’elles menait à Levi Garcia, le buteur de l’AEK Athènes, mais ce dernier pourrait finalement prolonger avec les grecs, les dirigeants vont donc devoir actionner leur plan B, mais ils ont bien travaillé en amont et un buteur va forcément arriver dans les jours/semaines à venir, avant la fin du mercato. Pour le reste, l’effectif semble très complet et taillé pour jouer la Ligue 1 et la Ligue des Champions, les recrutements de Spierings, Fulgini, Khusanov, Guilavogui et Cortés vont en ce sens, ils vont permettre d’apporter de la profondeur à l’effectif et de pouvoir fréquemment effectuer des rotations au sein du 11. Au niveau des arrivées, en dehors du poste de buteur, le club aimerait recruter un piston polyvalent supplémentaire, pour permettre de doubler tous les postes de pistons en attendant le retour de blessure de Cabot. Lens s’est aussi penché sur De Ketelaere ces derniers jours, mais difficile de savoir si les dirigeants avaient vraiment la volonté de l’acheter ou bien s’il s’agissait juste d’une rumeur.
Niveau départ, Poreba est invité à se trouver une porte de sortie avant la fin du mercato, le milieu polonais n’a pas convaincu et Haise ne compte pas sur lui cette saison. Le club pourrait aussi prêter quelques éléments pour qu’ils aient du temps de jeu et qu’ils ne soient pas barrés par la concurrence. On pense à Baldé, Bonte ou encore Camara par exemple. Mais globalement, le mercato semble bouclé dans le sens des départs, le club ayant sécurisé tous ses éléments importants avec des prolongations de contrat.
Effectif :
Tactique :
Style de jeu :
Au niveau tactique, Franck Haise va repartir cette saison sur le 3-4-2-1 qui a fait la force des sangs et or l’an dernier. Un système flexible qui lui permet d’utiliser au mieux les joueurs de l’effectif et qui est susceptible d’évoluer en 3-4-1-2 ou en 3-4-3 en fonction de l’adversaire. Le technicien nordiste a également essayé un 4-2-3-1 l’an dernier, preuve qu’il n’est pas un dogmatique et qu’il peut s’adapter si sa tactique de base ne fonctionne pas.
Lens est une équipe qui aime avoir la possession du ballon et relancer proprement, l’an dernier, les sangs et or avaient une moyenne de possession de 55%. A la relance, Haise demande à ses deux défenseurs centraux excentrés de s’écarter pour offrir davantage de solutions. Le rôle du gardien est très important, il doit avoir un bon jeu au pied et participer activement au jeu pour battre la pression adverse en trouvant un partenaire démarqué.
En plus des défenseurs centraux, on a souvent vu Abdul Samed décrocher l’an dernier pour offrir une solution supplémentaire. Mais globalement, les lensois n’ont pas de mal à casser la première ligne de pressing adverse, grâce au placement de ses pistons, ces derniers sont positionnés très haut sur le terrain, ce qui oblige les ailiers adverses à les prendre au marquage généralement, empêchant un pressing tout terrain de l’équipe adverse. Car si ces derniers sortent sur les centraux lensois, le très bon jeu au pied de Samba lui permet d’allonger pour trouver les pistons et ainsi d’éliminer plusieurs joueurs en une seule passe.
Lens peut casser la ligne de pression adverse à l’aide de passes, ou bien à l’aide de percées, on a souvent vu les défenseurs excentrés être courageux avec ballon (Medina et Gradit) et éliminer un ou plusieurs adversaires pour trouver une solution dans l’entrejeu. Une fois que les lensois parviennent à s’extirper du pressing adverse, le but premier est de trouver les deux numéros 10 entre les lignes.
Ces derniers ont un rôle clé et doivent décrocher et savoir se positionner dans les demi-espaces, en forme offensive, l’équipe avait souvent une organisation en 3-1-2-3-1, avec Abdul Samed pour distribuer le jeu et servir de plaque tournante, un cran plus bas que l’autre numéro 8, lui-même soutenu par un numéro 10 qui décroche beaucoup (souvent Sotoca). La ligne de trois est elle formée par les deux pistons, ainsi que par le second numéro 10 qui reste un cran plus haut.
Lens n’a pas qu’une façon d’attaquer et la variété des déplacement de ses joueurs offensifs a été l’une des clés de leur réussite l’an dernier, ce devrait encore être le cas cette année. L’équipe était capable d’apporter le danger dans l’axe du terrain en profondeur, grâce à des appels tranchants de la part de ses numéros 10 ou de son milieu box to box, mais aussi dans la largeur, à l’aide de l’apport constant de ses pistons.
Un danger permanent, lié à des changements de positionnements fréquents en cours de match pour déstabiliser l’adversaire, une fois l’espace trouvé, Lens est très dangereux devant le but, avec la projection de nombreux joueurs et une véritable présence dans la surface, souvent suite à des centres, la principale menace lensoise avec des pistons très habiles. Un danger permis par une vraie qualité technique, l’équipe ayant l’un des totaux de passes clés et de passes intelligentes les plus élevés de Ligue 1 la saison dernière.
Pour que les offensives nordistes soient aussi tranchantes que l’an dernier, il faudra bien entendu un numéro 9 capable de prendre la profondeur et d’avoir une vraie présence dans la surface, idéalement bon dans le jeu aérien, comme l’était Openda. On a vu lors des matchs de préparation que Lens manque de finition, malgré un gros volume d’occasions, ce sera l’un des points à surveiller en début de saison.
En dehors des attaques placées, l’équipe était également redoutable en transitions rapides, avec des numéros 10 capables de s’écarter comme des ailiers pour représenter une menace en profondeur. Des contre-attaques permises par une vraie qualité de contre-pressing, à la perte du ballon, tous les joueurs offensifs cherchent à couper les contre-attaques adverses et à récupérer le ballon le plus rapidement possible.
Si ce dernier échoue, la qualité individuelle de Abdul Samed et des trois défenseurs centraux permettait souvent de couper les offensives adverses, la défense lensoise n’ayant pas changer cet été, ce sera sûrement pareil cette année. C’est aussi grâce à cette qualité défensive que la formation d’Haise peut se permettre d’être très tournée vers l’offensive.
Si jamais le contre-pressing ne fonctionne pas, l’équipe s’organise généralement en 3-4-3 et cherche surtout à fermer l’axe du terrain, elle attirer l’adversaire sur les côtés pour mieux le presser et récupérer le ballon. La hauteur du bloc était souvent définie par l’adversaire, il n’y avait pas de hauteur récurrente la saison passée. Si jamais l’équipe adverse progresse trop, Lens passe en 5-3-2 avec un milieu offensif qui redescend d’un cran pour fermer le jeu.
Lens est donc une équipe complète, qui devrait s’appuyer sur les mêmes forces que l’an dernier, c’est-à-dire une volonté d’apporter du déséquilibre sur le plan offensif en variant les approches et en s’appuyant sur une vraie capacité à battre la pression adverse. Une fois le ballon perdue, l’équipe cherchera à le récupérer à l’aide d’un contre-pressing tranchant, ce qui n’empêche pas cette formation d’être capable de défendre un cran plus bas et de s’adapter à l’adversaire.
Gardien :
Pour ce qui est des joueurs, on retrouvera l’incontournable Samba au poste de gardien. Le meilleur gardien de Ligue 1 l’an dernier est devenu le capitaine de l’équipe pour cette nouvelle saison et sera à n’en pas douter l’un des points forts de l’équipe. Doté d’un très bon jeu au pied comme expliqué plus haut, il est un élément essentiel de l’équipe à la relance. Mais Samba est surtout un incroyable gardien sur sa ligne, comme on a pu le voir la saison dernière, il arrête 80% des tirs qu’il subit et se montre impérial concernant ses sorties dans les pieds et ses sorties aériennes. Il a également évité près de 5 buts à Lens lors de l’exercice 2022-2023, peu de gardiens font mieux en Europe, en tout cas personne ne faisait mieux en Ligue 1 l’année dernière et il sera l’un des piliers d’Haise pour cette nouvelle saison. Leca sera sa doublure en attendant le retour de blessure de Farinez, le corse a fait le travail quand il a été sollicité l’an dernier et ne devrait pas décevoir en cas de besoin, bien qu’il soit loin du niveau de Samba.
Défenseurs :
Pour ce qui est de la défense centrale, on ne change pas une charnière qui gagne, Lens alignera le même trio que l’an dernier, Gradit/Danso/Medina, les trois ont prolongé et sont les garants de la solidité défensive de l’équipe, meilleure défense de Ligue 1 la saison dernière. Danso est le pilier de ce trio, jouant au milieu de celui-ci, il est principalement chargé de couvrir la profondeur et de rattraper les rares erreurs de ses partenaires. Rapide et dur sur l’homme, il est très difficile à passer pour un attaquant, il a un très bon sens du jeu et parvient à très bien positionner son corps en phase défensive. Une impression visuelle confirmée par les statistiques, il remporte en moyenne 64% de ses duels défensifs, un chiffre qui monte à 72% dans le domaine aérien, bien aidé par son mètre 90. Mais Danso n’est pas uniquement bon sans ballon, il est également très pertinent avec, l’an dernier il touchait beaucoup de ballons à la relance et il réussissait 90% de ses transmissions. Des passes capables en plus d’être progressives, il en réalisait près de 5 par match, il est aussi capable de battre le pressing adverse à l’aide de percées, bien qu’il soit moins performant que ses deux coéquipiers défensifs dans ce secteur, normal, car ce n’est pas son rôle, étant donné qu’il est souvent placé un cran plus bas. Enfin, dernier point, il peut se montrer intéressant sur coups de pieds arrêtés offensifs, avec 1 but et 2 passes décisives la saison passée, un point commun qu’il partage avec Gradit et Medina, comme nous allons le voir plus bas.
Gradit évolue à droite de cette défense, il est également très bon pour se positionner et gérer la profondeur, il n’hésite pas non plus à sortir loin de son but si besoin pour couper une remontée de balle adverse. C’est un défenseur central très mobile, une mobilité qu’on retrouve dans ses ressorties de balles, il est très fort pour briser des lignes adverses, souvent à l’aide de percées, avant de trouver une passe progressive vers l’entrejeu. L’an dernier, il réalisait plus de 8 passes progressives par match, plus que la très grande majorité des défenseurs de Ligue 1 et d’Europe. Très fort à la relance donc (90% de passes réussies), mais aussi défensivement, bien qu’il ne soit pas aussi imposant et grand que Danso (1m80), il se débrouille bien dans le domaine aérien (52% de réussite) et remporte la majorité de ses duels défensifs (58%). Un parfait complément dans une défense à trois en somme et un indéboulonnable du onze de Franck Haise.
Indéboulonnable tout comme Medina, qui complète ce trio. Gaucher, il est parfait pour évoluer à gauche de cette défense à trois, ce qui saute aux yeux avec lui, ce sont ses qualités pour ressortir le ballon et briser le pressing adverse, il est essentiel dans ce rôle au sein de la tactique de Franck Haise. Il présente des statistiques hallucinantes à la relance, touchant 88 ballons par match, il est la rampe de lancement des nordistes, il réussit 91% de ses passes et près de 8 d’entre elles sont progressives à chaque rencontre. Il réussit également 2.62 possessions progressives, ce qui appuie l’impression visuelle de ses percées dévastatrices. Là où Médina pêche un peu plus, c’est sur son repli défensif, il a parfois du mal à revenir défendre, se projetant comme un latéral, c’est pour ça qu’il est idéal dans une défense à trois, car ses coéquipiers masquent cette faiblesse. Il ne remporte que 46% de ses duels, qu’ils soient au sol ou aériens, preuve que son implication défensive est moins bonne que Danso et Gradit, il fait également beaucoup de fautes et doit apprendre à se canaliser et à mieux gérer la profondeur, il a pris 7 cartons jaunes l’an dernier. Mais là où Gradit apporte moins offensivement de l’autre côté (1 but et 3 passes décisives), Médina a lui un véritable impact offensif, avec 2 buts et 4 passes décisives la saison dernière, un impact qu’on ne retrouve pas uniquement sur coups de pieds arrêtés défensifs, mais aussi lors d’attaques placées, son but face à Strasbourg en fin de saison en est le parfait exemple.
Lens a donc un trio défensif très complémentaire, capable d’être courageux avec le ballon, de bien ressortir ce dernier et de briser la pression adverse, mais aussi d’assurer l’équilibre défensif et la gestion de la profondeur. Pour doubler les postes, on retrouvera comme la saison dernière Haidara, plutôt un latéral de formation, il peut jouer piston gauche, mais Haise semble l’apprécier dans ce rôle de troisième défenseur, pour remplacer Medina si besoin. Son profil offensif lui permet de correspondre davantage aux caractéristiques de l’argentin. La seconde doublure sera Khusanov, le jeune ouzbek vient d’arriver et devrait être la doublure de Gradit et Danso, il faudra voir ce qu’il vaut lors de ses premières apparitions pour se faire une idée de ce qu’il peut apporter.
Dans le rôle clé de piston, Machado devrait à priori être le titulaire pour cette saison à gauche, à moins que la recrue souhaitée par les dirigeants à ce poste ne bouleverse cela, mais ce n’est pas la tendance actuelle. Après une première saison entachée par les blessures, le colombien a pu montrer tout son talent la saison dernière. Il a très régulièrement apporté son soutien sur le plan offensif et son activité incessante a été un calvaire pour les défenses adverses. Il termine la saison avec 4 buts et 3 passes décisives, dont quelques frappes mémorables du pied droit contre Lyon et Nantes (oui du pied droit malgré le fait qu’il soit gaucher), il a globalement été très efficace sur le plan offensif, car il ne se procure par des tonnes d’occasions, avec seulement 1.24 xG. Là où il excelle, c’est pour demander de bons ballons dans la profondeur et réaliser des centres précis, il est idéal pour étirer le bloc adverse et proposer une solution à ses partenaires, tout ce que recherche Haise dans sa tactique. Malgré ce profil très offensif, son volume de jeu lui permet de revenir défendre, et il le fait assez bien, ce n’est pas son rôle premier, mais il remportait la majorité de ces duels l’an dernier (51%), solide. Difficile de savoir qui sera sa doublure, Haidara semble plutôt installé un cran plus bas et Frankowski, dont nous allons parler juste après est indiscutable à droite, il faudra sûrement attendre la recrue lors de la suite du mercato pour y voir plus clair.
En tant que piston droit, on retrouvera donc le pilier Frankowski, après avoir dépanné à gauche lors de la saison 2021-2022, il s’est définitivement imposé dans ce rôle à droite l’an dernier. Il a tout du piston moderne, un immense volume de jeu pour commencer, il ne rechigne pas à multiplier les courses, souvent pour apporter son soutien offensif, mais aussi pour revenir défendre. Il est capable de participer au jeu de manière très active, plus active par exemple que Machado de l’autre côté, qui cherche surtout à proposer des solutions dans la profondeur. Pour ce faire, il rentre régulièrement à l’intérieur du jeu pour proposer une solution supplémentaire, une asymétrie dans le jeu lensois qui s’explique par les rôles différents de Thomasson et Sotoca un cran plus haut, mais ça on en parlera plus bas. Pour appuyer le propos, Frankowski touchait en moyenne 59 ballons par match l’an dernier, 24 de plus que Machado, des ballons qu’ils touchent généralement assez haut sur le terrain, comme on peut le voir sur sa heat map ci-dessous.
Malgré sa volonté de participer au jeu, Frankowski n’hésite pas à appeler le ballon dans la profondeur pour faire des différences, rapide, il prend souvent ses adversaires de vitesse et possède une très belle patte pour brosser des centres souvent ravageurs. Une patte qui en a fait le tireur de coups de pieds arrêtés de l’équipe l’an dernier, que ce soit les coups-francs, les corners et même les penaltys à partir de l’automne. Il affiche logiquement un joli bilan statistique avec 5 buts et 3 passes décisives la saison passée. Enfin, tout comme Machado à gauche, il apporte son soutien sur le plan défensif, revenant rapidement grâce à sa vitesse pour fermer l’espace en transition, il remportait 49% de ses duels l’an dernier. Un piston très complet et une pièce essentielle de la tactique d’Haise, qui en fera à coup sûr son titulaire. Sa doublure sera pour le moment Le Cardinal, qui avait été recruté l’hiver dernier pour pallier la grave blessure de Cabot. Il a fait quelques apparitions, mais n’a jamais vraiment convaincu, on attend avec impatience le retour de Cabot dans le nord, il avait fait de superbes débuts avant sa blessure, qui l’a freiné dans sa progression. A noter que la possible recrue pourrait aussi venir bousculer cette hiérarchie et que Sotoca a dépanné pendant quelques matchs à ce poste la saison dernière.
Milieux :
Au milieu de terrain, Abdul Samed sera à nouveau la plaque tournante de l’équipe et un élément incontournable à la relance. C’est un pur milieu défensif, il ne se projette que rarement dans les 30 derniers mètres adverse et se contente de faire ce qu’on lui demande, mais il le fait très bien. Il est toujours disponible, que ce soit à la première relance, mais également pour faire passer le jeu de droite à gauche, ses coéquipiers n’hésitant pas à ressortir sur lui lors des offensives, si jamais le jeu est bloqué d’un côté. Il touchait 71 ballons par match l’an dernier et avait une très bonne précision au niveau de ses transmissions, avec 93% de réussite, bien que ses passes ne soit que très rarement verticales, car il n’est pas voué à faire progresser le jeu, mais plutôt à le faire changer de côté, c’est un pourcentage qui n’est pas négligeable. Sa heat map de l’an dernier est très parlante pour montrer l’importance qu’il a à la création, on peut voir qu’il touche des ballons dans toutes les zones au centre du terrain.
Une importance à la création, oui, mais aussi un véritable taulier pour garantir l’équilibre de l’équipe. Abdul Samed est excellent pour protéger son arrière garde, il est souvent bien placé pour boucher les angles de passes et intercepter des ballons lors du contre-pressing. Par contre, ce n’est pas un numéro 6 qui domine ses adversaires physiquement, il ne remporte que 45% de ses duels défensifs, c’est peut être sa limite, mais cela ne se voit pas trop, car son travail invisible est impressionnant et parce qu’il est vital à la création, indispensable dans le milieu lensois. Sa doublure dans ce rôle sera Spierings cette saison, l’ancien toulousain a été excellent en tant que numéro 6 l’an dernier, il est moins à l’aise techniquement, mais il est sûr défensivement et il saura apporter sa pierre à l’édifice quand le coach voudra faire reposer Abdul Samed, ce qui risque d’être plus fréquent cette saison avec la Ligue des Champions.
Aux côtés d’Abdul Samed, Diouf sera le titulaire et aura la lourde tâche de remplacer Fofana en tant que box to box au sein du milieu lensois. La différence majeur avec ce dernier, c’est qu’il est gaucher et non pas droitier, cela pourrait d’ailleurs pousser Haise à changer le positionnement d’Abdul Samed, pour le mettre à gauche au milieu, permettant ainsi à Diouf de rentrer à l’intérieur du jeu sur son pied gauche, ce sera un point à surveiller lors des premiers matchs. En dehors de cela, on peut dire que Diouf a un profil se rapprochant beaucoup de celui de Fofana, il a un gros volume de jeu, lui permettant d’apporter son soutien sur le plan offensif, mais aussi de participer activement à la récupération du ballon. Ses 3 buts et ses 2 passes décisives lors de la campagne de Ligue Europa Conférence de Bâle l’an dernier témoignent de son apport offensif. Il a un jeu très vertical, preuve en est avec ses 4.76 possessions progressives par rencontre la saison dernière, quand il prend le ballon face au jeu, c’est pour faire mal et créer des différences balle au pied. Il a une excellente frappe de balle et marque souvent de loin, sur cet aspect, il fait clairement penser à Fofana, il fait aussi penser à lui dans sa conduite de balle, parfois incertaine, qui occasionne quelques erreurs par moments. Des erreurs qu’il devra gommer, mais qu’il compense en revenant défendre efficacement, il exerce généralement un gros pressing sur son vis-à-vis à la récupération. En bref, il semble idéal pour combler le départ de Fofana et il se pourrait bien que la perte de ce dernier ne se fasse pas du tout ressentir dans le jeu des sangs et or. Pour doubler ce poste, on retrouve le jeune El Aynaoui, recruté cet été, difficile de savoir ce qu’il peut apporter à l’entrejeu lensois, car il jouait à Nancy l’an dernier, mais beaucoup disent qu’il a été prometteur lors de la préparation. Poreba ne rentre plus dans les plans d’Haise comme dit plus haut, du coup le coach pourrait être amené à faire redescendre d’un cran un milieu offensif, s’il veut varier les associations à ce poste, cela pourrait être Thomasson par exemple, qui est capable d’évoluer un peu plus bas, mais nous en parlerons ensuite.
Attaquants :
Au niveau des milieux offensifs, malgré de très nombreuses solutions, il semble y avoir une hiérarchie claire, Sotoca et Thomasson partiront titulaires comme l’an dernier. Sotoca sera chargé de jouer au poste de milieu offensif droit, il est tout simplement l’âme de cette équipe et le symbole de sa débauche d’énergie permanente. Alors qu’il s’agit d’un numéro 9 de métier, il a su se réadapter à un poste qui n’est pourtant pas le sien, il a même joué piston droit lors de certains matchs l’an dernier. Malgré son gabarit assez imposant (1m87), il est très mobile et offre souvent des solutions, que ce soit en décrochant pour proposer une solution supplémentaire, ou bien dans la profondeur pour faire un appel croisé avant de pouvoir délivrer un centre. Il touchait 52 ballons par rencontre l’an dernier, ce qui est très élevé pour un milieu offensif, une intelligence de jeu qui lui a permis de finir la saison avec un joli bilan de 7 buts et 9 passes décisives, malgré une période plus difficile à partir de novembre. Il propose également une alternative si Lens ne parvient pas à relancer proprement, il est capable de s’excentrer et de dévier des ballons grâce à son gabarit, un schéma de jeu qu’on reverra sûrement cette saison, probablement dans les matchs où les lensois seront moins dominateurs. Un joueur très complet donc, qui n’est pas le plus technique, mais qui ne lâche rien, en témoigne son incroyable implication défensive, il est l’un des premiers déclencheurs du pressing des sangs et or et il se montre très efficace dans ce domaine, avec un certain nombre d’interceptions, le joueur que tout entraîneur rêve d’avoir dans son équipe en somme.
Thomasson évoluera lui au poste de milieu offensif gauche et proposera un profil différent de celui de Sotoca. On le connait assez bien désormais en Ligue 1, très mobile, il adore toucher des ballons et les bonifie très souvent. Ses passes sont capables d’être tranchantes et bien dosées (81% de réussite), mais sa grande force depuis son arrivée dans le nord, c’est sa capacité à prendre l’espace dans le dos de la défense adverse, il l’a fait à maintes reprises en fin de saison dernière, ce qui lui a permis d’avoir d’excellentes statistiques, signant 5 buts et 6 passes décisives en une demi-saison. Alors que la concurrence à ce poste était forte, il a mis tout le monde d’accord, il peut en plus se donner à fond, car il joue rarement plus de 70 minutes et cède sa place à un joueur plus frais en fin de match. Une débauche d’énergie qu’on retrouve sur le plan défensif, tout comme Sotoca, il n’hésite pas à déclencher le premier pressing et ses appuis assez bas lui permettent d’être tonique, ce qui lui permet de réaliser bon nombre d’interceptions. Il a tout pour briller cette saison et confirmer les belles chose entrevues durant ses six premiers mois, en plus il va découvrir l’Europe.
Les doublures ne manquent pas pour ces deux postes de milieux offensifs et Haise aura de quoi faire tourner son équipe pour gérer au mieux la Ligue 1 et la Ligue des Champions. On retrouve d’abord Fulgini, qui a réalisé une deuxième partie de saison intéressante et qui devrait plutôt être la doublure de Thomasson, car il aime bien rentrer sur son pied droit à l’intérieur du jeu. Ensuite, il y a toujours Pereira Da Costa, le joueur formé à Lens a un peu disparu en fin de saison dernière, mais il a réalisé une bonne préparation et devrait avoir du temps de jeu. Il est très fin techniquement et toujours agréable à voir jouer, par contre, il devra progresser dans le dernier geste. En tant que milieu offensif, il y a aussi le tout jeune Sishuba, il n'était pas dans l’effectif l’an dernier, mais il a réalisé une belle préparation, du coup il pourrait avoir du temps de jeu de temps à autres. Enfin, Cortés peut être une solution alternative pour Haise, c’est un ailier de percussion et il apporte un profil différent à l’équipe. On peut très bien imaginer le coach lensois l’utiliser dans un 3-4-3 ou bien en cours de match pour apporter de la profondeur. Il peut jouer à droite comme à gauche et il a une très bonne finition, surperformant souvent ses xG, il reste sur une très belle Coupe du Monde U20 avec 4 buts et 2 passes décisives en 5 matchs sous le maillot colombien, à suivre.
En pointe, on retrouve pour le moment Guilavogui, en attendant l’arrivée du remplaçant d’Openda dans les semaines à venir. C’est un jeune buteur qui évoluait au Paris FC et qui est très complet, il est capable de jouer à droite, à gauche ou bien en pointe, ce qui en fera un très bon complément cette saison et le titulaire en pointe pour le ou les premiers matchs. Il a une bonne science du placement et parvient à réaliser des appels très tranchants dans le dos de la défense, malgré un gabarit assez imposant (1m88). Gabarit imposant qui lui permet aussi d’être bon de la tête, donnée importante quand on sait que les pistons lensois sont adeptes des centres. Il n’est pas seulement bon pour prendre la profondeur, mais il peut aussi décrocher pour toucher des ballons dans le cœur du jeu. Son gros point faible, ce sont ses prises de décisions dans la surface, il privilégie plutôt la frappe par moments, alors qu’il n’a pas un angle ouvert, il possède cependant une assez bonne finition et reste sur une très bonne saison à 15 buts en Ligue 2, très prometteur. L’autre alternative pour débuter la saison pourrait se nommer Said, l’ancien toulousain est un super joueur et il est très efficace depuis son arrivée à Lens, le problème, c’est qu’il se blesse trop régulièrement et qu’il s’est déjà blessé lors de la préparation, impossible donc de lui faire confiance pour Haise, c’est d’ailleurs l’une des raisons de la venue de Guilavogui cet été. Sinon, il y a aussi Sotoca et Cortés qui peuvent évoluer à ce poste, mais il semble moins probable qu’ils soient alignés dans cette position.
Pronostic :
Lens a choisi la stabilité cet été, hormis les départs de Fofana et Openda, le onze n’a pas bougé et l’équipe va disputer la Ligue des Champions avec la majorité de ses hommes forts de la saison dernière. Cela garantit une certain continuité dans le jeu et le RCL devrait de nouveau être agréable à regarder cette saison, reste à savoir qui sera leur numéro 9. Avec un numéro 9 du niveau d’Openda l’an dernier, l’équipe pourrait à nouveau viser le top 4, en revanche, si son remplaçant est moins bon, Lens pourrait avoir plus de mal et se contenter uniquement d’une 5 ème ou d’une 6 ème place. La question de l’impact mental du départ de Fofana se pose aussi, car bien qu’il ait été remplacé, c’était le leader et le capitaine de cette équipe et son départ aura forcément un impact dans le vestiaire lensois. Dernière interrogation, l’enchainement des matchs, la grande majorité des joueurs de cet effectif ne sont pas habitués à jouer tous les trois jours, encore moins en Ligue des Champions, on peut imaginer que cela aura aussi une conséquence sur les performances des hommes de Franck Haise. Tous ces doutes font qu’on a placé Lens à la 6 ème place, plus bas que l’an dernier donc, mais toujours dans le top 6, car l’équipe a tout de même des garanties, il n’est d’ailleurs pas impossible que les nordistes nous surprennent encore et finissent plus haut.
Pronostic : 6 ème
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